dimanche 18 janvier 2009

20th Century Boys

2009 est à peine commencé que j’ai déjà trouvé un coup de cœur cinématographique, bien caché dans une des très rares salles de France à le diffuser. Encore une fois c’est le Publicis, sur ce trottoir ombragé des Champs-Élysées, qui fait confiance à un film ignoré par les autres salles (excepté ce fidèle Orient Express…).


20th Century Boys, puisque c’est de ce film qu’il s’agit, est, inutile de le cacher, un film à public restreint, du moins en France. C’est un film pour « fanboys ». Un bon gros film pour geeks (de la gente féminine aussi bien sûr) qui laissera perplexe ou ennuyé ceux qui ne se sentent pas vraiment concernés par cette appellation.


Autant le dire immédiatement également, 20th Century Boys n’est pas franchement une révolution cinématographique non plus. C’est parfois un peu n’importe quoi, soit au niveau du scénario, soit au niveau de la mise en scène, bref c’est parfois très foutraque. Mais il y a des films pour lesquels il ne faut pas s’arrêter à cet aspect des choses, comme celui-ci.


20th Century Boys, c’est juste un vrai, gros plaisir coupable pour qui a grandi en rêvant d’aventures et en étant persuadé qu’un jour, ça serait à son tour d’être ce héros qu’il ou elle lisait ou voyait dans les BD, les films et les dessins animés. C’est l’histoire d’une bande de mecs (et d’une fille), qui ont grandi à la fin des années 60 en s’inventant un destin hors du commun, héros d’un futur dans lequel la Terre serait en danger et eux seraient les seuls à pouvoir la sauver.


30 ans après ces rêves d’enfance, ils découvrent que les scénarios de fin du monde qu’ils s’inventaient ont lieu, et qu’ils vont véritablement devoir sauver le monde.

C’est l’adaptation live d’un célèbre manga japonais. Adapter avec des acteurs des mangas n’est jamais chose aisée, tant le débordement d’idées visuelles couché sur papier ne prend pas forcément l’effet voulu une fois posé sur pellicule.


20th Century Boys s’en tire pourtant admirablement bien. C’est une épopée pleine de promesses à l’atmosphère fascinante. Il y règne un mélange d’inquiétante science-fiction (le méchant a droit à un look et un thème musical assez flippant) et de banal réalisme amusant (les héros appelés à sauver le monde sont devenus épiciers, papetiers, employés de bureau… en devenant adultes).


La cacophonie scénaristique et visuelle du film (on a toujours l’impression que l’ensemble est à deux doigts de tomber dans un ridicule kitsch, mais cela n’arrive jamais) lui offrent un charme étonnant. On nous parle de prophétie, de héros, de fin du monde ; on nous balade entre 1969, la fin du siècle et 2015. L’histoire part dans plein de sens, ouvre des pistes, lance des mystères sans tous clairement les éclaircir.


On navigue dans une espèce de flou pendant plus de deux heures. Et au final ? On en redemande encore, avec la suite, tournée dans la foulée, qui sort dans les jours qui viennent au Japon (restez jusqu’au bout du générique pour voir la bande-annonce). Vivement que ça arrive au Publicis, qu’au passage j’avais rarement vu si plein que pour ce film, la salle offrant un taux de remplissage frisant les 50%.

Salon du Cinéma 2009 : Paris en sari

Pour la troisième année consécutive, le Salon du Cinéma s’est tenu à Paris, désormais à la Grande Halle de La Villette. Le principe ? Attirer public et professionnels autour du cinéma. Les pros y trouvent l’occasion de nouer des contacts, les étudiants de se renseigner sur les formations à suivre pour s’orienter dans la voie du 7ème Art, et le « grand public » de jeter un œil sur l’envers du décor.


Ouvert au public sur trois jours, entre le 17 et le 19 janvier, le Salon du Cinéma a cette année décidé de mettre à l’honneur le cinéma indien, ce fameux Bollywood qui représente la première source de films au monde, devant Hollywood. Avec comme point d’orgue la venue de deux des plus grandes stars du pays de Gandhi, la sublime Aishwarya Rai et le vénéré Amitabh Bachchan.

L’opportunité de rencontrer ces icônes d’un cinéma trop rare à Paris m’a poussé à me rendre en vendredi au salon. La journée commença par une déception, de taille : Aishwarya a été retenue et ne serait finalement pas présente. L’impressionnant Jodhaa Akbar encore à l’esprit, la perspective de ne finalement pas voir les beaux yeux verts de la comédienne indienne se répandit et déçut les fans de Bollywood qui squattaient le salon.

