jeudi 12 février 2009

Pourquoi Mickey Rourke doit gagner l’Oscar du Meilleur Acteur


Le 22 février prochain aura lieu la 81ème cérémonie des Oscars à Hollywood. L’une des catégories reine de cette soirée sera sans conteste celle récompensant le Meilleur Acteur de l’année. Cinq comédiens vont « s’affronter » : Richard Jenkins, nommé pour The Visitor, Frank Langella, pour Frost/Nixon, Sean Penn pour Harvey Milk, Brad Pitt pour L’Étrange Histoire de Benjamin Button, et Mickey Rourke pour The Wrestler.


S’ils sont cinq nommés, nul n’est dupe : la course ne se joue qu’entre deux de ces comédiens, qui se sont partagés tous les prix et récompenses décernés depuis le début la saison (excepté pour le Prix du National Board of Review qui l’a attribué à Clint Eastwood pour Gran Torino). Sean Penn et Mickey Rourke. Le rebelle gauchiste et le ringard mal aimé. Deux enfants de la méthode, héritiers de Pacino et De Niro.


Si je n’ai pas encore vu la performance de Penn dans Harvey Milk, cela ne m’empêche pas de proclamer que Mickey Rourke doit remporter l’Oscar du Meilleur Acteur. La preuve par cinq :


  • Parce que son interprétation de catcheur vieillissant, délaissé et à la rue de The Wrestler donne le frisson. L’œil brut et naturaliste de la caméra de Darren Aronofsky en fait un héros social moderne, naviguant entre passion et désespoir dans une époque qu’il a du mal à apprivoiser. Rourke est déchirant.


  • Parce que Mickey n’avait jamais auparavant été nommé aux Oscars. Cette injustice a beau être réparée, ce n’est pas suffisant. Jenkins gagne lui à être simplement nommé, et Penn, aussi grand acteur soit-il, jouit déjà de sa 5ème nomination, et d’une victoire en 2004 pour Mystic River de Clint Eastwood. A noter que Sean Penn avait dirigé Rourke dans The Pledge en 2001.


  • Parce que récompenser Mickey Rourke, c’est récompenser The Wrestler, un beau film d’auteur qui aurait mérité plus que 2 nominations, une pour Rourke et une pour Marisa Tomei en Meilleure Actrice dans un seconde rôle. Heureusement que le jury de Venise ne s’y était pas trompé et lui avait attribué l’Ours d’Or en septembre dernier !


  • Parce que récompenser Mickey Rourke, c’est saluer Michael Cimino, celui qui avait le mieux, jusqu’ici, taillé dans le diamant brut qu’est Rourke, dans L’Année du Dragon, et qui aujourd’hui manque au cinéma, se cachant loin des plateaux depuis trop longtemps.


  • Parce que Mickey a beau avoir été ringardisé par Double Team et la suite de 9 semaines et demi, il a beau avoir été massacré physiquement par la boxe et la chirurgie, il continue à dégager un charisme monstre teinté d’humilité, même lorsqu’il vient se montrer à nous lors d’une avant-première aux Halles, caché sous la capuche de son pull et derrière ses lunettes noires.

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