samedi 29 janvier 2011

Park Chan-Wook et Wentworth Miller intriguent ensemble ?

Les cinéastes de la « nouvelle vague » coréenne ont tellement le vent en poupe depuis une décennie qu’il va bien falloir qu’un jour ou l’autre l’un d’entre eux soit happé par Hollywood. Récemment je parlais de cette forte éventualité pour Bong Joon-Ho, probablement le meilleur d’entre eux, et voici que depuis quelques semaines, il semble se confirmer que le réalisateur de Memories of Murder pourrait voir Park Chan-Wook se montrer plus rapide que lui, en portant à l’écran un scénario écrit par… Wentworth Miller ?!

C’est l’été dernier qu’il était annoncé que Wentworth Miller, l’acteur rendu célèbre par la série « Prison Break », avait écrit un scénario (en fait deux) que tout le monde s’arrachait. Finalement, c’est Fox Searchlight, la branche indé de la 20th Century Fox, qui a obtenu le projet, et l’automne dernier, il se murmurait que Park Chan-Wook était courtisé pour réaliser ce scénario intitulé Stoker, annoncé « hitchcockien ». Un qualificatif dont on a appris à se méfier, mais dont on peut effectivement sentir les prémices (malgré l’adolescente) en lisant le pitch succinct du scénario : une adolescente excentrique dont le père vient de mourir voit revenir au bercail son étrange oncle.

Lorsque le nom de Park Chan-Wook a commencé a circulé cet automne, il était accompagné de ceux de Carey Mulligan et Jodie Foster au casting, deux noms qui ont disparu ces derniers jours alors qu’il semble se confirmer que le cinéaste est attaché à ce projet qui pourrait se concrétiser rapidement. Il devrait diriger pour l’occasion Mia Wasikowska, qui en un an s’est fait un nom grâce à Alice au pays des merveilles et Tout va bien, the kids are alright.

C’est l’étrange association de talents qui fait de Stoker un projet étrange et inattendu. A la production, les frères Ridley et Tony Scott (oui j’avais omis ce détail…), à la réalisation Park Chan-Wook, et au scénario Wentworth Miller. Ce dernier serait décidé à se lancer dans une double carrière acteur/scénariste, cette dernière sous le pseudonyme Ted Foulke. Il a écrit un second scénario, Uncle Charlie, qui serait un prequel de Stoker et aurait en commun le personnage central de l’oncle. Il est rare qu’un acteur établi comme Wentworth Miller, qui navigue entre la télévision et le cinéma, se mette à écrire des scénarios, non pas pour réaliser lui-même, ni même pour s’offrir un rôle qu’on ne lui offrirait peut-être pas autrement (apparemment, à moins qu’il se réserve le rôle de l’oncle, ce qui ne semble pas d’actualité…), mais juste pour écrire. Cela interpelle forcément un peu. Cela interpelle encore plus lorsque des noms comme Ridley Scott et Park Chan-Wook s’intéressent à ce que Miller a écrit.

Pour Park Chan-Wook, cette traversée du Pacifique pourrait arriver à point. Le réalisateur de JSA, Sympathy for Mr Vengeance et Oldboy semble en nette perte de vitesse artistique ces derniers temps. Le jury cannois de 2009 a beau avoir offert à Thirst un Prix du Jury, Park s’est montré peu emballant depuis qu’il a bouclé sa trilogie sur la vengeance. Il est très tentant de penser que le coréen a besoin d’un déclic pour se remettre en selle, pour ne pas qu’il s’enfonce lentement vers une déception continuelle. J’ai envie de retrouver le Park Chan-Wook qui signait des électrochocs cinématographiques au début des années 2000. Et si partir travailler aux États-Unis, se frotter à plus de contraintes et relever le challenge de tourner en anglais peut le remuer, qu’il y aille. D’autant qu’il ne s’agit pas d’aller réaliser un remake ou un film de super-héros de plus, mais bien un scénario original et intriguant. S’il n’en revient que plus fort en Corée, ça vaut le coup de tenter l’expérience.