Le salon nous offrit à la place une danseuse du spectacle « Bharati », une jeune comédienne franco-indienne inconnue au bataillon, et surtout la soi-disant « Nouvelle James Bond Girl ». Une jeune femme proclamant avoir été choisie pour être dans la prochaine aventure de 007. Voilà qui semble être un grand n’importe quoi dans la mesure où le prochain Bond n’a ni pitch, ni scénario, ni scénariste, ni réalisateur, rien d’autre que la certitude que Daniel Craig prêtera une troisième fois ses traits à l’agent du MI6.

Heureusement, après ce faux départ, le reste de la journée gagna en intérêt.

Un moment de folie s’empara du salon pour accueillir Amitabh Bachchan, le fringant sexagénaire qui règne en star devant les caméras indiennes depuis plus de trois décennies et donna une master class. En 2006, j’avais déjà pu assister à la venue à Paris de Shah Rukh Khan, Rani Mukherjee et Preity Zinta (à l’occasion de la sortie du magnifique mélo Veer Zaara), qui témoignait de l’extrême popularité des stars indiennes auprès du public français. Il en fût de même pour l’accueil réservé à Bachchan, qui passa 1h30 à discuter de ses débuts, de sa carrière, de la popularité du cinéma indien hors de ses frontières…

Pourquoi les distributeurs français restent frileux envers le cinéma indien paraît étrange lorsqu’on assiste à ce genre d’évènement, tant il semble évident qu’un public est là et attend qu’on lui offre la possibilité de voir ses acteurs préférés sur grand écran plutôt que téléchargés sur Internet ou achetés en DVD.

Je finis la journée en me rendant, justement, à la projection en de l’inédit Provoked, un drame indo-britannique, court (1h50) et non musical, interprété par Aishwarya Rai, Naveen Andrews, Miranda Richardson et Robbie Coltrane. Une histoire vraie s’intéressant à une femme indienne condamnée à la prison à perpétuité en Angleterre pour avoir tuée un mari qui la maltraitait continuellement depuis dix ans, et la lutte d’une poignée de femmes remuant ciel et terre pour dénoncer ce jugement.

Un beau film féministe dans lequel Aishwarya Rai fait montre une fois de plus d’un grand talent de comédienne.

La projection m’aura permis de découvrir à quel point le public intéressé par le cinéma indien est divers : dans la queue en attendant de rentrer en salle, je me trouvais à côté d’une petit groupe de quatre ou cinq mamies franco-françaises, que j’aurais plutôt imaginer devant un film de Christophe Barratier que devant un film indien.

Les septuagénaires s’extasiaient encore de la rencontre avec Amitabh Bachchan, de sa classe et son charme. L’une d’elle murmura même à ses amies quelque chose comme « Je crois que je l’aime encore plus que Shah Rukh Khan », LA grande star indienne de 20 ans le cadet de Bachchan. Ce à quoi ses amies s’exclamèrent « N’exagère pas quand même !!! C’est quand même Shah Rukh le meilleur ! ». Scène cocasse et délicieuse s’il en est.

samedi 17 janvier 2009

Un point final à 2008

Histoire de clore avec le sourire la rétrospective cinéma 2008, voici, en vrac, un petit inventaire de pensées, constatations et récompenses anecdotiques, personnelles et futiles…

- Meilleur film éreinté par tous et sorti en catimini dans 3 salles sans que personne s’en soucie : Le Limier, remake étonnamment bon du classique de Mankiewicz par Kenneth Branagh.


- Meilleur film qu’on dirait pas comme ça mais derrière le film d’auteur pointu se cache un film plein de vie et d’humour : ex-aequo Night and Day et Serbis


- Meilleur film de genre français qui contient au passage la scène la plus traumatisante, visuellement, de l’année (sauf si le dépeçage d’un être humain vivant ne vous fait ni chaud ni froid) : Martyrs


- La projection la plus surréaliste de l’année : l’avant-première de Cleaner avec Samuel L. Jackson : au milieu du film en VO, une bobine en VF s’était glissée et a fait fuir nombre de spectateurs.


- Je m’évertue à aller voir ses films alors qu’à chaque fois ça me gonfle franchement : Arnaud Desplechin, qui m’a encore eu cette année avec son satané Conte de Noël


- La scène la plus drôle de l’année dans un film qui n’est pas une pure comédie : la scène du nudiste appelé Alain Delon dans Eldorado. J’ai cru que je ne retrouverai plus mon souffle à force de rire.


- Le film qui massacre en bonne et due forme un de mes livres de chevet : Babylon A.D de Kassovitz, adaptation bouchère du roman apocalypto-punk de Dantec « Babylon Babies ».


- Le remake le plus inutile de l’année : Bangkok Dangerous : l’original était nul, les même réalisateurs ont remis le couvert et c’est toujours aussi nul, malgré la moumoute de Nicolas Cage.


- La meilleure adaptation de série télé de l’année : J’irai dormir à Hollywood, la série documentaire d’Antoine de Maximy devient road-movie américain drôle, étonnant, glaçant (mais la pire pub qui soit pour les Etats-Unis).


