lundi 18 mai 2009

Meilleures perf' : Kevin Costner

Il est rare que l’on puisse attribuer à un acteur ou une actrice les dates précises de naissance et de mort en tant que star. Définir précisément une période de leur carrière au cours de laquelle ils ont brillé au firmament d’Hollywood. Une période au cours de laquelle tout ce qu’ils touchaient se transformait en or. S’il est un acteur à qui l’on peut attribuer une telle chronologie, c’est bien Kevin Costner. 1987-1994 : né en Eliot Ness, mort en Wyatt Earp.

Durant ce laps de temps, Kevin Costner fut, sans l’ombre d’un doute, la plus grande star internationale hollywoodienne (même si Harrison Ford était probablement la star nationale). Les Incorruptibles, Danse avec les loups, Robin des Bois, JFK, Bodyguard… Que d’énormes succès au box-office, doublés d’éloges critiques pour certains. S’il aura suffit de la conjonction d’un western malade (Wyatt Earp) et d’une épopée post-apocalyptique marine (Waterworld) pour couler le statut de star de Costner, il semble qu’il faille plus d’un ou deux succès pour rendre à Costner sa légitimité méritée. En attendant que celle-ci lui soit rendue, voici une revue d’effectifs de ses meilleures performances d’acteur…

1. Un monde parfait (1993)
En 1993, Costner est au pinacle de sa gloire. Il vient d’enchaîner les quatre plus gros succès de sa carrière, Danse avec les loups, Robin des Bois, JFK et Bodyguard. Son nom seul garantit des millions de dollars au box-office américain et des millions d’entrées en France, Allemagne ou Grande-Bretagne. La star mondiale surprend son monde en s’engageant auprès de Clint Eastwood, qui vient de triompher avec Impitoyable, pour camper un meurtrier en cavale prenant un gamin en otage dans l’Amérique des années 60. Un antihéros violent mais attachant, un contre-emploi total pour Costner, qui n’a jamais été meilleur.

2. Danse avec les loups (1991)
Il est impossible d’arrêter Danse avec les loups à la seule performance de Costner. A l’époque, l’acteur est LA star montante d’Hollywood. Il a 35 ans et n’a jamais réalisé de film. Il se met pourtant en tête de mettre en scène une fresque épique de 4 heures sur la rencontre entre un soldat yankee et le peuple sioux, en pleine Guerre de Sécession (à moitié tournée en langue indienne !). Hollywood n'y croit pas et laisse l'acteur se démerder. Le film, un western amer et flamboyant, est un triomphe. Costner est de presque tous les plans, américain héroïque se détournant des siens pour embrasser le peuple et la culture sioux.


3. Open Range (2003)
Douze ans après Danse avec les loups, Costner retourne au western en tant que réalisateur. Cette fois-ci, il ne s’agit plus d’une fresque indienne, mais d’un western plus classique dans le sujet qu’il traite, un affrontement entre des cowboys et un propriétaire terrien véreux dans l’Ouest vieillissant. Un film sec, brut, collant au plus près du réalisme de l’époque. Si Kevin Costner a offert le beau rôle à Robert Duvall, il s’en est réservé un auquel il donne une incroyable présence : un ancien soldat devenu convoyeur de bêtes, hanté par les crimes de son passé. Costner a vieilli, cela se voit, et cela lui va bien.


4. Les bienfaits de la colère (2005)
Premier film tourné par Costner après le succès inattendu d’Open Range, Les bienfaits de la colère symbolise bien ce que le comédien a encore à apporter au cinéma américain, même si le cinéma hollywoodien semble trop souvent vouloir se passer de lui. L’acteur délaisse les premiers rôles pour camper une ex-gloire du base-ball devenu ringard et alcoolique sur les bords, veillant avec plus ou moins de tact sur une épouse abandonnée avec ses quatre grandes filles sur les bras. Costner se lâche et ce faisant se rend irrésistible, se montrant aussi drôle qu’à ses débuts de second couteau comique dans Silverado, le poids de l’âge (au sens positif) en plus.

5. Sens unique (1987)
Tourné avant Les Incorruptibles, le film qui révèlera Costner dans la peau d’Eliot Ness, Sens Unique a attendu son heure pour profiter de la renommée qui semblait inévitable de Costner. Sa performance dans ce thriller très marqué 80’s, avec ambiance double jeu et Guerre Froide aux tenants et aboutissants souvent complexes, se révèle trouble, bien plus que nombre de personnages l’ayant rendu célèbre. Tour à tour romantique, dépassé, pourchassé, avant de se faire étrangement mystérieux, il campe un officier travaillant pour un politicien à Washington, qui se voit confier l’enquête du meurtre d’une femme dont il partageait les faveurs avec son patron.