jeudi 27 janvier 2011

Paper Planes, un peu trop court pour carburer à 88 miles à heure

Il y a quelques mois je consacrais un billet au court-métrage Dustland de Leah Marciano. Elle m’avait invité à le voir lors d’une projection et m’avait ensuite donné carte blanche pour en parler dans mon Impossible blog ciné, quel que soit ce que j’avais à en dire. Je ne m’étais pas gêné pour pointer les défauts du film, et apparemment elle ne m’en a pas tenu rigueur puisque la semaine dernière, j’étais invité à la première projection officielle de son nouveau court-métrage, Paper Planes (http://www.paper-planes.fr/). Pour l’occasion, elle avait organisé avec ses producteurs une petite soirée, mais ce billet n’est pas écrit pour vous raconter la soirée.

Je vous passerai donc les détails de la première partie qui nous avait été concocté, un peu aussi, je dois bien l’avouer, car je n’en ai pas tiré grand-chose, entre un chanteur à l’accent français incroyablement trop prononcé lorsqu’il s’exprime en anglais et un acteur chargé de nous faire rire mais ramant pas mal avant de se tenir à un sketch sympathique à défaut d’être franchement drôle. Non, ce billet n’est consacré qu’au film Paper Planes, un court-métrage au synopsis ambitieux et cool : En 1988, Zoé, employée dans un petit cinéma de province, est tuée au cours d’un braquage. Charlie, son collègue qui n’a d’yeux que pour elle, va tenter de la sauver en défiant les lois de l’espace-temps.

C’est plus ou moins ainsi que le film m’a été vendu, et moi, éternel amateur de science-fiction, un pitch pareil, je fonce. Mais en sachant qu’il s’agit d’un court-métrage de moins de 30 minutes, la grande question c’était de savoir si les défis du film - faire un film d’époque (oui, un film se déroulant en 1988, c’est un film d’époque !), tisser une trame romantique, donner vie à une intrigue de voyage dans le temps - allaient être tenus.
D’ambition, mademoiselle Marciano ne manque à l’évidence pas avec Paper Planes. Et la première constatation, c’est à quel point techniquement le film tient mieux la route que son précédent. Soigné, le film l’est, notamment une photographie pleine de chaleur très réussie. C’est toujours bon à prendre lorsque l’on s’aventure sur le terrain du fantastique où un brin de surréalisme est le bienvenu.

Maintenant, pour ce qui est de la trame du film, je suis un peu plus circonspect. La scénariste / réalisatrice s’est un peu trop compliqué la tâche en voulant absolument déconstruire son récit et l’éclater de façon plus brouillonne que convaincante. Je vais me risquer à un beau lieu commun pléonastique, mais un court-métrage, c’est… court. Et dans un format court, il faut savoir garder un minimum de cohérence et de simplicité, ce que Paper Planes peine parfois à offrir. On tourne beaucoup autour du pot dans le film, les scènes s’enchaînent et se ressemblent expressément tant et si bien qu’on se demande si Leah Marciano n’a pas pris pour modèle Un jour sans fin d’Harold Ramis, mais sans vraiment le vouloir, et sans avoir le temps de faire aussi bien.

C’est dommage car le pitch est vraiment intéressant, et le traitement, comme souligné plus haut, se révèle réussi à bien des égards. Mais le film est pressé, trop pressé, et trop petit pour le bouillonnement scénaristique qui semble vouloir partir dans tous les sens. Ce n’est pas tant la déconstruction du récit qui gène, mais le fait que cette déconstruction semble manquer de maîtrise et ne parvienne pas à retomber sur ses pieds avec une impression de cohérence narrative. Je passerai aussi sur l’épisode « on se roule dans l’herbe en s’embrassant » du film, qui après la scène d’amour dans le foin de Dustland semble un gimmick de miss Marciano renvoyant aux grandes heures de Star Wars - Episode II : L’attaque des Clones. Je passe dessus car dans ce même Paper Planes, la réalisatrice a la bonne idée de conclure sur le même dialogue qui ponctuait L’Empire contre-attaque, tout espoir n’est donc pas perdu pour la référence « Lucassienne ». D’autant que ce n’est pas la seule référence du film, l’inévitable Retour vers le Futur de Robert Zemeckis venant forcément à l’esprit lorsqu’on voit le jeune Charlie débraillé, en slip ou avec ses bretelles bien en vue à la Marty McFly. C’est peut-être ça, qu’il faut retenir de Paper Planes. Une marque d’amour pour un pan de cinéma que j’affectionne qu’une jeune réalisatrice a choisi de saluer à sa façon, aussi bancale soit-elle.