- La chanson ringarde créée spécialement pour un film qui est si bien réussie qu’elle en est

absolument géniale : « Flou de Toi » pour La personne aux deux personnes, chantée par Alain Chabat. « Rock me sexy Jesus » dans Hamlet 2 était aussi très sympa.


- L’acteur qui mérite qu’on lui offre plus que des seconds rôles dans des séries B parce qu’il a une présence monstre et un regard fou : Ben Foster, qui a tout explosé cette année dans 30 jours de nuit et 3h10 pour Yuma.


- L’acteur dont on connaissait le talent dans les drames et qui vient de révéler un talent comique insoupçonné : Adrien Brody dans A bord du Darjeeling Limited.


- L’acteur qu’on ne savait même pas qu’il était en fait vraiment un putain de bon acteur : Jean-Claude Van Damme.


- Le second couteau qu’on croyait incroyablement fade et pistonné et qui a prouvé qu’il était un excellent acteur : Noah Emmerich dans Le Prix de la Loyauté.


- L’affiche la plus hypnotisante de l’année : Valse avec Bachir et ses feux nocturnes animés.


- Le casting le plus mystérieux de l’année : Joshua Jackson crédité dans Bataille à Seattle… Mais où se cache-t-il dans le film ?


- Le meilleur film dont je n’avais jamais entendu parler une semaine avant sa sortie : Et puis les touristes, petit drame allemand merveilleusement juste et intéressant.


- Le film que j’ai l’impression d’être le seul à avoir vu en France : Hamlet 2. Ca tient sûrement au fait que j’étais tout seul dans la seule salle de Paris qui le programmait, salle où il n’a tenu l’affiche qu’une seule semaine.


- J’étais sûr que ça serait nul… au final c’était étonnamment bon : Jackpot, comédie débridée franchement drôle, et Bouquet Final, spleen pop sympatoche (et non comédie beauf comme l’affiche le laissait supposer).


- J’étais sûr que ça serait nul… et bah… ouais c’était vraiment nul : La possibilité d’une île.


- La fin nullissime qui gâcherait presque un film autrement excellent : Angles d’attaque (pourtant j’adore Dennis Quaid).


- L’actrice que j’ai du mal à apprécier et qui m’empêche de placer un film autrement formidable dans le classement de mes 20 films préférés de l’année : Angelina Jolie, dans L’échange de Clint Eastwood.


- La fin la plus traumatisante de l’année : The Mist. Tellement sombre et inattendue que j’ai senti mes larmes couler, par un mélange d’effroi devant le spectacle et de joie de voir un film oser une fin aussi déprimante.


- Le cinéaste dont j’ai vu le plus de films cette année : Johnnie To. Six longs-métrages plus son court-métrage de Triangle (Oui, bon, j’en ai vu des vieux lors de la rétrospective à la Cinémathèque française).


- La seule fois de l’année où je suis entré en retard en salle et ai raté les premières minutes du film : Kung Fu Panda (et ça m’a gâché le début du film). A part Sicko de Michael Moore l’année dernière, ça ne m’était pas arrivé depuis des années (mais Sicko j’étais de si bonne humeur ce jour-là que ça ne m’a pas gêné).


- Les salles de cinéma que j’ai fréquenté pour la première fois cette année :

- le Mistral (pour Wackness)

- l’Épée de Bois (pour Hamlet 2)


- Le film qui est déjà assuré d’être dans mon Top 2009 parce que j’ai pu le voir en festival et que c’est une BOMBE : The Chaser.

vendredi 16 janvier 2009

Elles ont illuminé les écrans en 2008

Chaque année, le magazine américain People élit les hommes les plus sexy de la planète. Pour ce bilan de l’année cinéma, je ne peux résister de mon côté à rendre hommage à cinq comédiennes dont la beauté et le charme a envoûté les écrans en 2008. De tous horizons, de toutes origines, de tous types de films…

Golshifteh Farahani
Repérée dans : Mensonges d’État
Sous le voile se cache la beauté simple et sans artifice qui fait craquer le personnage qu’incarne Leonardo DiCaprio dans Mensonges d’Etat. La belle actrice iranienne s’est vue bannie de son pays pour avoir participé au blockbuster hollywoodien de Ridley Scott. On la verra tout de même bientôt dans le drame A propos d'Ely.


 

Meagan Good
Repérée dans : Love Gourou
Déjà repérée il y a quelques années dans l’ingénieux film noir Brick, Meagan Good revient affoler nos pupilles en femme trophée absolument sexy dans le médiocre Love Gourou. Chacune de ses apparitions à l’écran fait penser que finalement, il y avait bien une bonne raison de voir la dernière comédie de Mike Myers. Merci Love Gourou !


