dimanche 21 août 2011

Green Lantern, vers le nanar et au-delà !


J’ai failli ne pas aller voir Green Lantern. Il y a quelques mois, il ne faisait pas de doute dans mon esprit que le film de Martin Campbell serait sur mes tablettes à l’été 2011, ratant rarement un film de super-héros en salles. Bien que ne connaissant pas le moins du monde le comic book de l’écurie DC, l’histoire d’un pilote de chasse transformé en super-héros intergalactique pour protéger, non seulement la Terre, mais une bonne partie de l’univers, contre tout type de bad guy, c’est tout à fait ma came sur le papier.

Mais voilà, depuis sa sortie aux États-Unis mi-juin, pas un écho positif n’est parvenu des personnes (à travers le monde, pour faire modeste) ayant vu le film. De partout, le film a été taxé de daube ridicule. Et même avant cela, les images ne faisaient pas franchement envie. Alors forcément, quand on rentre de vacances, que le nombre de films à voir est nombreux et qu’il faut faire des choix, tout à coup la certitude d’aller voir Green Lantern flanche un minimum. Ca se comprend non ? Ryan Reynolds a beau être un acteur sympa, je ne vais pas voir un film juste pour lui. D’autant qu’il s’agit là une fois de plus d’un film en 3D, un de plus offert à bouffer par Hollywood qui a une nette tendance à envoyer ses films sous ce format dès que le long-métrage fait un peu fanboy sur les bords. Mon cinéma de prédilection le projetait donc sans surprise en 3D à sa sortie. L’excuse parfaite pour tirer définitivement un trait dessus, moi qui ai de plus en plus de mal à supporter la 3D à toutes les sauces.

Pourtant contre toute attente, dès sa seconde semaine, Green Lantern a basculé à une projection sans la fameuse 3D. En fait, en y jetant un œil, à l’UGC Ciné Cité Les Halles, un cinéma 100% numérique ayant la capacité de projeter de la 3D dans chacune de ses salles, la 3D semble impopulaire cette semaine. Sur six films sortis en salles au format 3D pour les salles équipées, un seul est effectivement montré dans ce format, Captain America – First Avenger (je vais donc attendre avant de m’y déplacer). Les cinq autres, Cars 2, Les Schtroumpfs, Conan, Harry Potter et les reliques de la mort 2 et donc Green Lantern, sont tous montrés en « 2D ». Tiens tiens… les spectateurs montreraient donc bien un clair signe de ras-le-bol et bouderaient la 3D au point de forcer le premier cinéma d’Europe à ne pas abuser du format ? L’idée me plait énormément. Un message fort envoyé à la profession.

Toujours est-il que voyant ainsi la fameuse « lanterne verte » lestée de son pénible relief, et ayant promis de voir plusieurs autres films avec mes proches, j’ai finalement posé mes fesses devant le film de Martin Campbell un soir où je voulais aller au cinéma. Et attention, voici le genre de petite phrase qui passera pour une hérésie : je n’ai pas regretté. Non que le film soit bon. Oh là non malheureux, ne vous méprenez pas, vous ne croyiez tout de même pas que j’allais dire que le bouche-à-oreille est faux, que Green Lantern est incompris, qu’il vaut de claquer une dizaine d’euros pour le voir (ouf, je ne l’ai pas fait) un soir d’été alors qu’il fait beau et qu’on a envie de flâner dans les rues de la capitale ?

Non, Green Lantern n’est pas un bon film. Certains ont dit que c’est une daube, et selon le degré d’attente du film, on peut même dire que c’est une daube. Allez, même sans l’attendre énormément. Martin Campbell, inspiré par le super héros de l’espionnage qu’est James Bond (Golden Eye, Casino Royale), semble être nettement moins à son aise avec un super héros pur et simple. Oh il n’est pas seul fautif, c’est bien une faute collective dont il s’agit là. La première faute qui saute aux yeux est l’esthétique mal maîtrisée. Se baladant aux quatre coins de la galaxie, Green Lantern se devait d’offrir un univers visuel fort quand il nous sert une soupe d’effets spéciaux qui puent le CGI dignes d’un jeu vidéo moyen. Les extraterrestres sont fades, les planètes visitées sans caractère.

