
Des six grands films de Sergio Leone (la trilogie de l’homme sans nom et la trilogie des « Il était une fois… »), Il était une fois la révolution est probablement le moins connu et apprécié à sa juste valeur aujourd’hui. Peut-être parce qu’il se situe dans un genre moins définissable que les autres, peut-être parce qu’à son casting ne figure ni Clint Eastwood, ni Henry Fonda, ni Robert De Niro, bien qu’en 1971 Rod Steiger était sans conteste une star, auréolé de son récent Oscar pour Dans la chaleur de la nuit.
Il serait pourtant temps que l’on admire l’avant-dernier film de Leone. L’action s’y déroule au

Il serait bien aisé de définir Il était une fois la Révolution comme un autre western spaghetti de Leone. On en trouve en effet très vite les ingrédients qui font notre régal. Le décor crasseux, ensoleillé et sableux ; la soif de l’or qui agite les personnages ; l’absence de morale qui caractérise ces derniers ; la musique de Morricone, emblématique et entêtante (shom, shom, shooooom). Pourtant Il était une fois la Révolution n’est pas un autre western spaghetti de Leone.
Le cinéaste italien, sans plonger son film dans l’épopée historique, ne se contente pas de laisser le contexte en arrière-plan. Mieux. En traitant de la Révolution Mexicaine des années 10, Leone trouve un sujet aux échos de son époque. La révolte du peuple face à la bourgeoisie était parfaitement d’actualité en ce début des années 70, ce soulèvement des masses face aux autorités trouvant un véritable écho à l’agitation mondiale de la fin des années 60. En faisant également de l’un de ses deux héros un révolutionnaire irlandais, Leone liait les révoltes des peuples de tous les pays, et pointait du doigt les conflits et ses dérives atroces de toutes nationalités.
Plus qu’aucun autre film de Leone, Il était une fois la Révolution est empreint d’un véritable discours politique et sociétal.

Si l’on admire Leone, c’est pour l’ambition de son sujet. Si l’on aime son film, c’est parce qu’il affectionne plus que jamais ses personnages, les propulsant héros de la Révolution sans jamais les glorifier, dessinant avec force et simplicité leur humanité. Rod Steiger et James Coburn y sont magnifiques. Quel régal qu’un tel film sur grand écran…
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