 

Lika Minamoto
Repérée dans : Inju, la bête dans l’ombre
Barbet Schroeder s’est battu pour imposer à ses producteurs japonais cette inconnue. Bien lui en a pris. Benoît Magimel joue comme un pied, le polar est bancal malgré une belle atmosphère, mais Lika Minamoto, elle, séduit et fascine sous les traits de cette geisha moderne. Décidément, les mauvais films abritent de belles surprises...


 

Sophia Myles
Repérée dans : My name is Hallam FoeAu milieu de toutes ces belles brunes s’invite une douce blonde britannique. Au cœur du petit polar atmosphérique écossais, le charme simple de Sophia Myles irradie l’écran et la pupille du spectateur. Nul doute que sa présence ajoute à la renommée "hitchcockienne" de My name is Hallam Foe. Et ouf, le film est remarquable !


 

Vinessa Shaw
Repérée dans : Two Lovers
Depuis dix ans que Vinessa Shaw pose sa silhouette sur grand écran, jamais la grâce et la beauté de la comédienne n’avaient été si justement mises en avant que par James Gray. En cherchant la simplicité et la retenue pour contraster avec la blondeur lumineuse de Gwyneth Paltrow, Gray sublime Shaw. Entre la blonde et la brune, à mes yeux il n’y a pas l’ombre d’une hésitation.

mardi 13 janvier 2009

Mes films préférés de 2008

C'est la tradition. Comme chaque année à cette période, le temps du bilan culmine en une tentative excitante, frustrante, et jamais pleinement satisfaisante, de dégager ceux qui ont été, d'un oeil tout à fait subjectif, les meilleurs films de l'année. 2008 restera pour moi une année étrange, où mes films préférés préférés s'avèrent étonnamment interchangeables dans ce classement, du moins dans les premières places. Et les meilleurs sont...

1. Two Lovers
Le film le plus maîtrisé dans sa forme, le plus ambitieux et complexe malgré sa relative simplicité narrative, celui qui m’habite le plus encore aujourd’hui, c’est celui-ci. Trois personnages au cœur d’un triangle amoureux qui pourrait sembler conventionnel. Pourtant il n’y a rien de conventionnel chez James Gray. Son film intimiste est écrit avec l’âpreté de la tragédie et filmé avec le tempo d’un polar. C’est une petite histoire qu’un cinéaste remarquable transforme en grand film.




2. Juno
Il y a beaucoup de cinéphiles qui pensent que la réputation de Juno est nettement surévaluée. Désolé pour ceux-là, mais en février dernier, je suis tombé amoureux de Juno. Je suis tombé amoureux d’un film qui a su magnifiquement parler plusieurs langages. Le langage de la comédie pure, celui de la chronique sociétale, de la romance, et bien sûr un langage que le cinéma a souvent du mal à maîtriser, le langage geek. Cet étrange mélange a accouché d’une bouffée d’air cinématographique réjouissante.




3. The Mist
LE film de genre de 2008. La claque la plus inattendue et ahurissante qu’Hollywood nous ait infligé. La première pensée qui m’a traversé après le film fût « Comment quelqu’un à Hollywood a laissé Frank Darabont réaliser un film aussi sombre ??? ». Incroyable. The Mist, c’est le dénouement le plus choquant qu’Hollywood ait produit ces dernières années. Mais ce n’est pas que ça. C’est aussi une réflexion décapante sur les conflits humains, sur la nature du mal et sur le fanatisme. C’est LA bombe de 2008.





4. Into the Wild
Into the Wild n’est pas un film dont je suis sorti en me disant « Voilà un des grands films de l’année ». Ce sentiment a grandi au fil des mois, car plus que la plupart des œuvres vues cette année, la nouvelle réalisation de Sean Penn ne m’a pas quittée. Un an après sa sortie, je perçois encore parfaitement toutes les scènes, tous les personnages, tous les sentiments nés de ce film. Une odyssée humaine qui a su allumer quelque chose au plus profond de nous. Au plus profond de moi.



5. Le premier jour du reste de ta vie
Le seul représentant français dans ce classement. Après le délicieux Ma vie en l’air il y a quelques années, j’attendais impatiemment la seconde réalisation de Rémi Bezançon. Le résultat n’a rien à voir avec un simple film délicieux. Narrativement, Le premier jour est passionnant, mais c’est surtout intrinsèquement qu’il remue tout ceux qui ont grandi dans une famille imparfaite (ça fait du monde !). J’entends déjà les plus pointus railler cette chronique familiale… Tant pis pour eux.




6. Le Bon, la Brute, le Cinglé
Depuis 2004, au moins un film coréen figure parmi mes dix longs-métrages préférés de l’année écoulée (en 2004, il y en avait même trois). 2008 était sur le point de faire exception, jusqu’à la sortie du « western kimchi » de Kim Jee-Woon. Explosif, épique, hilarant, Le Bon, la Brute, le Cinglé a débarqué en catimini pour s’imposer comme le divertissement le plus jouissif que le grand écran ait connu en 2008. Un festival d’aventures qui file une pêche monstre, et donne une envie folle de cinéma.