A partir du moment où l’aspect visuel est raté (et il l’est d’emblée), il ne restait plus qu’à espérer que le scénario allait nous faire vibrer avec une aventure fantastique. Fausse route, une fois de plus. La trame est archi balisée : l’intrépide qui se voit assigné une haute responsabilité, découvre son nouvel univers, s’entraîne, se décourage, se reprend, combat, triomphe… un déroulement sans accro, sans surprise, sans étincelle. Le plus frustrant, c’est que même son connaître le comic, on devine dans cet univers une mythologie foisonnante propice à nous régaler d’aventures incroyables. On la devine entre les lignes, entre les plans, des références fugaces, des instantanés brefs, qui nous font rêver à un film de super-héros passionnant. Qui ne pointe jamais le bout de son nez. Ces gardiens immortels de l’univers, ces green lanterns protégeant tous êtres vivants, ces courses folles à travers l’espace, ces imaginations se matérialisant d’une pensée… Il y a un potentiel jubilatoire fou dans Green Lantern, un potentiel à peine esquissé par Martin Campbell et ses équipes, qui enchaînent rapidement les passages obligés du film de super héros sans trouver de voix propre à Hal Jordan et son alter ego Green Lantern. Ryan Reynold fait son beau gosse courageux, passe en vitesse sur la planète des gardiens, un p’tit entraînement avec le chef des Lanterns, on retourne sur Terre dragouiller la jolie Blake Lively, et on repart attaquer et triompher.

C’est tout ? C’est TOUT ? Bah oui, c’est à peu près tout. Pourtant je l’ai dit, je n’ai pas regretté de l’avoir vu. Pourquoi ? Outre le plaisir qui existe tout de même à découvrir cette mythologie gâchée, tout ce travail bâclé prend finalement des allures de nanar sympathique, excessif dans sa laideur et son manque d’ambition créative. Eh oui, c’est presque sympa de constater l’échec, à moins qu’il ne reste tout de même quelque chose de sympathique malgré le travail de sape…

Je me souviens de cette vidéo du Comic Con 2010, lorsqu’au cours du panel Green Lantern, un petit gamin américain avait demandé les yeux pétillants à Ryan Reynolds de réciter le serment du Green Lantern, le serment qu’il prête de combattre le mal où qu’il soit. Le serment du héros. Reynolds l’a fait, mettant le gamin les larmes aux yeux. Un an plus tard, je me demande ce qu’a pensé ce garçon de Green Lantern. Peut-être que lui en est sorti émerveillé et non frustré. Ca en ferait au moins un.

12 commentaires:

Martin K a dit…

Salut David,

Jamais franchement adhéré aux films de super-héros pour ma part. Je ne pense pas aller voir celui-là, sauf si mes copains/copines insistent BEAUCOUP.

Je n'en ai pas vu beaucoup, mais à part Spider-Man premier du nom, ça ne m'a donc jamais vraiment emballé. Et encore, Spider-Man...

Le truc curieux, c'est que, gamin, j'aimais bien ça, les super-héros. Je dois avoir grandi, en fin de compte.

David Tredler a dit…

L'exaltation des super-héros a un pouvoir d'attraction énorme pourtant Martin, tu devrais te laisser tenter de temps en temps par certains ;)

Michael a dit…

Si tu l'as pas déjà vu, je conseille vivement Captain America en 3D... Bizarrement, ça fait ressortir le côté retro des décors et costumes et surtout certains effets sont assez saisissants. Pour la première fois, j'ai sursauté pendant une scène d'action - pour dire à quel point j'étais immergé dans le truc.