Le film nous abandonne même sur une note très positive, celle du piano et de la voix de Sébastien Tellier nous déclarant son amour de « L’amour et la violence ». Non, Paper Planes n’est pas encore une franche réussite, mais le progrès est net depuis Dustland. Ce qui rend assurément curieux pour la suite, même si le choix de la réalisatrice de tourner par la suite une adaptation (personnelle, j’en suis sûr) du « Petit Prince » de Saint-Exupéry laisse craintif tant un tel projet est casse-gueule. Mais après tout, pourquoi pas ?

dimanche 23 janvier 2011

J'ai enfin vu Citizen Kane

Non, je ne l’avais jamais vu. Je ne rigole pas. Je n’avais jamais vu Citizen Kane. C’est peut-être le genre de confession qu’on ne fait pas quand on se dit cinéphile, un grand mot qui suppose qu’on a vu tous les classiques du 7ème art. Une lacune que certains pourraient considérer inavouable. Citizen Kane, le film globalement considéré comme le plus grand de tous. Citizen Kane, dont François Truffaut disait qu’il « résume tous les films existants et préfigure tous les autres ». Eh bien moi, David T., 29 ans, cinéphile, cinémaniaque, ciné-que-vous-voulez, je ne l’avais jamais vu.

A quoi est-ce dû ? A l’absence du désir de le voir ? Certainement pas. Voilà des années que je rêvais de le voir. Lorsque j’ai commencé à être sérieusement mordu de cinéma, il y a quelques années, ma mère m’a offert le film d’Orson Welles en VHS (en VOST, quand même). Mais je ne l’ai jamais regardé. La flemme de l’adolescent d’abord, puis le désintérêt pour le format VHS quand le DVD a fait son apparition. Les années passaient, je voyais toujours plus de films, mais pas de Citizen Kane. Bien sûr au fil du temps j’ai développé une lubie de plus, en décidant de privilégier la salle pour découvrir tous les classiques du cinéma que je n’avais encore jamais vus. Quand on découvre des chefs-d’œuvre tels que Rio Bravo ou Docteur Folamour sur grand écran, difficile ensuite de se contenter de découvrir les autres sur sa télé.

Du coup j’ai expressément évité Citizen Kane à la télé et en DVD, sachant que c’était bien le genre de film qu’il n’est pas franchement difficile de voir dans une salle de cinéma, que ce soit dans les cinés du Quartier Latin ou à la Cinémathèque. Et puis tout à coup, la semaine dernière, je regardais le programme du cycle « La Fabrique du Temps » qui a lieu en ce moment au Forum de Images lorsque le titre « Citizen Kane » était annoncé pour le surlendemain, un soir où j’étais disponible. « Allez, il serait peut-être temps que je le vois ». C’est ainsi que je me suis trouvé, enfin, après des années d’attente, tout excité, calé dans mon siège, attendant que le rideau se lève sur « le plus grand film de l’histoire du cinéma ».

C’est toujours dans ces moments-là que l’on est déçu. Les attentes trop longues précédées d’avis plus qu’élogieux sont trompeurs. Ce ne fut pourtant pas le cas avec Citizen Kane. Bien sûr ce n’est pas le plus grand de tous les films qui m’a sauté au visage. Difficile de confirmer un tel avis général pour un film que l’on vient de voir. Mais c’est un grand film que j’ai vu, et c’est cela que j’attendais. Un film à la virtuosité insensée. Un film qui ne s’impose aucune limite dans l’audace, qu’elle soit narrative avec son récit éclaté mais totalement maîtrisé, ou visuelle, avec une mise en scène d’une modernité étincelante. Je ne vais pas écrire une critique de Citizen Kane ici, maintenant, cela n’aurait pas grand intérêt. D’autres l’ont déjà fait avant moi, sous tant de formes, depuis tant d’années. Là n’est pas le but de ce billet. Il me suffit d’écrire la profonde admiration qui m’a assailli pour le film d’Orson Welles après toutes ces années où j’ai patiemment attendu de le voir. Il me suffit d’écrire mon admiration pour ce jeune homme de 25 ans qu’était Welles à l’époque, capable d’offrir un tel film au cinéma si vite, si tôt.

