Moi qui pensais écrire encore une poignée de billets
avant la fin de l’année, voilà que je n’ai plus écrit une ligne depuis trois
semaines. A l’heure du bilan cinématographique de l’année, ça tombe mal. Mais
après tout, pourquoi s’évertuer à regarder en arrière quand l’année n’est pas
encore écoulée ? Les derniers jours de décembre peuvent receler des
pépites, et il faudra donc patienter quelques jours avant que je ne livre le
traditionnel Top de mes films préférés de 2012. Mais en attendant, il est un
billet tout aussi traditionnel que je m’en voudrais de ne pas partager, celui
que j’ai par le passé intitulé « Un point final à 2008 », « Le cinéma en 2009, c’était ça… » (avec son petit frère sur l’année 2010), ou
plus récemment « 40 choses dont je me souviendrai de 2011 ». Cette
année, je change très légèrement la formule, en lui donnant la forme de ma
série de billets « Pourquoi j’aime le cinéma ». Je laisse à d’autres le soin de commenter la baisse des
entrées en salles, le bide du nouvel Astérix, le triomphe de James Bond ou le
salaire des acteurs du cinéma français. Je veux simplement vous dire pourquoi j’ai
aimé le cinéma en 2012. Pourquoi ?
Parce que Millenium et Skyfall se sont ouverts par des
génériques splendides.
Parce qu’un distributeur a sorti en salles « Tucker
& Dale fightent le mal ».
Parce qu’Adrien Brody est encore un bon acteur.
Parce que cette année, j’ai vu Christophe Lambert sur
grand écran. Et Jean-Claude Van Damme. Et Chuck Norris.
Parce que lorsque l’on croit que seuls Marvel et DC
Comics font de bons super-héros, on se prend Chronicle en pleine face.
Parce que j’ai vu quatre films norvégiens.
Parce que « John Carter » a pris vie sur grand écran, et que j’espérerai longtemps (en
vain ?) qu’une suite voie un jour… euh… bah… le jour.
Parce que « La Dame en noir » m’a bien fait flipper.
Parce que lorsque Cloclo découvre « My Way »,
c’est magique.
Parce que « Hunger Games » n’a pas cartonné en
salles en France. Ouf.
Parce que je suis allé voir Battleship (dans la belle
salle du Normandie) uniquement pour découvrir le nouveau logo d’Universal
célébrant les 100 ans du studio.
Parce que Francis Ford Coppola et William Friedkin ont
prouvé une fois de plus que leur retour en indépendants émerveille de film en
film.
Parce que Hulk
est tout de même une brute épaisse.
Parce que Paddy Considine est passé derrière la caméra.
Parce qu’il y a un bestiaire dingue dans « La cabane
dans les bois ».
Parce qu’enfin, j’ai eu le courage de zapper un film de
Tim Burton, après 15 ans de déceptions. Même s’il paraît que je n’ai pas zappé le bon des deux sortis cette
année.
Parce qu’il y a eu deux films de Hong Sang Soo.
Parce que Men in Black 3 et The Amazing Spiderman, ça avait l’air tout pourri, mais en fait
c’était pas mal du tout.
Parce que j’aime découvrir un beau film que je
n’attendais pas, comme ce Summertime sorti dans un coin de l’été.
Parce que Johnnie To a fait un film sur la crise.
Parce qu’à la fin de « Take Shelter », le doute
flotte…
Parce que j’ai vu les deux versions de « Guilty of Romance » sur
grand écran, et que la director’s cut est la plus courte et la meilleure.
Parce qu’un film de gangsters indien de 5h est sorti,
malheureusement en deux fois.
Parce que Joseph Gordon-Levitt et Paul Dano étaient
partout !
Parce que Matthew McConaughey porte aussi bien le lycra
jaune moulant que le stetson accompagné d’un flingue ou le cache œil de borgne.
Quel style ce mec.
Parce que Niels Arestrup et Tahar Rahim se sont
retrouvés.
Parce que Camille fait résonner « Dis, quand
reviendras-tu ? » dans le juke-box.
Parce que Denis Podalydès était partout lui aussi.
Parce que le portable de Paul, il fait pas mail,
hein !
Parce que si le cinéma d’animation hollywoodien n’était
pas à la hauteur cette année, il y a eu le cinéma d’animation japonais pour compenser.
Parce que je ne voulais pas descendre du bus conduit par Michel Gondry.
Parce que je n’ai jamais autant eu envie de voir les
prochaines aventures de James Bond 007. Merci Skyfall.
Parce que Shah Rukh Khan est passé par là, rapidement
mais sûrement.
Parce que Brad Pitt et James Gandolfini dissertent
pendant dix minutes sur les problèmes de couple du second.
Parce que Ben Mendelsohn est flippant. Et c’est une bonne
chose.
Parce que j’ai enfin vu sur grand écran « Sugarland Express », « La Grande Illusion », « Dans
la Chaleur de la nuit », « La servante », « Le grand chantage », « Le Gouffre aux
chimères », « Le train sifflera trois fois »… Et « The
Killer », ou presque.
Parce que Jan Kounen m'a fait découvrir Ron Fricke.
Parce que Corinne Masiero est une drôle d’actrice.
Parce que j’ai vu les deux plus gros succès du box-office coréen de l’année sur grand écran, même
si les chances qu’ils sortent un jour en salles en France sont plus que minces.
Parce que Matthias Schoenaerts est une bête de cinéma.
Parce qu’Oslo au petit matin, ça a l’air magnifique…
Parce qu’Eva Green est magnifique dans « Perfect Sense », Manie Malone délicieuse dans « Viva Riva ! », Chanokporn
Sayoungkul divine dans « Headshot », Megumi Kagurazaka à tomber dans « Guilty of Romance »…
Parce que Guy Pearce atterrit sur Terre en parachute
après s’être extirpé de la prison spatiale, et que c’est ridicule et génial à
la fois.
Parce qu’un huis-clos à Wall Street s’est avéré enthousiasmant.
Parce que Wes Anderson m’a appris que si l’on a trop
chaud, plutôt que de retirer son chapeau en fourrure, il vaut mieux pour se
rafraîchir se mettre des feuilles sur la tête.
Parce que Jonah Hill et Channing Tatum m’ont fait hurler
de rire en retournant au lycée.
Parce que cela m’a amusé de compter le nombre de
spectateurs qui quittaient la salle devant Cosmopolis.
Parce que mémé
est morte en faisant Pif, Pouf, Pschitt.
Parce que ne pas tomber en pamoison devant « Holy
Motors » et « Amour » n’empêche pas d’aimer le cinéma.
Parce que Noémie Lvovsky m’a donné envie de retomber en
enfance.
Parce que le cinéma cambodgien a beau avoir disparu, il se
raconte bien.
Parce que « Compliance » et « Después de Lucia » ne m’ont pas caressé dans le sens du poil.
Parce que Bruce Willis devrait plus souvent faire des
films du calibre de « Moonrise Kingdom » et « Looper ».
Parce que Pierre Niney ira loin.
Parce que j’ai échangé quelques mots avec Plastic Man.
Parce que j’ai fait l’effort d’aller voir un film au
générique duquel se trouve Maïwenn.
Parce que je suis retourné en Terre du Milieu.
Parce que les tambours du désert continuent de résonner en moi…