mardi 7 février 2012

Retour à Jurassic Park, quelques années plus tard

Je m’en souviens comme si c’était hier. Sur un trottoir de Tremblay-en-France, douze ans au compteur, à la sortie du cinéma Jacques Tati. Mon père venait de nous emmener, ma sœur et moi, voir Jurassic Park, le tout nouveau film de Steven Spielberg. Je ne sais plus ce que mon père en avait pensé, mais ma sœur et moi étions au comble de l’excitation et du bonheur. A cet âge-là, chaque nouveau film offrant un spectacle alliant aventure, frisson, action et émotion devient immédiatement « le meilleur film de tous les temps » (une citation un peu suremployée quand on est ado). Je l’ai sûrement pensé de Jurassic Park en ce jour d’automne 1993.

Un peu plus de dix-huit ans plus tard, désormais 30 ans et ayant vu tout ce que Spielberg a offert au cinéma en quarante ans de carrière, la Cinémathèque française nous offre à moi et tous mes semblables ayant grandi dans l’amour de ses films l’opportunité de revoir l’intégralité de son œuvre sur grand écran. Et en ce dimanche 5 février, quelques jours après avoir savouré les premières aventures d’Indiana Jones, c’est pour Jurassic Park que je me suis rendu rue de Bercy. Pour l’occasion, j’ai appelé ma sœur en souvenir de ce jour de 1993 et de cette séance jurassique au cinéma Jacques Tati, et c’est ensemble que nous nous sommes assis dans la salle Henri Langlois. Après avoir serré la main d’un camarade blogueur de Filmosphère, j’ai remarqué que l’homme aux sacs plastiques avait déjà investi sa place fétiche au premier rang. En faisant la queue avant d’entrer en salle, j’eus d’ailleurs l’occasion de constater la renommée de mon cinémaniaque préféré, entendant devant moi un couple parler de lui et se demander s’il serait là pour les dinosaures de Spielberg. A croire que bientôt, on ira même jusqu’à lui demander des autographes…

Revenons à nos moutons. Euh… à nos dinosaures. Combien de fois ai-je revu Jurassic Park depuis ma première découverte du film à 12 ans, je ne saurais le dire. Mais parce qu’il s’agit d’un de mes plus vieux souvenirs « cinéphiles » (je n’avais probablement pas grand-chose de cinéphile à l’époque), revoir le film sur grand écran aujourd’hui, dix-huit ans plus tard, a été une expérience incroyable et mémorable entre toutes. Lorsque les premières notes de John Williams se sont fait entendre  sur le logo Universal (celui des années 90, le meilleur visuellement), mon état de jubilation a atteint son paroxysme. J’en aurais presque poussé un cri de joie. Je me suis demandé si je l’avais déjà vu en VO, et je crois bien que ce fut la première fois.

Dix-huit ans plus tard, j’ai regardé les dinosaures de Spielberg en me disant que malgré toutes les innovations technologiques et les prouesses techniques actuelles, on n’a jamais fait aussi bien en matière de dinosaures que ceux conçus par Stan Winston et Phil Tippett. On les croirait presque réels ces tyrannosaures, velociraptors et autres tricératops, plus qu’aucun autre conçus depuis. Mais Jurassic Park, ce n’est pas qu’une collection de dinos. C’est Jeff Goldblum et son cynisme plein d’humour. C’est Sam Neill et sa force tranquille. Ce sont les frissons, les peurs, les aventures. Pas étonnant que Jurassic Park ait toujours été un de mes films hollywoodiens préférés. Le revoir salle Langlois n’a fait que confirmer mon amour du film, jusqu’à la dernière seconde du générique, lorsque la lumière s’est rallumée sous les applaudissements enthousiastes d’une salle pleine du bonheur d’avoir pu revivre Jurassic Park au cinéma.

Certains, dont l’homme aux sacs plastiques, ont enchaîné juste derrière avec Le Monde Perdu, la suite toujours réalisée par Steven Spielberg.  Mais pour moi, celui-là, c’est une autre histoire, déjà racontée.

9 commentaires:

Nico a dit…

Quel bonheur que de le revoir ce film. Malgré les gros problèmes de son, malgré la copie assez moyenne... le plus fou c'était de se dire qu'en 20 ans personne n'a fait mieux.

Quant aux frissons ressentis lors des premiers plans d'hélico sur l'île... pfiou c'est rare ces moments !

David Tredler a dit…

J'ai trouvé la copie de qualité tout à fait correcte, surtout comparé à celle des "Aventuriers de l'Arche perdue" quelques jours plus tôt. Le seul problème majeur, c'était effectivement le son disons... très aléatoire, qui pouvait être frustrant pendant certaines bobines. Mais les frissons de plaisir procurés par le film ont nettement compensé, n'est-ce pas ?

alice in oliver a dit…

je me souviens avoir mis du temps à apprécier le 1er Jurassic Park. Les spots publicitaires du film via une courte séquence de merchandesing m'auront serré la gorge pendant très longtemps. Mais au delà de cet aspect publicitaire, c'est vraiment une bonne aventure.

Nyal a dit…

Au premier rang dans la salle Henri Langlois de la cinémathèque ? Il a dû voir 1/10 de l'écran :)

David Tredler a dit…

Il est toujours au premier rang légèrement à droite, quelle que soit la salle. Il a l'habitude ^_^

Nyal a dit…

Il doit avoir un dezoom intégré. Car l'écran est très imposant. Je comprends mieux pourquoi il va voir autant de films: il doit le voir au moins 10 fois pour avoir une vision complète :)
Sinon en ce qui concerne Jurassic Park, j'aime bien le film mais M. Spielberg a supprimé les éléments intéressants du livre: les dangers de la science, l'imprévisibilité de la vie,...

David Tredler a dit…

Je n'ai pas lu le bouquin de Crichton, et je ne sais pas quelle importance est donnée aux deux thèmes que tu abordes, mais à la vision récente de Jurassic Park, je ne peux que te contredire et affirmer que si, les dangers de la science et l'imprévisibilité de la vie sont abordés par Spielberg dans le film. Ils apparaissent, peut-être trop en filigrane par rapport au livre je ne saurais comparé, mais ce sont des thèmes indéniables du film.

Nyal a dit…

C'est bien cela. Cela n’apparaît qu'en filigrane dans le film en comparaison du livre. Des chapitres entiers du livre sont uniquement centrés sur la théorie du chaos et la réflexion sur le progrès. Cela m'avait assez étonné (dans le bon sens) sachant que j'avais vu le film en premier. Je préfère au final le livre qui n'est pas qu'un divertissement.

David Tredler a dit…

Cela aurait alors été un tout autre film, peut-être. Mais en l'état, c'est un bijou du cinéma d'aventures hollywoodien, je ne regrette en rien sa forme ;)

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