Bien sûr, Citizen Kane n’est pas le dernier classique qu’il manquait à mon tableau. Je peux même dire que c’est loin d’être le cas. Il me reste tant de films à voir, de tant de décennies et de tant de nationalités différentes. Tant de lacunes à combler. J’ai grandi en tombant amoureux du cinéma de mon époque. J’ai grandi en allant voir un maximum de ces films faits par mes contemporains. Depuis quelques années pourtant, je sens qu’il me faut laisser plus de place dans ma vie de cinéphile à tous ces films que je n’ai jamais vus et qui m’attendent patiemment. Je les rattrape avec une délectation cinématographique qui me fait déjà trépigner d’impatience pour le suivant. Ce week-end, je me suis déjà engouffré dans la salle bleue de la Filmothèque pour découvrir Point Blank – le point de non-retour de John Boorman, en attendant la semaine prochaine qui va voir les ressorties de La loi du silence d’Hitchcock et de La Dame de Shanghai d’Orson Welles (décidément…). Qu’il est bon de vivre à Paris et de pouvoir voir tout cela.

mardi 18 janvier 2011

Lumière sur un Frelon Vert

Un bon conseil : ne m’accompagnez pas au cinéma en ce moment. Renseignez-vous pour savoir quel film je vais voir, et où, afin de ne pas vous retrouver dans la même salle que moi. En ce moment, il semblerait que j’ai la poisse. Il y a quelques jours, c’était devant Arrietty, le dernier né des Studios Ghibli, avec une baston en live dans la salle, que la projection était perturbée. Lundi soir, ma semaine a commencé sans violence mais en zone de turbulences également devant un grand écran. Si j’étais superstitieux, je commencerais à me poser des questions…

C’était à l’UGC Ciné Cité Bercy. Je venais avec deux amis voir The Green Hornet, la transposition ciné par Michel Gondry (à la réalisation) et Seth Rogen (au scénario, à la production, et devant la caméra) du mythique justicier masqué Le Frelon Vert, notamment d’après une série télévisée qui avait révélé Bruce Lee il y a quelques décennies. Malgré une 3D que l’on devine avant même d’avoir vu le film inutile, l’excitation était de rigueur à l’idée de voir ce film longuement attendu. La perspective de le voir sur le plus grand écran du ciné, idéalement placés dans la salle comme nous l’étions, présageait d’une bonne soirée. Ce fut le cas, mais avec un drôle de bégaiement en préambule.

La séance était à 19h45. Lorsque cette heure sonne, comme attendu l’écran s’anime. Alors que tout le monde est encore en pleine discussion dans la salle et que le flot de spectateurs continue à entrer, le logo de la Columbia apparaît avec le flou de la 3D. « Ah ! Une bande-annonce en 3D » m’exclamai-je en enfilant les lunettes. « Ils pourraient éteindre la lumière pendant les bandes-annonces ». Un gamin jouant avec une figurine de super-héros à travers la vitre arrière d’une grosse voiture apparaît à l’écran. Quelques dizaines de secondes plus tard, il est dans un grand bureau en compagnie d’un Tom Wilkinson rajeuni avec une teinture noire. « Mais… c’est… C’est le film ?! ». Effectivement le titre The Green Hornet apparaît à l’écran. Le film commence bel et bien, toutes lumières allumées, à l’heure où les bandes-annonces devraient se montrer et alors que les spectateurs continuent à entrer dans une salle où le film n’est censé débuter que dans un gros quart d’heure.