J’ai beau être un amateur de comédies américaines, je place rarement les films du genre si haut dans mes classements. Mais voilà, Délire Express m’a soufflé. Je m’attendais à me bidonner un bon coup, et le film m’a offert bien plus que cela. Il m’a offert un portrait non seulement hilarant, mais aussi d’une grande sagesse, sur l’amitié masculine. Il m’a offert un film d’aventures d’un rythme effréné et totalement imprévisible. Enfin il m’a offert le personnage le plus délirant, stupide et attachant de l’année.




8. Shotgun Stories
Shotgun Stories est le tout premier film sorti en 2008 que j’ai vu, au cours de la première semaine de janvier. Je me doutais qu’un an plus tard, il figurerait parmi mes préférés de l’année. Comment pouvait-il en être autrement lorsque l’influence évidente de ce premier film de Jeff Nichols se situe du coté de Terrence Malick. Un portrait âpre d’une famille dans les décors couleurs des champs du sud des Etats-Unis, explorant avec force réflexion la violence du pays de l’Oncle Sam. L’œuvre d’un futur grand cinéaste.




9. The Visitor
Cette histoire d’un professeur veuf et amorphe qui reprend peu à peu goût à la vie au contact de clandestins était si prometteuse que je craignais une déception qui ne s’est pas présentée. La grande qualité du film de Tom McCarthy, c’est de ne jamais chercher autre chose que la simplicité et la justesse. De là découle une grande finesse dans l’écriture, dans la mise en scène, et dans l’interprétation. S’il y a une justice à Hollywood, Richard Jenkins sera nommé à l’Oscar du Meilleur Acteur.



10. REC
Le cinéma d’horreur n’est pas ma spécialité. J’ai de grosses lacunes dans le genre, je suis le premier à l’avouer. Donc quand je m’emballe pour un film du genre, c’est fort. REC m’a véritablement happé. C’est à l’évidence le film à avoir le mieux capté les possibilités offertes par une caméra unique et subjective dans le déroulement narratif d’un film. Je ne m’étais pas trouvé aussi terrifié au cinéma depuis Le Projet Blair Witch voilà bientôt dix ans. Cloverfield et ses clichés scénaristiques peut aller se rhabiller.

11. My name is Hallam Foe
L’une des plus belles surprises de l’année. Maintes fois repoussé, ce petit film écossais est enfin sorti à l’aube de l’été, sans que grand monde aille le voir, malheureusement. La facilité serait de se contenter de dire qu’il s’agit d’un film hitchcockien moderne, alors que le film a son identité propre. Le portrait d’un adolescent qui se cherche dans une grande ville glacée, dans le microcosme d’un hôtel. Un vrai film d’atmosphère, subjuguant, amer, sexy. Jamie Bell grandit et continue de faire des choix de carrière judicieux.

12. There Will Be Blood
En allant voir le nouveau film de Paul Thomas Anderson, j’étais persuadé, devant l’ampleur du projet et de sa réputation, qu’au final ce serait soit le meilleur film de l’année, soit le plus décevant. Ce n’est ni l’un ni l’autre. En fait il pourrait fort bien être le meilleur film de l’année, mais il va me falloir plus de temps pour revoir et digérer cette œuvre monstrueuse, dont l’ambition formelle n’a d’égal que l’investissement de Daniel Day-Lewis dans le rôle principal, la performance la plus imposante de l’année.

13. The Dark Knight
Tout a été dit sur la suite de Batman Begins. Que c’est le plus grand film de super héros de tous les temps, que sa complexité et son ambition transcendent le film de genre, qu’Heath Ledger y délivre la performance de l’année… ou bien au contraire que sa réputation est quelque peu usurpée. Ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit de la plus sombre adaptation de comic book qui soit, poussant la réflexion sur la lutte du bien et du mal dans des recoins rarement explorés au cinéma. Ledger ? Inoubliable.

14. A bord du Darjeeling Limited
Je suis un inconditionnel de Wes Anderson. Ses personnages me parlent, son humour me fait constamment glousser de plaisir, et son sens de l’absurde est ultra développé (j’adore l’absurde). Ces qualités se retrouvent dans TOUTES ses œuvres, et Darjeeling Limited ne fût pas une exception. Ce périple indien de trois frères si loin et pourtant si proches passe des rires aux larmes avec une aisance remarquable. Les affres de la famille et l’obsession de la mort, voilà la recette miracle de Wes Anderson.

15. Tokyo !
Il s’en est fallu d’un sketch pour que Tokyo ! figure beaucoup, beaucoup plus haut dans ce classement. Après l’ouverture avec le sympathique mais anecdotique Gondry vient la gifle Carax, OVNI fascinant, surréaliste, hilarant. Puis vient l’explosion de poésie. La petite touche de grâce apportée par le segment du coréen Bong Joon-Ho, décidément un des meilleurs cinéastes au monde. S’il avait fait de son sketch un long-métrage, il aurait peut-être été le meilleur film de l’année.

