Aller au cinéma le samedi soir à la séance de 20h dans un
multiplexe, c’est l’assurance de se trouver dans une salle à turbulence.
J’aimerais pouvoir me permettre de n’aller au cinéma qu’avant 14h, mais ce n’est
pas toujours simple. De nombreux spectateurs du samedi soir ne sont souvent ni
franchement cinéphiles, ni forcément respectueux envers leur prochain. A chaque
fois que je vais au cinéma dans ce créneau, j’ai une occasion de le constater.
Bon bien sûr, en allant à cette fameuse séance peu fréquentable découvrir le
nouvel Astérix, « Astérix et Obélix au service de Sa Majesté », je
jouais d’autant plus avec le feu… et j’ai pu y constater que même quand les
adultes parviennent à se tenir, les gamins fichent tout en l’air.
Oui je sais, je sais, je n’aurais pas dû aller voir le
nouvel Astérix, encore moins un samedi soir. Je sais. Quoi qu’il supporte
aisément la comparaison avec le premier, réalisé par Zidi, ou avec
l’inénarrablement mauvais troisième opus coréalisé par Thomas Langman et
Frédéric Forestier (c’est loin d’être difficile bien sûr…), la quatrième
aventure d’Astérix sur grand écran se regarde sans plaisir ni entrain
particulier. C’est un exemple de mollesse qui fait peine à voir quand on connait
l’excellent film d’animation qui avait été tiré d’ « Astérix chez les
Bretons » dans les années 80. Le « Mission Cléopâtre » d’Alain
Chabat reste finalement inégalé en matière de réussite.
Mais je m’écarte. L’enfer du samedi soir au cinéma, c’est
là-dessus que je partais. Derrière moi, un adolescent encadré par ses parents,
arrivés alors que le film était sur le point de commencer, et portant un beau
seau de pop-corn comme je les adore (vous avez senti la pointe de
cynisme ?). Cette charmante tête blonde de 13 ou 14 ans va passer le film
à commenter régulièrement ce qu’il voit à l’écran, à voix haute comme s’il
était dans son salon. Un ange que j’ai bardé de regards noirs et attaqué de
« Chut ! » brutaux qui ont eu pour effet d’inquiéter son père
qui a en retour passer le film a essayer de faire taire son fils en lui
assénant régulièrement « Tais-toi, on n’est pas à la maison ». Mais
la discipline et le respect ne devaient pas être le fort du gamin, qui n’en a
fait qu’à sa tête tout du long.
Mais le gamin taré du titre de mon billet, ce n’est pas
lui. Lui, ce n’était qu’un p’tit con comme on en croise tous les jours au
cinéma et à qui on a envie de coller une beigne pour qu’il la ferme. Non,
l’autre gamin faisait presque peur, et heureusement il était loin de moi, au
premier rang, avec ses parents et sa petite sœur. Celui-là était plus jeune, à
vue de nez huit ou neuf ans. Je n’ai pas tout de suite capté qu’il était un
garçon de cet âge-là, pas avant la moitié du film peut-être. Jusqu’ici,
j’entendais régulièrement venir des « Chhhhuuuuuuut !!!!! » de
son fauteuil, très bruyants, en s’agitant frénétiquement sur son siège. Je
croyais qu’il s’agissait d’un adulte agacé par un gamin comme moi je l’étais de
mon côté. Difficile de le blâmer donc, après tout, ses voisins étaient
peut-être peu discrets…
Et puis l’agitation frénétique qu’il manifestait à chaque
fois qu’il lançait ses « Chut » ont fini par me faire remarquer qu’il
s’agissait donc d’un garçon de neuf ans, qui en réalité semblait plutôt
s’énerver contre les rires ou contre ses parents. Plus le film avançait, plus
son agitation ressemblait à une transe colérique telle que l’on entendait à
peine ce qui se disait à l’écran. Il se tordait dans tous les sens sur son
fauteuil, descendait, s’étalait par terre, hurlait sur ces parents si ceux-ci
avaient le malheur de lui demander de remonter sur son fauteuil. Le paroxysme
de ses coups de sang arriva lorsqu’il courut vers l’écran en criant et se
planta là, debout, dos à la salle, collé contre l’écran, semblant regarder le
sol. Vous vous souvenez de la fin du « Projet Blair Witch », cette
dernière image du mec debout dans un coin de la pièce, tournant le dos et
regardant par terre ? Il y avait de ça dans la position du gamin.
Sa mère réussit tout de même à le ramener à sa place,
sans que jamais les parents ne montrent le moindre signe de contrôle sur leur
gamin, pendant que je voyais le spectateur assis à la droite du turbulent,
fulminant et ayant bien envie de le remettre à sa place. Un vrai petit Diable
incontrôlable, presque flippant, qui m’a rappelé le rejeton insupportable de Maïwenn. Vive les samedi soir au cinéma…
Et dire que cela s’est passé le même jour que la projection de « César doit mourir ». Drôle de journée, vraiment.
2 commentaires:
> "Vous vous souvenez de la fin du « Projet Blair Witch », cette dernière image du mec debout dans un coin de la pièce, tournant le dos et regardant par terre ? Il y avait de ça dans la position du gamin."
:D
Nice blog poost
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