« Euuuuuh… Vous croyez qu’ils s’en rendent compte les mecs qu’ils font partir le film au lieu de la séance ? ». A l’heure du numérique et des cabines de projection quasi automatisées, la question n’est presque plus légitime. Bien sûr que les seuls à savoir que le film commence avec 15 minutes d’avance en pleine lumière, ce sont les spectateurs. Du coup, au bout de trois minutes de film, avant qu’on n’en voie trop, je saute de mon siège et cours en dehors de la salle à la recherche d’un employé du cinéma. Il ne me faut que quelques secondes pour tomber sur une jeune femme aux couleurs d’UGC à qui j’explique la situation : « Dans la 33 là, le film commence avec les lumières allumée alors que c’est seulement l’heure du début de la séance… ». Alors que je retourne vers la salle, je l’entends agiter son talkie-walkie. Pendant ce temps, le film avait continué comme si de rien n’était devant des spectateurs ne comprenant pas trop ce qui se passait. Mais heureusement, quelques secondes après que j’aie repris ma place, le film s’arrêta net. Écran noir de quelques secondes… puis deux minutes plus tard, la séance commença. Bandes-annonces et publicités se succédèrent pendant quinze minutes. Et à 20h05, la lumière disparut totalement, ce cher logo de la Columbia se dessina de nouveau à l’écran – à l’heure cette fois - et le film démarra. Dans le noir. Fin du bégaiement, et début des réjouissances.

The Green Hornet était de ces projets avançant en trébuchant à Hollywood, les réalisateurs, scénaristes et acteurs se succédant pendant des années sur le projet sans parvenir à le faire décoller. Jusqu’à ce que cette combinaison idyllique soit trouvée : Seth Rogen et son habituel complice Evan Goldberg (qui ont écrit et produit ensemble Superbad) au scénario et à la production, Michel Gondry derrière la caméra. Rogen s’emparant à l’écriture des aventures du Frelon Vert et de son sacré sidekick Kato, et Gondry s’essayant pour la première fois à une grosse machine hollywoodienne, c’était un vrai pari. Et un pari amplement réussi par les protagonistes.

Et si The Green Hornet (eh oui, plus de Frelon Vert, on garde le nom de code original pour le film…) se révèle être un concentré de fun délicieux, c’est parce que Seth Rogen et Evan Goldberg, plutôt que d’adapter leur style d’écriture au genre qu’ils abordaient (le film de justicier masqué…), se sont approprier les personnages et leur mythologie et y ont insufflé ce qui fait le régal de leur propre univers. Donc beaucoup d’humour. Résultat, sous leur plume, Britt Reid se transforme en héritier fêtard, dragueur, un brin pathétique, flemmard aussi, qui plutôt que d’assumer l’héritage de son père s’amuse à jouer au justicier pour assouvir un rêve d’enfance. Et c’est sa rencontre et son amitié fusionnelle avec Kato le garagiste / préparateur de café de son père qui va le porter vers cet assouvissement. L’alchimie entre Rogen et Jay Chou, l’acteur chinois choisi pour reprendre la panoplie de Bruce Lee en Kato, fonctionne à merveille. La balourdise de l’un face au style l’autre. Une combinaison enthousiasmante qui porte le film. Elle le porte même si bien que lorsqu’à un moment du scénario, Reid et Kato se fâchent, le rythme du film en pâtit et une baisse de régime dans l’humour et l’enthousiasme se fait sentir.

Christoph Waltz campe bien son méchant (écrit avec humour), Cameron Diaz est impeccable en secrétaire objet de l’attention de Reid et Kato, et les caméos sympas de James Franco et Edward Furlong sont remarqués. Mais aucun d’eux ne parvient à voler la vedette au duo Rogen/Chou. Et certainement pas la 3D non plus, parfaitement inutile, et qui j’en suis sûr dessert au final le film plus qu’elle ne l’améliore. Seules les séquences au cours desquelles la caméra nous fait voir à travers l’œil de Kato et son agilité remarquable semblent justifier scénaristiquement l’effet à la mode, mais dans les faits, il ne fait aucun doute que ces scènes auraient tout aussi bien fonctionné, voire mieux, si le film n’avait pas été gonflé en 3D. Tant pis. The Green Hornet est un exemple de plus prouvant que la mode de la 3D est abusée, même si cela ne retire en rien le fait que le film de Gondry, qui manie le blockbuster avec insouciance et talent, est un divertissement réjouissant.

lundi 17 janvier 2011

Baston devant film nippon !

