dimanche 10 octobre 2010

Réveiller la Belle au Bois Dormant, et raconter l'histoire de Disney...


Il était une fois. C’est la formule consacrée pour les contes, pourtant ce que je m’apprête à écrire n’a rien d’un conte. Mais c’est l’histoire de conteurs hors pair. Une histoire pas comme les autres qui est tout ce qu’il y a de plus vraie. C’est un documentaire. Un documentaire qui raconte l’histoire de Disney. Plus exactement du département animation des Studios Disney entre le début des années 80 et le milieu des années 90 (je sais c’est précis). Ce documentaire se nomme Waking Sleeping Beauty. Son histoire, c’est l’histoire de celles et ceux qui m’ont fait rêver quand j’étais enfant.

Ce documentaire, qui est en ce moment projeté en exclusivité au mk2 Hautefeuille à Paris avant de sortir dans le reste de la France dans quelques semaines, semble avoir été créé pour les grands enfants de ma génération. Ceux qui ont découvert le cinéma avec les films d’animation produits par les Studios Disney dans les années 80. J’avais hâte de voir ce documentaire, car sa bande-annonce même me laissait deviner que ce film s’adressait à moi aujourd’hui tout comme les films de Disney s’adressaient à moi il y a 20 ans. Waking Sleeping Beauty a été réalisé par Don Hahn, un des nombreux noms de l’ombre de l’univers Disney, un homme qui a travaillé comme assistant réalisateur sur Rox et Rouky, sorti l’année de ma naissance, puis a participé à la production, notamment, de La Belle et la Bête et Le Roi Lion. Hahn est un homme du sérail, mais il ne s’agit pas là de passer la brosse à reluire sur l’entreprise Disney (bon, un peu quand même).

Waking Sleeping Beauty raconte comment, entre 1984 et 1994, le département d’animation des Studios Disney a connu une décennie perturbée et créative, pleine de folies et de remous, pour ressortir la tête de l’eau après une période de vache maigre, pour atteindre un succès jamais atteint jusqu’ici, et jamais reproduit ensuite par ce même studio. Waking Sleeping Beauty est donc raconté par les acteurs même de cette décennie légendaire, des petites mains aux pontes du studio, des réalisateurs aux producteurs, sans langue de bois. Les coups de gueule, les alliances, les conflits, les joies, les peines. Dans les coulisses, c’était digne de The Player de Robert Altman.

Le titre du documentaire fait référence à un désir, au début des années 80, de dépoussiérer le département animation des studios qui allaient à l’époque d’échec en échec et réveiller sa splendeur d’antan. Depuis le décès de Walt, le studio avait perdu de sa superbe, et le conseil d’administration était enclin à abandonner la production de longs-métrages d’animation. Un trio de dernier recours fut nommé sous l’insistance de Roy Disney, neveu de Walt, pour tenter de redorer le blason Disney. Frank Wells, Michael Eisner et Jeffrey Katzenberg arrivèrent au début des années 80.

Waking Sleeping Beauty montre bien que ce n’est pas grâce à ce seul trio que les studios Disney connurent cette décennie florissante, mais qu’ils y contribuèrent certainement. C’est sous leur houlette que naquirent La petite sirène, La Belle et la Bête, Aladdin et Le Roi Lion. C’est dans les coulisses de ces longs-métrages, et de ceux de Taram et le Chaudron Magique, de Basile détective privé, de Oliver et Compagnie que le documentaire de Don Hahn nous plonge. Une plongée qui pour moi, dont l’un des tous premiers souvenirs de cinéma est d’avoir été emmené par mes parents voir Oliver et Compagnie au Grand Rex pour Noël 1988, a eut l’effet d’une véritable madeleine de Proust.

J’ai été enfant exactement à cette époque-là. J’ai trépigné d’impatience chaque année, chaque Noël, avant d’aller découvrir le nouveau Disney. Voir la confection de mes souvenirs d’enfance sur grand écran fut un moment de joie infantile intense, doublé de la fascination cinéphile pour les luttes de pouvoir au sein du studio que nous montre le film avec uniquement des images d’archives, reportages télés, films amateurs des employés de Disney, extraits de films à plusieurs stages de développement et interviews d’époque (pour ce qui est des entretiens récents, on ne fait que les entendre en voix off par-dessus les images d’époque).

La jubilation se mêle souvent à l’émotion de cette époque devant les premiers essais musicaux de La petite sirène ou La belle et la bête, et le décès du compositeur qui a donné toute leur identité à ces films. Et cette ambiance. Cette atmosphère que l’on découvre à travers les « films de famille » tournés par les employés, dans les locaux, en pleines sessions de travail ou en mode détente. Ces ambiances de boulot qui ne ressemblent pas à des boulots. Une façon de concevoir le travail qui aurait fait rêver le gamin que j’étais et qui rend jaloux l’adulte que je suis devenu. J’aurais voulu en être. Voilà ce qu’on se dit en voyant cela. Même s’il avait fallu supporter Jeffrey Katzenberg, même s’il avait fallu entendre à longueur de journée la voix de fausset de Peter Schneider, même s’il avait fallu qu’un jour, tout cela s’arrête.

Pixar n’est pas le seul responsable du déclin de Disney sur le plan de l’animation. A la découverte de Waking Sleeping Beauty, on comprend beaucoup de choses. Que pendant dix ans, une équipe s’est démenée jour et nuit pour produire chaque année un grand film. Que la pression était énorme. Que l’harmonie si fragile au sein de Disney reposait sur la modération de Frank Wells dans le conflit entre Michael Eisner, Jeffrey Katzenberg et Roy Disney. Wells disparu, il ne restait plus que les trois autres pour se tirer dessus, une lutte d’égos cumulée à la fatigue générale des employés…

L’année dernière, après plusieurs années de gel, la production a repris dans le département d’animation (traditionnelle) des studios Disney avec La princesse et la grenouille. A la production, John Lasseter, à la réalisation, Ron Clements et John Musker, que l’on découvre, comme beaucoup d’autres dans Waking Sleeping Beauty, parmi les animateurs qui ont œuvré au redressement de Disney entre 84 et 94. Pour Le Roi Lion en 1994, je me rendis pour la dernière fois voir le Disney annuel au Grand Rex avec la féérie des eaux. J’en ai vu plusieurs après cela, mais plus jamais à ce rendez-vous traditionnel familial qu’était Le Grand Rex. Le Roi Lion fut le plus grand succès de Disney, et celui à la suite duquel le déclin commença. Là où Waking Sleeping Beauty s’arrête.
Il était une fois une décennie au sein de Walt Disney Studios. Il était une fois mon enfance. Notre enfance.

4 commentaires:

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