jeudi 20 septembre 2012

Dennis Quaid m'échappe...


C’était un jour d’été 1999, la crainte de l’annoncé bug de l’an 2000 n’avait pas empêché le thriller techno-futuriste Matrix d’enthousiasmer les salles avant que « Le projet Blair Witch » ne les fasse frémir et enflamme le box-office au passage. C’était l’été et comme tous les étés lorsque l’on part en vacances, il m’avait été difficile de voir tous les films qui étaient sur mes tablettes. Oui, je sais, j’étais déjà un peu névrosé, mais le fait que le bac venait de passer et que j’allais m’envoler pour un mois à La Réunion compensait le stress des films que j’allais rater. Si j’ai eu le temps d’attraper « Studio 54 » juste avant de décoller (je crois que j’étais plus ou moins amoureux de Salma Hayek à l’époque), « La carte du cœur » de Willard Carroll m’avait échappé. La carte de quoi ? Quel film ? Qui donc aujourd’hui se souvient de ce film sorti au cœur de l’été 99 et qui réunissait Sean Connery, Gena Rowlands, Angelina Jolie, Ryan Philippe, Madeleine Stowe et quelques autres stars ? Moi je m’en souviens bien parce que justement à l’époque, je ne l’avais pas vu.

Mais que Diable vient-il nous raconter cette vieille anecdote vous dites-vous. C’est que jusqu’à cet été 2012, il y a quelques jours à peine, « La carte du cœur » était la toute dernière fois qu’un film au générique duquel figurait l’acteur américain Dennis Quaid m’avait échappé. De « L’enfer du dimanche » d’Oliver Stone en avril 2000 au remake de Footloose sorti en décembre dernier, je n’ai manqué aucun rendez-vous avec Dennis Quaid (j’ai compté, ça fait 17 films sortis en salles quand même). Et inutile de préciser que ce ne fut jamais un hasard, car il y a une quinzaine d’années, je me suis découvert cette étrange et inexplicable fascination pour l’acteur. Je sais, ça ne fait pas aussi cinéphile et sérieux que si mon addiction avait concerné Marlon Brando, Marcello Mastroianni ou Toshirô Mifune, mais que voulez-vous, comme je l’ai déjà dit, certaines passions ne s’expliquent pas. Et ma relation à Dennis Quaid en est bien la preuve.

Je n’ai jamais vraiment été capable de déterminer  le moment précis, le film qui a fait naître ma fascination, même si je soupçonne les découvertes successives de quelques films des années 80 et 90 d’y avoir amplement contribué. Autour de 1998/1999, l’étincelle s’était déjà produite puisque j’avais fait l’effort d’aller voir en salles « La piste du tueur » et « Savior », et ça m’étonnerait qu’on ait été nombreux à l’époque. J’avais déjà dû découvrir « L’étoffe des héros » et « Flesh and Bone ». En tout cas je suis certain que l’addiction était vive à l’été 2000 lorsque je suis allé voir « Fréquence interdite » de Gregory Hoblit trois fois au cinéma, dont le jour de la sortie à la séance du matin si je me souviens bien. « Fréquence interdite », le premier film que j’ai acheté en DVD, alors même que je n’avais pas encore de lecteur, juste histoire d’être sûr que je pourrais revoir le film dès que j’en achèterais un.