Il y a des soirs comme ça. Des soirs où tout va de travers. Des soirs où l’on voudrait juste se poser avec des amis devant un bon film, tranquillement, et en profiter pleinement. Des soirs où l’on ne veut pas courir, pas s’énerver, pas subir la folie humaine. Pourtant il y a des soirs où rien ne va comme on le désire. Vendredi dernier était un de ces soirs où je me sentais petit à petit basculer dans un scénario digne d’After hours de Martin Scorsese. Je vous passerai les détails des plombs qui ont sauté chez moi en préambule de la soirée, mais sachez tout de même ce désagrément a été le premier à tendre mon humeur.

Cela a continué plus tard. Lorsqu’enfin le problème des plombs fut résolu et que je me trouvai au cinéma, rejoignant avec mon amie Odie mon ami Rick (pour les besoins de ce billet, les prénoms ont été légèrement modifiés). Après les embrassades et nouvelles de rigueur, alors que nous nous trouvions sur le point de prendre nos places pour Arrietty, le petit monde des chapardeurs, la panique s’empara de moi. A cet instant, je me rendis compte que j’avais oublié ma carte de cinéma chez moi. Après un énorme « Putain » de circonstance lâché devant mes amis, je regarde l’heure : 19h50. La séance est à 20h25. J’ai le temps. « Je fonce chercher ma carte chez moi », dis-je à Odie et Rick. « En courant je peux être revenu dans 15 minutes ». Bien sûr je sais que c’est optimiste, surtout avec la pluie qui tombe dehors, mais bon, ça se tente. En temps normal, il me faut une douzaine de minutes à pieds pour aller de chez moi aux Halles, c’est sûr, je serai revenu à temps. Et comme le film passe dans une grande salle, qu’il reste 200 places à vendre, et qu’il n’y a pas trop de monde au cinéma, je laisse là Rick et Odie et prends mes jambes à mon cou.

C’est en courant sous la pluie à en perdre haleine que je commence à me dire que cette soirée débute mal. A peine arrivé chez moi, soulagé, à bout de souffle, j’attrape ma carte et repars en me demandant ce que j’ai dit à Rick et Odie en partant. Ai-je pensé à leur dire de ne pas m’attendre devant le ciné et d’entrer faire la queue devant la salle ? Avec tout ça, je commence à en douter, et à redouter de les trouver tous deux m’attendant devant le cinéma pendant qu’une queue monstre se sera formée devant la salle, nous promettant à une place trop excentrée et trop près. Une crainte qui me fait les appeler dix fois sur leur portable entre chez moi et le cinéma, espérant qu’ils décrochent, et me rassurant en me disant « Baaah, ils y auront pensé, ils ne m’attendront pas ».

Mais lorsque j’arrive enfin, trempé et toujours plus à bout de souffle au cinéma, je constate qu’ils ne sont pas entrés, et qu’une belle queue attend l’ouverture de la salle 6. Je plaide coupable pour mon comportement envers eux durant les 15 minutes qui suivirent. Je crois que je les ai un peu engueulés, bon pas méchamment non plus, hein, mais j’ai bien du leur balancé (sans hausser le ton, juste avec une évidente déception…) quelques « Quoi vous êtes encore là ? Vous êtes pas entrés ? Mais pourquoi vous êtes pas allés faire la queue ? J’ai couru sous la pluie comme un malade pour rien, pour qu’on se retrouve mal placés ? C’est pas vrai ! Pour la peine je vais aux toilettes… » et je me suis barré aux toilettes. Quand je suis revenu, mon pote Rick essayait bien de désamorcer le malaise par un « Tu me fais penser à Sheldon dans The Big Bang Theory », ou un « On ne voulait pas entrer et que toi tu n’aies pas de place », mon énervement contenu demeurait. Oui, je boudais fortement. Bien sûr, rétrospectivement, je n’avais pas à leur en vouloir comme ça, mais après le coup des plombs plus tôt et la course sous la pluie, la tournure de la soirée commençait à sérieusement tester mes nerfs.

