dimanche 10 mai 2009

Une scène à hurler de rire, en ce moment au cinéma

L’humour est vraiment imprévisible. Qui peut bien prédire quel film offrira la scène la plus hilarante de l’année ? Par réflexe on imagine que celle-ci se trouvera cachée parmi la verve irrésistible d’une comédie écrite par Judd Apatow, ou une autre interprétée par Will Ferrell. OSS 117 avait lui aussi une chance de renfermer une séquence appelée à devenir immortelle par sa puissance comique. Eh bien non, contre toute attente, ce n’est pas un tel film qui m’a offert aujourd’hui ce fou rire énorme.

Le film en question est un documentaire britannique intitulé Toute l’histoire de mes échecs sexuels, sorti le 6 mai dernier sur une petite combinaison de 29 salles en France (dont quatre seulement sur Paris). Le réalisateur et protagoniste de ce long-métrage s’appelle Chris Waitt. C’est un acteur/réalisateur/scénariste trentenaire qui vient de se faire larguer une énième fois. Lassé de cette récurrence dans sa vie sentimentale, Waitt décide donc de s’interroger sur le cuisant échec de sa vie personnelle, et se met en tête d’aller interroger toutes ses ex pour essayer de comprendre pourquoi il se fait invariablement larguer.

De ce projet initial, Waitt dérive au fur et à mesure de ses rencontres pour s’interroger également sur ses problèmes d’ordre sexuel. D’entrée de jeu le documentaire se présente sous forme de comédie, tant Chris Waitt apparaît comme un homme à côté de la plaque. Personnage ahuri et niais, il pousse très vite à se demander quelle est la part de vérité et celle de mise en scène dans le récit. Car malgré tous les problèmes dont souffre à l’évidence le britannique, son comportement laisse parfois supposer qu’il force ses propres traits benêts pour accentuer sa propre déchéance sentimentale (et parfois psychologique).

Je vous mentionnais en titre la scène la plus drôle de l’année au cinéma. Il ne s’agissait nullement d’un appât mensonger. Toutes les personnes ayant déjà été avec moi au cinéma savent que lorsqu’une scène ou une réplique me font rire, je ne suis pas du genre à me retenir ou à pouffer le plus discrètement possible dans mon coin. Ca serait plutôt l’explosion, aussi ponctuelle soit-elle. Aujourd’hui, dans la salle 9 de l’UGC Ciné Cité Les Halles, devant Toute l’histoire de mes échecs sexuels, encadré par deux amis, j’ai probablement vécu un des dix… je dirais même des cinq plus irrésistibles fous rires de ma vie de spectateur. La salle pleine pourrait en témoigner.

Attention, je ne parle pas ici d’un fou rire qui vous pousse à crier « HAHAHA » avec une petite larme à l’œil. Non, je parle ici d’une véritable tornade de rires, une sauvagerie imprévisible et puissante qui pousse à hurler, à se contorsionner dans tous les sens sur le siège, à pleurer de rire à grosses larmes, et bien sûr à en avoir mal au ventre sous la force des secousses, à se demander si l’on pourra tenir encore longtemps ainsi avant de mourir étouffé sous les rires. C’est exactement ce qui m’est arrivé aujourd’hui lorsque Chris Waitt, sérieusement inquiet par son évidente impuissance sexuelle depuis près de trois ans, décide, après avoir épuisé toutes les options pour surmonter son handicap, de se rendre chez une maîtresse dominatrice. Là pourra-t-il peut-être enfin retrouver sa vigueur perdue. Certaines des épreuves subies par le réalisateur sont l’élément déclencheur de l’irrépressible hilarité qui s’est emparé de moi. A vous de voir le film pour découvrir cette séquence, la plus drôle à laquelle j’ai assisté dans un film depuis plusieurs mois.

Au-delà de cette séquence, Toute l’histoire de mes échecs sexuels regorge de moments savoureux, faisant fuser de jolis rires tout du long de l’aventure de Chris Waitt. Le climax comique est tellement énorme qu’on pourrait l’oublier, mais le film est, dans son intégralité, une réussite. On parle même d’une adaptation fictive à Hollywood par Jay Roach, réalisateur des Austin Powers.

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