Bonus : la perf’ inattendue de Mr Brooks
Si une affiche Kevin Costner / Demi Moore aurait fait rêver au début des années 90, 15 ans plus tard, un tel duo sonnait plus comme une série B boiteuse. La surprise, c’est que si Mr Brooks s’avère effectivement être une série B inégale, elle l’est avec un certain style, et offre un personnage central, campé par Costner, particulièrement réussi. Ce qui le rend si intéressant, c’est qu’il est double, avec Wiliam Hurt personnifiant la conscience maléfique du tueur en série bien sous tous rapports interprété par Costner. L’alchimie et l’interaction entre Hurt et Costner confère souvent à la jubilation, élevant nettement le niveau du long-métrage.

A voir aussi :

Fandango : un des premiers rôles de Costner, sur la jeunesse américaine ayant à affronter la perspective de partir au Vietnam.
Silverado : Costner en second rôle comique, jeune chien fou cavalant à cheval avec maestria et humour.
Les incorruptibles : Eliot Ness a beau être un brin fade comparé aux truculents seconds rôles concoctés par De Palma, Costner est impeccable.
Jusqu’au bout du rêve : Costner construit un terrain de base-ball dans son champ et nous fait rêver à un cinéma d’influence Capresque. Magique.
Robin des Bois, Prince des voleurs : Kevin Costner, l’incarnation parfaite de l’Amérique, en brigand des bois anglais ?? Bah oui, c’est une drôle d’idée, mais c’est un classique de ma génération.
JFK : Costner émeut en Jim Garrison lors du plaidoyer final. Le film d’Oliver Stone, d’une densité monstre, est passionnant bien qu’extravagant.
Treize Jours : la crise des missiles de Cuba vue du bureau oval. Costner incarne le plus proche conseiller des Kennedy, un rôle classique, un film tendu.
Destination Graceland : encore un contre emploi pour Costner, psychopathe fan d’Elvis ayant ses moments de délire. Une vraie curiosité.

Le film à guetter dans les mois à venir :
The Company Men
John Wells, producteur et scénariste des séries « Urgences » et « A la Maison Blanche », réalise son premier long-métrage en prenant pour toile de fond la crise mondiale. Ben Affleck, Tommy Lee Jones, Maria Bello et Chris Cooper donnent la réplique à Kevin Costner. Ca c’est du beau casting !

8 commentaires:

LN a dit…

Ah Robin des bois ... toute mon enfance :p

Mais il y a un certain nombre de choses que je n'ai pas vu dans ce que tu indique, je vais y jeter un coup d'oeil :D

David Tredler a dit…

Oui il n'y a que de l'indispensable ou du classique là-dedans, n'hésite pas !

Pierre a dit…

Quoi!!!! Comment as tu pu mettre en bonus Mr. Brooks!!! L'un des pires film que j'ai vu ces dernières années, c'était risible au possible ^^

David Tredler a dit…

Attention Pierre, je parle ici des meilleures performances d'acteur, pas des meilleurs films de Costner. Mr Brooks est un fm très audacieux, très risqué, et sur plusieurs plans raté. Mais l'alchimie dans le jeu entre Costner et Hurt, que je cite, est jubilatoire. ;-)

Pierre a dit…

Euh alors on a pas vu la même alchimie je pense, pour moi c'est la même alchimie que Céline Dion chantant sur une musique de Mozart ^^.

David Tredler a dit…

Pffff... très mauvaise comparaison lol Moi j'ai trouvé leur duo jouissif :p

Vance a dit…

Très très intéressante liste, qu eje vais m'empresser d'ajouter en lien sur le challenge Costner que j'ai entamé (bien stimulé par ma chérie, à vrai dire). J'ai vu the Company Men, film un peu décevant mais Costner y est impeccable en second rôle incarnant des valeurs indélébiles. J'ai noté aussi les films que je n'ai pas vus et qui seront bientôt visionnés comme il se doit. Merci beaucoup !

David Tredler a dit…

Ca me fait plaisir Vance de t'aider à t'orienter dans la filmo de Costner. Il est effectivement impeccable dans Company Men et vole à peu près toutes les scènes dans lesquelles il apparaît. Et merci pour le lien ;)

over-blog.com