Oui, je ne devais pas avoir plus de 17 ou 18 ans lorsque la « fièvre Quaid » s’est emparée de moi. Aujourd’hui encore, je pense que l’absence de l’acteur parmi les nommés à l’Oscar du Meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation de mari tourmenté par son homosexualité dans le « Far from Heaven » de Todd Haynes reste une des grandes injustices des Oscars. Oui j’ai tout vu et tout acheté de la filmographie de Dennis Quaid. J’ai acheté ses vieux films, « La bande des quatre », « Our winning season », « Dreamscape ». J’ai attrapé tout ce qui est passé à ma portée à la télé, « The Big Easy », « Mort à l’arrivée », « Great balls of fire ! » (et après je les ai achetés en DVD eux aussi bien sûr). Je me suis procuré les inédits, ceux qui ne sortaient pas en salles en France, les « Cold Creek Manor » et « Alamo ». J’ai vu son film préhistorique avec Ringo Starr lors d’une soirée Bis à la Cinémathèque. Et dès qu’un film sortait en salles, j’y fonçais les yeux fermés, qu’il soit aussi bon que « Traffic » de Steven Soderbergh ou aussi minable que « Les cavaliers de l’Apocalypse » de… de… de qui déjà, on s’en fout c’était trop nul. Je suis même allé voir « Une famille 2 en 1 », oui, l’ersatz de « Treize à la douzaine » qui n’avait eu droit qu’à une sortie technique en VF au cinéma Les Montparnos. Même ça.

Et puis est arrivé cet été 2012. Les signes avant-coureurs s’étaient déjà manifestés mais je ne les avais pas remarqués. Je ne m’étais pas intéressé à la sortie directement en DVD de « Soul Surfer », et je n’avais même pas capté que « The Special Relationship », le film HBO dans lequel Quaid incarne Bill Clinton face au Tony Blair de Michael Sheen, était lui aussi sorti en DVD. Mais c’est bien la sortie en salles de « Ce qui vous attend si vous attendez un enfant » qui m’aura fait prendre conscience qu’une page s’est tournée dans ma relation cinéphile  avec Dennis Quaid. Pour la première fois en treize ans, j’ai délibérément laissé filer un de ses films sortant sur grand écran. Bon, d’accord, la plupart d’entre vous j’en suis certain m’assureront que j’ai bien fait et que je n’ai rien manqué. Mais là n’est pas la question. Si je suis allé voir « Une famille 2 en 1 » en VF dans une petite salle du  Montparnos, croyez bien qu’il n’y a pas si longtemps, je n’aurais pas hésité une seconde à aller voir « Ce qui vous attend si vous attendez un enfant » en VO dans une belle salle.

Quelque chose s’est bel et bien passé. Une page s’est tournée. A l’avenir, je sais que je continuerai à guetter les projets de Dennis Quaid avec une attention toute particulière (je t’ai dans mon viseur, « At any price » !). Je sais que je continuerai à aller voir ses films avec excitation. Mais je sais aussi qu’entre un film qui m’intéresse pour ce qu’il est et un autre qui m’intéresse  uniquement parce que Dennis Quaid  figure à son générique, je ne ferai plus forcément le même choix qu’il y a dix ans. Et puis, il me reste toujours « La carte du cœur » à regarder, treize ans après l’avoir raté en salles. Un de ces jours, je finirai bien par le glisser dans mon lecteur DVD…

6 commentaires:

Michael a dit…

Jonas Akerlund, voyons, le réalisateur des cavaliers de l'apocalypse. Un des plus grands clippeurs des années 90 et 2000. :)

Après, évidemment, le cinéma est un autre métier.^^

David Tredler a dit…

Voyons, voyons... ;) Tu vois j'avais oublié... Et effectivement son long-métrage m'a rendu peu curieux à son égard !

selenie a dit…

Moi je me souviens parfaitement des films "Studio 54" et "La carte du coeur"... Franchement j'en ai un bon souvenir... Faudrait les revoir mais ils auraient sans aucun doute une bonne moyenne :)

David Tredler a dit…

Je te félicite de ta bonne mémoire Selenie ! Tu l'avais vu au ciné à l'époque alors "La carte du coeur", toi ?

selenie a dit…

oui tout à fait. Un film choral qui m'avait franchement touché. Assez classique mais un bon film. Je le reverrais avec plaisir... près 13 ans !

David Tredler a dit…

Je t'en reparlerai quand je l'aurai enfin vu alors ;)

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