16. Soyez sympas, rembobinez
Michel Gondry est le seul cinéaste à avoir deux films parmi mes préférés de l’année. Mais si son court-métrage dans Tokyo ! n’était pas à la hauteur de ceux de ses collègues, son long-métrage est une réussite totale. Je suis allé voir Soyez sympas rembobinez pour Gondry bien sûr, mais aussi pour le fun incroyable promis par le pitch : deux amis qui retournent à leur sauce des classiques du cinéma hollywoodien. Un magnifique hommage au cinéma et à la vie de quartier. Un régal.

17. Un été avec Coo
Le succès en France des longs-métrages du maître Hayao Miyazaki pousse les distributeurs français à offrir plus de places aux autres animes japonais Après les deux bijoux découverts en 2007, Amer Béton et La Traversée du temps, 2008 nous a offert Un été avec Coo, ou l’amitié improbable entre un jeune garçon et une petite créature mythique surgie du passé. Cela semblait être un film mineur, plus enfantin. Erreur. Ce fût l’une des émotions les plus inattendues de l’année.

18. Tonnerre sous les Tropiques
S’il y a bien eu un film cette année qui a provoqué une avalanche de rires aux éclats, c’est la nouvelle comédie de Ben Stiller. Depuis Zoolander, je me languissais de son retour derrière la caméra, et l’attente en valait la peine. Des répliques cultes à foison, des personnages énooormes, et des comédiens n’ayant pas peur de se jeter à corps perdus dans des rôles timbrés. Il y a assez d’humour dans Tonnerre sous les Tropiques pour remplir 3 excellentes comédies.

19. Wall-E
Dans le cinéma d’animation, la régularité implacable avec laquelle Pixar produit du concentré d’excellence depuis près de 15 ans est pour ainsi dire sans égal. Wall-E est une pierre de plus à l’édifice d’une œuvre remarquable par sa capacité à émerveiller les enfants et les adultes à des niveaux de lecture différents. Le premier acte du dernier-né Pixar, dans lequel un robot évolue sur une Terre post-apocalyptique sans dialogue aucun, est une prouesse narrative et technique laissant pantois.

20. Lust, Caution
Il est toujours difficile, en fin d’année, d’apprécier avec le même discernement des films vus en janvier et d’autres vus au dernier trimestre. Lust, Caution fait partie des films qui m’ont le plus passionné et séduit au début de l’année. Depuis j’ai vu 200 films en salles qui ont forcément atténué l’impact que le film d’Ang Lee, Lion d’Or à Venise en 2007, a eu sur moi. Mais ce drame historique mêlant espionnage et érotisme dans la Chine occupée par les japonais résonne encore en moi malgré l’année écoulée.

Ca me crève le cœur de les avoir écartés : L’échange, Eldorado, Entre les Murs, Et puis les touristes, Frangins malgré eux, Iron Man, JCVD, Night and Day, Redacted, Rendez-vous à Brick Lane, Reviens-moi, Sans Sarah rien ne va !, Serbis.

jeudi 8 janvier 2009

Les révélations de 2008

Lorsque j’ai dressé la liste des performances qui m’avaient marqué en 2008, elle était bien trop longue. Après en avoir écarté quelques unes, j’ai décidé de mettre en lumière, à part, les révélations de l’année. Ces comédiens jeunes ou moins jeunes qu’on ne connaissait pas vraiment avant 2008 et ont su se faire remarquer au milieu des « vétérans ». Revue d’effectifs…

Russell Brand
Mais d’où sort cet énergumène ? Star outre-manche autant pour ces qualités comiques que pour ses aventures sexuelles innombrables, Brand a volé la vedette à tout le monde dans Sans Sarah rien ne va, la comédie écrite et interprétée par Jason Segel. A Noël, il a également élevé le niveau comique d’Histoires enchantées au côté d’Adam Sandler.

Paul Dano
Si Brand est l’exemple parfait de l’acteur venu de nulle part, Dano est un autre genre de révélation. Le jeune comédien américain d’à peine 20 ans a commencé jeune, dans le cinéma indépendant, des seconds rôles toujours juste, notamment en fils nihiliste dans Little Miss Sunshine. Son double rôle dans There Will Be Blood expose une puissance jusqu’ici insoupçonnée. Le jeune homme frêle parvient à tenir tête à Daniel Day-Lewis, comme peut-être aucun autre de sa génération n’en aurait été capable.