David Tredler a dit…

Ah bon ??!! Non je l'ai pas encore vu, parce que justement j'attendais qu'il passe en 2D... Zut, tu m'êmbêtes là Michael ;)

KaraP a dit…

Salut,

Et bien j'ai vu green lantern en 2D, et je peux confirmer que ce n'est pas un bon film de super-héros mais pas le pire (qui a dit Spawn ???). Évidemment comparé à un Captain America : first avenger ça tient pas la route ( comparé à n'importe quel film d'action qui parle un minimum des personnages sans tomber dans le cliché non plus remarque), mais je le vois plutôt comme un premier, une présentation, une introduction.... il y aura assurément une suite où Hal aura la joie de combattre (et de battre, désolé mais c'est comme ça) Sinestro, et peut-être même un troisième où il deviendra le spectre et passera la main à son successeur.
Je pense également que le schéma du film ("l’intrépide qui se voit assigné une haute responsabilité, découvre son nouvel univers, s’entraîne, se décourage, se reprend, combat, triomphe" pour paraphraser) est totalement logique, puisque c'est exactement le schéma des comics de l'époque et qu'il faut attendre l'apparition du spectre pour que green lantern prenne une dimension plus adulte.
Côté graphisme, le costume est plutôt joli (tout en 3D tout de même) même si je les soupçonne d'avoir utilisé un bout de carton bombé en vert pour faire le "masque", les représentations de ses pouvoir assez réussies à mon goût, après voilà des planètes et des extra-terrestres coloriés au feutre ça énerve....
En bref : un bon moment pour des gens peu exigent qui cherchent à poser le cerveau une heure et demi. Pour tous les autres, il reste captain america

David Tredler a dit…

Je suis le premier à admettre Kara que le film, bien qu'il soit raté, a un charme sympathique, si tu n'es pas trop exigeant quant au désir de voir du bon cinéma. Si on aime les films inégaux et nanaresques, il y a du plaisir à prendre devant Green Lantern.
QUand je dis que je reproche au film sa structure prévisible, c'est surtout que le film accomplit ces passages obligés sans risque aucun, sans imagination, et sans densité. Il se contente de poser quelques scènes frustrantes parce que trop succintes. Comme je le dis dans le billet, le film aurait gagner à s'offrir plus de densité, et plus d'ambition. On a beau dire qu'en baissant ses attentes, on en sort finalement pas mécontente, c'est quand même dommage de penser cela.

selenie a dit…

Si le pouvoir est basé sur la volonté les green lantern sont donc imbattables alors sur quoi peut-on croire en une histoire plus ou moins plausible ?! Où est le challenge ?! Le méchant reste une horreur dans tous les sens du terme, baver, trembloter, bafouiller et j'en passe n'apporte rien de bien folichon ni aux spectateurs ni au personnage d'ailleurs (qui semble être heureux ?!). Aucune surprise notable entre la bombe à emballer et les 2-3 trucs d'humour plus ou moins réussit. Ryan Reynolds est bon mais reste une petite star à mon humble avis. 1/4

David Tredler a dit…

Hmmmm... c'est moi selenie ou... t'as pas aimé ? ^_^ Je ne peux pas t'en vouloir !

Phil Siné a dit…

en effet ça me semblait une grosse daube, mais si on peut s'en amuser alors pourquoi pas... ;)
certains films en 3D ont plus été vu en 2D qu'en 3D aux etats unis, je pense que le phénomène vient aussi en france... et on voit d'ailleurs de plus en plus les cinémas programmer les films à la fois en 2 et en 3D (réponse à des plaintes de spectateurs peut-etre ?)

David Tredler a dit…

On peut s'en amuser Phil oui ^_^
L'essouflement de l'intérêt de la 3D est évident chez les spectateurs, et l'agacement se fait jour tu as raison. Pour ma part j'en ai marre des films en 3D lorsque celle-ci n'est pas un projet artistique mais un gimmick financier, donc je la boude clairement.

Flow a dit…

Pour la 3D, je suis heureux, même s'ils la ressortiront dans dix ans...
Pour le film, c'est tout le contraire, je n'ai pas vu le côté "nanar", juste gros navet. Et pourtant, j'en attendais rien du tout :)

David Tredler a dit…

Je peux comprendre qu'on ne voit qu'un gros navet dans Green Lantern. Que l'on voit un bon film m'étonnerait plus ^_^

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