Il y a des insuccès qui font plus de peine que d’autres.
Parce que certains pourraient
marquer leur époque et qu’ils ont finalement l’impact d’une goutte d’eau dans
l’océan, et parce que d’autres sont si modestes qu’ils ont finalement besoin de
peu pour être considérés comme un succès. Et parfois même ce peu est
insurmontable. Ce destin injuste est en train de frapper un beau film sorti à
l’ombre des autres, une ombre qui semble trop grande. Ce film c’est
« Couleur de peau : miel », sorti il y a une dizaine de jours
dans 49 salles.
A l’origine, il s’agit d’une bande dessinée de Jung qui y
raconte sa propre histoire, celle d’un enfant errant dans les rues de Séoul,
recueilli dans un orphelinat avant d’être adopté par une famille belge qui
deviendra sienne. Aujourd’hui donc, Jung a coréalisé avec Laurent Boileau une
adaptation de son œuvre, entre documentaire et animation. Il y apparaît face
caméra pour son premier voyage à Séoul, 40 ans après avoir quitté le pays
enfant. Au gré de sa découverte de la ville et de son passé, Jung nous raconte
son enfance sous forme animée, son arrivée en Belgique, ses frères et sœurs ses
parents, son adolescence…
Peut-être le sujet m’intéressait particulièrement parce
qu’il se rapproche de celui de mon amie, mais quel qu’ait pu être mon intérêt
initial, il ne m’avait pas préparé à découvrir un film si délicat, trouvant
dans cette introspection très personnelle du cinéaste un émouvant portrait de
cette enfance déracinée. Nous sommes trop peu à avoir découvert « Couleur
de peau : miel » au cinéma ces derniers jours. Nous sommes trop peu à
avoir ri avec ce petit coréen devenu belge, à ce village qui dans les années 70
a vu beaucoup d’enfants coréens débarquer dans le plat pays parce qu’à
l’époque, avoir un petit coréen c’était comme avoir la dernière voiture à la
mode.
Combien serons-nous à avoir vu le film de Jung une
fois son tour des salles terminé ? Trop peu. Alors faites-moi plaisir, allez
sur Allociné ou prenez votre Pariscope, regardez si « Couleur de
peau : miel » joue du côté de chez vous, et allez le voir. Vous n’êtes
pas contre un peu de rire et d’émotion, n’est-ce pas ?
4 commentaires:
Cela me décide à aller le voir (j'hésitais). Récemment, je ne suis allé voir que des films anciens au cinéma (prometheus ça date un peu).
Aaaaah, ça me fait plaisir Nyal de lire que je t'ai convaincu. Tu me diras ce que tu en as pensé.
Ouaip, ça aurait pu tenter aussi, mais comme d'hab', quoi ! Il ne passe pas chez moi...
Je surveille tout de même une éventuelle sortie tardive.
Va faire un scandale aux cinés locaux si jamais il ne finit pas par pointer le bout de son nez, Martin ;)
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