Michael Fassbender
Il est absent des 20 ou 30 premières minutes de Hunger, la Caméra d’Or cannoise de 2008. Puis il entre en scène sous les traits de Bobby Sands, activiste irlandais décédé d’une grève de la faim en prison au début des années 80, et il dévore l’écran. Son calme, sa détermination, sa souffrance, sa mort, me hantent encore. Pas étonnant que Tarantino l’ait débauché pour ses Inglorious Basterds.

Sally Hawkins
Si le film de Mike Leigh Be Happy est si revigorant, c’est en grande partie grâce à elle. Cette petite anglaise pleine d’énergie dope le portrait de femme du cinéaste anglais. Drôle, touchante, vive, elle éclaire le film de bout en bout. Les jurés du Festival de Berlin ont eu le nez fin en lui attribuant le Prix d’interprétation féminine.

Bouli Lanners
Deux belges sont parmi mes acteurs préférés de 2008. Van Damme et lui. Lanners a commencé l’année dans l’un des meilleurs morceaux de cinéma de l’année, le segment belge de J’ai toujours rêvé d’être un gangster de Samuel Benchetrit, dans lequel il forme un duo inénarrable avec Serge Larivière. Puis il y eut son Eldorado, lumineux, touchant, hilarant. Et pour finir Louise-Michel. Une année parfaite.

Danny McBride
Je vous ai déjà dit tout le bien que je pense de ce comédien, qui devrait à n’en pas douter exploser dans les années à venir. Il a été l’incarnation parfaite du redneck américain dans les deux meilleures comédies de l’année, Tonnerre sous les Tropiques et Délire Express. Gloire à Danny McBride ! 2009 le verra partager l'affiche avec Will Ferrell (j'en ris d'avance !)...

Ellen Page
Excusez-moi de ne pas faire mon chauvin, mais si ça n’avait tenu qu’à moi, Marion Cotillard serait rentrée bredouille des Oscars l’année dernière, au profit de mademoiselle Page. Ce petit bout de femme a fait craquer tous les cinéphiles geeks de la planète, jaloux de Michael Cera lorsque Juno lui déclame « You are the cheese to my macaroni ». La plus belle déclaration d’amour de l’année.

Saoirse Ronan
La plus jeune révélation de l’année c’est elle, Saoirse Ronan, toute jeune fille qui a su imposer sa présence glacée et inquiétante dans le beau Reviens-Moi en début d’année. Elle y incarne la jeune sœur de Keira Knightley, celle par qui la tragédie va prendre forme. Depuis, Peter Jackson l’a engagée pour son très attendu Lovely Bones.

Mark Strong
L’année dernière sa voix et sa silhouette hantaient l’Icarus II de Sunshine. En 2008, Mark Strong s’est certes égaré dans Babylon AD de Kassovitz, mais il a surtout tenu la dragée haute à Leonardo DiCaprio et Russell Crowe dans Mensonges d’État. Acteur caméléon par excellence, Strong éclatait de présence en chef des services secrets syriens.

Tang Wei
Voilà presque un an que le film d’espionnage chinois d’Ang Lee est sorti, mais la grâce de Tang Wei ne s’est pas évanouie des esprits après la sortie de Lust, Caution. Se donnant corps et âme à la caméra d’Ang Lee, la comédienne chinoise s’est vue interdite de travail dans l’Empire du Milieu suite à ce film. Espérons que cette censure sera bientôt levée et qu’on la reverra bientôt au cinéma.

mercredi 7 janvier 2009

Les acteurs et actrices de 2008

Le cinéma a beau être un art collectif, les acteurs et actrices sont les visages des films. Les images fortes que l’on garde de ces derniers ont souvent les traits de leurs interprètes. L’appréciation de ces performances est, comme tout, subjective. Voici celles et ceux qui pour moi ont été les actrices et acteurs marquants de 2008.


Daniel Day-Lewis
Le film : There will be blood
Comment le comédien britannique est-il devenu ce monstre de cinéma ? Il y a dix ans, il était un excellent comédien, qui s’est fait oublié quelques années loin des plateaux. Il a fait son retour chez Scorsese il y a 6 ans, avec Bill the Butcher. There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson, l’a définitivement assis comme le plus grand acteur de sa génération. Une performance écrasante qui lui a valu un Oscar incontestable.



Emile Hirsch
Le film : Into the Wild
Le jeune comédien (23 ans seulement) traîne sa gueule rebelle depuis quelques années au cinéma déjà. Sean Penn aura su tirer de lui une performance injustement snobée aux Oscars l’année dernière, dans le magnifique Into the Wild. Son odyssée humaine nous bouleverse (plus que son rôle de tête brûlée dans le fun Speed Racer des frères Wachowski). En 2009, on l’attend avec impatience dans les nouveaux Gus Van Sant et Ang Lee.



