Sur le papier, je ne suis pas le client le plus évident
pour « Lone Ranger ». Le nom de Jerry Bruckheimer à la production a
cessé d’éveiller ma curiosité voilà quelques années, Johnny Depp me tape
légèrement sur le système depuis quelques films, et Gore Verbinski est coupable d’avoir commis, avec les
mêmes compères Bruckheimer et Depp, une bonne partie de l’inepte saga
« Pirates des Caraïbes », dont le succès continue de me laisser coi.
Non, décidément, ce « Lone Ranger » avait tout pour me rendre
méfiant, et les échos venus des États-Unis lorsque le film s’y est planté au
début du mois n’ont rien arrangé à l’affaire.
Cependant l’amateur de cinéma d’aventures que je suis, et
de western également, n’a pu laisser passer la chance d’aller jeter un œil au
film, spécialement lors de l’avant-première en présence de l’équipe du film
dans cette belle salle des Champs-Élysées qu’est l’UGC Normandie. En guise
d’équipe, il ne fallait pas s’attendre à voir débarquer Johnny Depp, mais Jerry
Bruckheimer, Gore Verbinski et le vrai héros du film, Armie Hammer, avaient
fait le déplacement. Jean-François Camilleri, le patron de Disney France,
discutait le rang devant moi avec une de ses connaissances, expliquant que
l’orage avait retardé la projection et signalant que le coach de l’équipe de
basket des Miami Heats, dont le nom m’échappe, était présent ce soir-là (allez
savoir pourquoi) et qu’il allait l’annoncer lorsqu’il monterait sur scène (ce
qu’il fit effectivement, annonce suivie d’un tonnerre d’applaudissement…).
Finalement l’équipe arriva avec 30 minutes de retard (le
premier retard qu’ait connu Camilleri en tant que boss de Disney France,
paraît-il) sous l’ovation attendue du public, tandis que l’inimitable Béatrice
était là pour s’occuper de la traduction avec la… hum… verve qu’on lui connaît.
A côté de moi, ma voisine sortit son carnet de notes, peut-être en vue de
relater en détail la présentation de l’équipe de « Lone Ranger » sur
son propre blog (je vous résume : « c’était formidable de faire un
tel film et on espère que vous l’apprécierez autant qu’on a pris plaisir à le
réaliser », si si je vous jure), pendant que je songeais à quel point
Armie (un p’tit diminutif d’Armand) Hammer était grand et me demandais si le
coach des Miami Heats n’était pas là pour le convaincre de changer de carrière
et de se lancer dans la NBA. Ce serait vraiment dommage, car même si
« Lone Ranger » s’est planté au box-office américain (même pas 100
millions de dollars de recettes quand le film a coûté au moins le double),
Hammer a de l’avenir dans le paysage cinématographique outre-Atlantique, à la
fois charismatique, maladroit et touchant la plupart du temps, tendance James
Stewart moderne.
Il est d’ailleurs probablement la raison pour laquelle le
numéro auquel se livre une fois de plus Johnny Depp dans le film est non
seulement supportable, mais plaisant. Voilà quelque temps que le Depp est en
roue libre sur grand écran, recyclant encore et toujours son personnage d’excentrique
sympathique, des trop nombreux « Pirates des Caraïbes » aux films de
Tim Burton. Ici, s’il ne s’écarte pas vraiment de ce personnage récurrent en
incarnant Tonto, le Commanche un peu loufoque sur les bords qui va prêter main
forte au Lone Ranger pour arrêter tueurs, malfrats et hommes de pouvoir
corrompus dans l’Amérique du Far-West. Mais ce qui change c’est qu’il n’est pas
le protagoniste, du moins pas le seul, et que le duo qu’il forme avec Armie
Hammer se nourrit d’une certaine dynamique, où le sérieux de Hammer est
contrebalancé par l’humour apporté par Depp, qui devient finalement sidekick à
vocation comique.
