« Prends ça dans les dents James Cameron ». De drôles de pensées traversent l’esprit à la vision d’un film, et allez savoir pourquoi, cette pensée-là a pris le pas sur les miennes pendant la projection de cet étrange film qu’est Le guerrier silencieux - Valhalla Rising. C’était jeudi soir aux Halles, le réalisateur Nicolas Winding Refn et le comédien Madds Mikkelsen étaient présents, et avaient prévenu que leur film surprendrait et équivaudrait à peu de choses près à un trip sous influence… Ils n’avaient pas tort.
Pourquoi donc ai-je pensé à Avatar en regardant Le Guerrier Silencieux ? Parce que tout ce qu’on nous tartine depuis deux mois sur le film de Cameron, l’intensité visuelle, le transport presque physique, en tout cas émotionnel, dans un univers fascinant et surprenant, je l’ai trouvé plus intensément dans le film de Nicolas Winding Refn que dans le blockbuster américain.
Avec ce film danois, je me suis senti propulsé à des années lumière, dans un monde sidérant et effrayant, planté en décors naturels, dans d’imposantes plaines et vallées nordiques. Comme l’avait prédit le réalisateur avant la projection, Le guerrier silencieux m’a emmené là où je ne l’attendais pas. Qu’attendais-je au juste, je ne saurais le dire. Un film de vikings, à l’évidence. De guerriers, se battant à coups de haches entre barbares. Ce n’est pas ce film. Étonnamment, Agora m’est vite venu à l’esprit, dès les premières minutes du film. L’époque et le lieu sont différents, mais il y a en toile de fond un point commun entre les deux films : l’avènement du christianisme comme foi désirant dominer les autres.
Dans cette contrée nordique, les païens sont menacés par les chrétiens et leur Dieu unique. Les chefs de clans sentent qu’une guerre est inévitable. Pour cet esclave muet qui leur sert de divertissement grâce à sa force hors du commun, cette opposition de fois va offrir une porte de sortie. Libéré seul de ses chaînes, il tombe sur des croisés (pas vraiment, mais ils s’en approchent) en route pour Jérusalem. Accompagné d’un enfant qui le suit partout, ce guerrier muet et borgne se laisse entraîner par les chrétiens sur leur embarcation, direction la Terre Sainte.
Si vous croyez deviner le film à partir des quelques lignes que je viens d’écrire, vous vous trompez. Si j’ai mentionné Avatar et Agora, Le Guerrier Silencieux a une identité propre déconcertante. Très économe en dialogues, le film rappelle plus l’émotion ressentie devant l’art d’une peinture, et le courage de l’expérimentation, plutôt que l’excitation d’un film remuant. Le guerrier silencieux remue peu, sinon les tripes et les méninges. Il dépeint, explore, interroge. Provoque. Et jamais ne cède à la facilité.
Les silences sont longs. L’action quasi absente. L’intensité du film se situe ailleurs. Dans cette grandeur écrasante du cadre. Ces plaines et vallées dégageant un mystère infini. Ce qu’on ne voit pas, ou devine à peine. Le danger, sourd, lourd, omniprésent et pourtant invisible. Les éclairs de violence, ultra réaliste, qui parcourent le film.
Nicolas Winding Refn est bien loin du Bronson qu’il nous avait offert l’an passé, et c’est tant mieux. L’outrance et le tape-à-l’œil laissent la place à un expressionisme modéré, épuré malgré sa puissance, qui rappelle plus sa trilogie Pusher. Si vous vous souvenez des premiers actes de Open Range de Kevin Costner et There will be blood de Paul Thomas Anderson, on se situe plus avec Le guerrier silencieux dans cette idée du cinéma, où la langueur est épousée pour être magnifiée.
Je m’attendais à un film de vikings, mais me suis trouvé embarqué dans un trip médiéval où la barbarie se dispute à la foi, où les plans sont composés tels des tableaux d’une beauté toute naturelle et inquiétante, où l’on avance sans jamais vraiment savoir de quoi seront faites les minutes suivantes. Certains ont quitté la salle devant une telle expérimentation cinématographique, mais plus nombreux j’en suis sûr auront été ceux qui seront sortis subjugués et abasourdis par une telle expérience.
Le guerrier silencieux n’est encore sorti dans aucun pays, sinon en festivals. Il va débarquer sur l’Europe du Nord et la France en mars. Seront-ils nombreux à se laisser entraîner dans cette épopée si déroutante ?