François Cluzet
Le film : Les liens du sang
Après son César pour Ne le dis à personne, Cluzet a passé une année en demi-teinte avec des choix faciles et peu glorieux. En 2008, il s’est repris, pas tant grâce à son rôle effacé dans Paris de Klapisch, mais surtout grâce aux Liens du Sang, le polar de Jacques Maillot. Le comédien dévore l’écran, charimatique, dans un rôle over the top qui lui va comme un gant.



Daniel Auteuil
Le film : La personne aux deux personnes
Il est de ces acteurs que l’on prend pour acquis. Auteuil a tellement tourné, tout et n’importe quoi, qu’on a parfois tendance à oublier quel grand comédien il est. Cette année, il nous a montré sa face sombre, une grande performance dans un film moyen (MR73), puis sa face légère, avec une des performances les plus hilarantes de 2008, dans La personne aux deux personnes. Dans ce dernier, il porte le film sur ses épaules avec un sens comique aigu.



Robert Downey Jr.
Le film : Iron Man et Tonnerre sous les tropiques
Si c’est en 2008 que le comédien américain accède enfin à la A-list tant méritée, voilà quelques films déjà que Downey effectue un travail remarquable à l’écran. Kiss Kiss Bang Bang puis Zodiac avaient laissé entrevoir que sa place était ailleurs qu’au rayon has-been. Iron Man et Tonnerre sous les Tropiques ont définitivement confirmé son talent, et son avenir radieux à Hollywood.





Jean-Claude Van Damme
Le film : JCVD
Qui eût crû qu’un jour, le Belge le plus célèbre au monde délivrerait une performance digne des plus grands ? Si JCVD n’est pas un film exempt de défauts, il s’en dégage une constatation indéniable : Van Damme est capable d’être un grand acteur s’il s’en donne la peine : juste, émouvant, charismatique. Je n’ai qu’une hâte, celle qu’on lui offre enfin de bons rôles au cinéma, et qu’un rêve, qu’il décroche une nomination aux César (mais je ne me fais pas d'illusions !).





Heath Ledger
Le film : The Dark Knight
C’est la disparition la plus tragique de l’année, parce que sa performance en Joker dans The Dark Knight est stupéfiante, frissonnante, décapante, hypnotique. Elle confirme, après Brokeback Mountain, que Ledger n’était pas le beau gosse à minette qu’Hollywood a voulu nous vendre pendant des années. Il serait peut-être, sûrement, devenu un des plus grands comédiens du cinéma américain. Le voilà devenu un mythe, un de plus.




Mylène Jampanoï & Morjana Alaoui
Le film : Martyrs
Martyrs est sans conteste le film le plus traumatisant de 2008, et à n’en pas douter ce que réalisent les deux interprètes principales du film est époustouflant. La douleur du film est la leur tout autant que la nôtre. Aucune comédienne n’est plus méritante d’un César cette année que chacune d’elle, Alaoui en Actrice et Jampanoï en Second rôle féminin. L’académie osera-t-elle ? Peu probable malheureusement.



Vincent Cassel
Le film : L'instinct de Mort et L'ennemi public numéro 1
En voilà un qui peut déjà préparer son discours de remerciements pour la prochaine cérémonie des César. Si le diptyque de Jean-François Richet consacré à Mesrine est une réussite, il le doit en grande partie à Cassel. Le comédien, animal et fascinant comme peu de ses compatriotes, va prendre une nouvelle stature dans le cinéma français, grande et méritée, grâce à ce rôle.





Song Kang-Ho
Le film : Le Bon, la Brute, le Cinglé
Chacune des performances du comédien coréen apporte une pierre à mon idée selon laquelle il est le meilleur comédien en activité en Asie. Le Bon, la Brute, le Cinglé est un boulet de canon dans lequel il fait un show irrésistible. Jusqu’à quand ce grand acteur restera-t-il pour ainsi dire inconnu en dehors de ses frontières ? Personne n’a donc vu JSA, Memories of Murder, The Host et Secret Sunshine ?




Richard Jenkins
Le film : The Visitor
Il était l’exemple parfait de l’acteur dont on connaît la tête mais pas le nom. En 2008, Jenkins a franchi un palier tardif dans sa carrière, grâce à Tom Carthy qui lui a offert sur un plateau d’argent un des plus beaux rôles de l’année, celui de The Visitor, professeur amorphe qui reprend goût à la vie au contact de clandestins. Il nous a aussi fait rire dans Burn After Reading et Frangins malgré eux.




Joaquin Phoenix
Le film : Two Lovers
Sa grâce si unique pourrait bien nous manquer dans les années à venir, si Phoenix tient effectivement parole et se retire du cinéma pour se consacrer à la musique. Il a trouvé son plus beau rôle à ce jour dans Two Lovers de James Gray, un drame romantique bouleversant dans lequel le comédien nous arrache des larmes.




Demain, je resterai sur les comédiens, en vous présentant les révélations de l’année… (oui je sais ça fait beaucoup, mais il y a trop de performances à saluer !!!)
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