Le duo d’acteurs n’est pas la seule chose recommandable
du film, au demeurant, puisque celui-ci s’avère, contre toute attente, un film
d’aventures plaisant. Et à y regarder de plus près, il ne faut pas trop
s’étonner de l’accueil froid réservé au film aux États-Unis, tant « Lone
Ranger » s’escrime à dénoncer les forfaits perpétrés par les ancêtres, qui
des militaires aux bureaucrates en passant par à peu près tout le monde, ont
construit la société par le sang, l’oppression et la corruption. Hum… le
portrait n’est pas franchement flatteur. Attention à ne pas non plus trop
prendre « Lone Ranger » au sérieux, car il s’agit bien d’un
divertissement pur, pas toujours bien calé niveau rythme, n’exploitant pas autant
que possible tous les personnages, mais un divertissement bien huilé tout de
même, presque à l’ancienne si ce n’est ce budget pharaonique qui à l’écran ne
semblait pourtant pas nécessaire.
15 commentaires:
Ah bah tu me donnes envie de le voir finalement !! :)
C'est Gawa du coup je précise vu que ça n'apparait pas :D
Gawa, c'est pas toi qui n'a pas aimé "Room 237" ? Parce que j'ai A-DO-RÉ ;)
Alors tout à fait, j'y suis allée le sourire aux lèvres et en suis sortie également avec mais pour une autre raison :)
Franchement si 2-3 arguments sont envisageable j'ai trouvé la plupart tout à fait fantaisistes, voire fantasques, la palme revenant à celui qui soutient que Shining est une dénonciation du nazisme et qu'à la fin du film lors du travelling arrière (si c'est bien comme ça que ça s'appelle) la petite houpette de cheveux de Jack Nicholson fait penser à la moustache d'Hitler !!
Sans parler de celui qui nous explique que quand le proprio de l'hotel serre la main de Jack Nicholson, sa position par rapport aux bannettes sur son bureau figurent une érection...
Je ne me suis pas ennuyée du tout pendant ce film-documentaires mais franchement j'aurais bien aimé qu'ils fassent tourner ce qu'ils ont fumé parce que franchement ça m'aurait aidé à mieux "entendre" leurs théories !! :D
*envisageables
*figure
Mais bon la question n'est pas de savoir si les théories sont fumeuses ou non, c'est pas ça qui détermine la qualité du film. C'est sûr que toutes les théories ne sont pas franchement convaincantes, mais le film va bien au-delà de ça^^
Eclaire moi s'il te plait !! :)
Un billet est en cours d'écriture spécialement pour toi. Bon, bah spécialement pour toi, mais ça tombe bien quand même ;)
Ouééééééééééé !!! :)
c'est vrai que les présentations à ces avant première se résume souvent au minimum syndical... je ne vois pas l'intérêt perso (j'imagine que c'est du "prestige"), l'idéal serait qu'il y ait un débat après le film... quoique pour ce genre de film, je ne suis pas sûr... mais du semble dire qu'il y a un peu de politique dedans ! :)
bref, comme toi je pensais que c'était un gros navet que j'allais zapper... m'enfin, je n'ai pas aimé john carter perso, alors je ne suis pas sûr d'être encore convaincu pour celui là... ;)
ps : pourquoi une si longue absence sur ce blog ? :'(
J'hésitais, j'hésite encore, mais je crois que ton billet va me convaincre de lui laisser sa chance. Après tout, en août, je suis souvent moins exigeant. Qui a dit "comme Johnny Depp dans ses choix ciné" ? :D
Content de te relire, en tout cas, David.
Bonjour David T, tu me donnerais presque (j'ai bien dit presque) envie de voir ce film. Merci et bonne journée.
Phil, Martin, Dasola, oui, Lone Ranger est un bon divertissement estival qui vaut bien mieux que sa réputation et son insuccès pourrait le laisser croire !
J’ai vu le film Lone Ranger et je l’ai adoré. J’aime le genre de film dans lequel Johnny Depp se lâche et montre son côté déjanté, contrairement à The Rum Diary, qui m’a plutôt déçu. C’est un film très marrant que je recommande.
Personnellement, j’ai beaucoup aimé, car ce film de western est plutôt divertissant et original.
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