Finalement la salle a été ouverte, et on a pu trouver trois places correctes au quatrième rang, mieux que ce que je craignais. Du coup, je me détendis enfin. Bandes-annonces, pubs. Et le film commence. La salle est désormais quasiment pleine. Seules quelques places demeurent libres ici ou là. Arrietty, le petit monde des chapardeurs, nouvelle production du Studio Ghibli, écrite et produite par Hayao Miyazaki, commence. Mais au bout de deux ou trois minutes seulement, quelque chose se passe au même rang que nous, un peu plus à gauche, de l’autre côté de la travée. Des voix s’élèvent, de plus en plus fortes, des mouvements brusques. Tout à coup, deux filles sont debout et en viennent aux mains avec les deux mecs assis à côté d’elles. Les insultes pleuvent, les coups aussi, les spectateurs autour s’indignent à juste titre. Un des employés du cinéma se trouve justement à ce moment-là dans la salle pour placer quelques retardataires. Il accourt vers eux et les calme avec difficulté.

Le quatuor est de nouveau assis, chuchote encore bruyamment. Le film, pendant ce temps, a bien pris son départ, mais moi comme mes amis, proches de la zone de conflit, avons manqué une bonne partie de ce qui se disait ou se passait, d’autant que l’on guette encore les zigotos du bout du rang avec leurs chuchotements. Mais une minute plus tard, l’employé du cinéma revient avec des renforts et se dirige tout droit vers les dérangeurs. Ca sent l’éviction de la salle à plein nez. Bingo. Les deux filles et les deux garçons sont gentiment escortés vers la sortie de la salle. Au début j’ai cru qu’il s’agissait de spectateurs qui ne se connaissaient pas qui se fritaient pour une question de comportement, mais à les voir s’en aller sans discuter, et habillés tous quatre quasiment des mêmes fringues, il semblerait qu’ils étaient venus ensemble voir le film.

Toujours est-il que pendant que ça se bastonnait dans la salle obscure, je me disais « Bah voyons, c’est le pompon pour la soirée, il manquait plus que ça ! ». Heureusement que cela n’a pas duré. Les autres spectateurs dont je faisais partie ont pu enfin se plonger dans le film sans désagrément, même si malheureusement, la sensation d’avoir raté un bout du film se faisait sentir. Difficile de rattraper le fil après ça. Mais l’avantage des films Ghibli, surtout ceux ayant la patte de Miyazaki comme celui-ci (même s’il ne faut pas retirer à Hiromasa Yonebayashi le crédit de sa réalisation), c’est qu’ils offrent un univers si merveilleux que l’on s’y plonge avec un bonheur immédiat. Et Arrietty, le petit monde des chapardeurs, ne fait pas exception. C’est peut-être un film d’animation mineur comparé à certaines œuvres du maître Miyazaki, mais il y a une qualité narrative évidente dans le film qui nous absorbe de la première à la dernière minute (malgré la pause baston). Et il ne fait pas de doute que le déroulement de l’intrigue et son dénouement n’optant pas pour la facilité optimiste déroutera les fans du happy-end hollywoodien. On n’est décidément pas chez Disney, et c’est pour cela qu’on aime le cinéma d’animation japonais. Pour son audace autant que pour son ambition.

mardi 11 janvier 2011

Et les meilleurs films de 2010 sont...