Pourquoi donc ai-je pensé à Avatar en regardant Le Guerrier Silencieux ? Parce que tout ce qu’on nous tartine depuis deux mois sur le film de Cameron, l’intensité visuelle, le transport presque physique, en tout cas émotionnel, dans un univers fascinant et surprenant, je l’ai trouvé plus intensément dans le film de Nicolas Winding Refn que dans le blockbuster américain.
Avec ce film danois, je me suis senti propulsé à des années lumière, dans un monde sidérant et effrayant, planté en décors naturels, dans d’imposantes plaines et vallées nordiques. Comme l’avait prédit le réalisateur avant la projection, Le guerrier silencieux m’a emmené là où je ne l’attendais pas. Qu’attendais-je au juste, je ne saurais le dire. Un film de vikings, à l’évidence. De guerriers, se battant à coups de haches entre barbares. Ce n’est pas ce film. Étonnamment, Agora m’est vite venu à l’esprit, dès les premières minutes du film. L’époque et le lieu sont différents, mais il y a en toile de fond un point commun entre les deux films : l’avènement du christianisme comme foi désirant dominer les autres.
Dans cette contrée nordique, les païens sont menacés par les chrétiens et leur Dieu unique. Les chefs de clans sentent qu’une guerre est inévitable. Pour cet esclave muet qui leur sert de divertissement grâce à sa force hors du commun, cette opposition de fois va offrir une porte de sortie. Libéré seul de ses chaînes, il tombe sur des croisés (pas vraiment, mais ils s’en approchent) en route pour Jérusalem. Accompagné d’un enfant qui le suit partout, ce guerrier muet et borgne se laisse entraîner par les chrétiens sur leur embarcation, direction la Terre Sainte.
Si vous croyez deviner le film à partir des quelques lignes que je viens d’écrire, vous vous trompez. Si j’ai mentionné Avatar et Agora, Le Guerrier Silencieux a une identité propre déconcertante. Très économe en dialogues, le film rappelle plus l’émotion ressentie devant l’art d’une peinture, et le courage de l’expérimentation, plutôt que l’excitation d’un film remuant. Le guerrier silencieux remue peu, sinon les tripes et les méninges. Il dépeint, explore, interroge. Provoque. Et jamais ne cède à la facilité.
Les silences sont longs. L’action quasi absente. L’intensité du film se situe ailleurs. Dans cette grandeur écrasante du cadre. Ces plaines et vallées dégageant un mystère infini. Ce qu’on ne voit pas, ou devine à peine. Le danger, sourd, lourd, omniprésent et pourtant invisible. Les éclairs de violence, ultra réaliste, qui parcourent le film.
Nicolas Winding Refn est bien loin du Bronson qu’il nous avait offert l’an passé, et c’est tant mieux. L’outrance et le tape-à-l’œil laissent la place à un expressionisme modéré, épuré malgré sa puissance, qui rappelle plus sa trilogie Pusher. Si vous vous souvenez des premiers actes de Open Range de Kevin Costner et There will be blood de Paul Thomas Anderson, on se situe plus avec Le guerrier silencieux dans cette idée du cinéma, où la langueur est épousée pour être magnifiée.
Je m’attendais à un film de vikings, mais me suis trouvé embarqué dans un trip médiéval où la barbarie se dispute à la foi, où les plans sont composés tels des tableaux d’une beauté toute naturelle et inquiétante, où l’on avance sans jamais vraiment savoir de quoi seront faites les minutes suivantes. Certains ont quitté la salle devant une telle expérimentation cinématographique, mais plus nombreux j’en suis sûr auront été ceux qui seront sortis subjugués et abasourdis par une telle expérience.
Le guerrier silencieux n’est encore sorti dans aucun pays, sinon en festivals. Il va débarquer sur l’Europe du Nord et la France en mars. Seront-ils nombreux à se laisser entraîner dans cette épopée si déroutante ?
3 commentaires:
Ce film pourra compter au moins sur moi lorsqu'il sortira.
Depuis le temps que je l'attends, je m'en mords les doigts de savoir qu'il était présent jeudi dernier. J'étais à une conférence !! Et pas terrible de surcroit. Si j'avais su... et en plus avec le cinéaste en personne. Tant pis, j'attendrai encore, on n'est plus à un mois ou deux.
Lorsque j'entendais parler de ce projet et en plus avec Mads Mikkelsen, j'étais vraiment impatient. Tu me donnes une bonne raison d'être confiant et toujours aussi impatient pour le découvrir... ^^
Si j'avais su je t'aurais prévenu !
Patience, dans un mois il sort ^_^
Blog(fermaton.over-blog.com).No-22, THÉORÈME DU GUERRIER.- Les VERTUS en JUSTICE ?
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