Un peu plus de 200 nouveautés sorties en salles. Une trentaine de films en festivals qui attendent encore de sortir en France (ou pas). Une bonne vingtaine de reprises découvertes ou revues sur grand écran. En 2010, j’aurai posé près de 270 fois mes fesses dans une salle de cinéma. J’y aurai vu des films venus de France, Corée, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Japon, Italie, Chine, Espagne, Iran, Vietnam, Allemagne, Australie, Slovénie, Argentine, Israël, Philippines, Danemark, Afrique du Sud, Uruguay, Bulgarie, Mexique, Inde, Canada, Suisse, Malaisie, Serbie, Tchad, Belgique, Chili, Russie, Autriche, Ukraine, Thaïlande et Suède. Comme je l’ai fait pour les films de 2008 et 2009, voici donc venu l’heure d’écrire quels sont les films qui m’ont le plus renversé, ému, chamboulé, éclaté. Mes films préférés de 2010, selon le calendrier des sorties en salles en France (à une exception près…).

1. Breathless
Réalisé par Yang Ik-Joon
J’ai vu deux fois en salles mon film préféré de 2010, mais bien avant sa sortie, en 2009. Une première fois à Paris Cinéma, une seconde au Festival Franco-Coréen du film. Et malgré la distance dans le temps, sa présence au sommet de mon classement est venue naturellement. Peut-être parce que Breathless fait partie de ces films qu’on ne voit pas venir, un premier film fauché. Peut-être parce que derrière la dureté des personnages décrits, une explosion d’amertume et d’émotion se cache. Peut-être parce que le souci de réalisme et de portrait saisissant de la société coréenne n’empêche pas une étonnante grâce poétique de parcourir Breathless.

2. Inception
Réalisé par Christopher Nolan
En a-t-on trop fait avec Inception ? Le buzz incroyable, les 5 millions d’entrées, DiCaprio, la toupie qui tourne… Le nouveau film de Nolan a trusté une sacrée partie de l’attention cinéphile cette année, et certains lui ont indubitablement reproché d’être surestimé. Certainement pas moi. Je me suis laissé emporter par l’imagination de Nolan. J’ai laissé les subconscients m’embarquer avec eux. J’ai laissé la musique d’Hans Zimmer m’écraser d’inquiétude. J’ai laissé les aventuriers de l’esprit s’enfoncer vers le danger. J’ai laissé Christopher Nolan jouer avec mes nerfs, et éblouir mes sentiments cinéphiles.

3. Les amours imaginaires
Réalisé par Xavier Dolan
Certains films sont des coups de poing, d’autres des aventures palpitantes… Et puis il y a les instants suspendus. Des valses cinématographiques élégantes, entraînantes, fascinantes. Le second film du jeune Xavier Dolan est de ces films. Une œuvre délicate où la liberté de ton se mêle à une beauté plastique sans équivalent sans année (ou presque). Par ce film, Dolan confirme tout le bien que l’on avait pensé de lui avec J’ai tué ma mère et s’inscrit dans la lignée des cinéastes esthètes dont le fer de lance a été à une époque Wong Kar Wai. En attendant que le chinois revienne en force, un jour ou l’autre, le jeune québécois se fait un nom. Déjà.

4. A single man
Réalisé par Tom Ford
Tom Ford réalisateur, j’y croyais très peu. Pourtant comme Dolan et ses amours imaginaires, Ford se révèle un cinéaste talentueux. Un œil faisant coexister à l’écran la beauté et la tristesse. A single man a l’inquiétude fiévreuse des grands films, cette amertume déchirante qui font les  drames mémorables. A single man a surtout un grand personnage en son centre, et un grand acteur pour lui donner vie. Il paraît que Colin Firth va décrocher l’Oscar du Meilleur Acteur dans quelques semaines pour Le discours d’un roi. Je lui aurais déjà donné l’année dernière pour le film de Tom Ford. Mais mieux vaut tard que jamais.

5. Moon
Réalisé par Duncan Jones
Je ne pouvais pas résister à tricher. Habituellement, lorsque je nomme mes films préférés de l’année écoulée, je me borne à choisir parmi les films sortis en salles en France, laissant de côté les films vus en festival. Moon n’est pas sorti en salles, mais il aurait dû, et est finalement sorti au dernier moment directement en DVD. Mais ce bijou de science-fiction que j’ai découvert l’année dernière à L’Étrange Festival est un petit film plein de grandeur. C’est une des plus belles réflexions sur l’identité qu’un film ait tenté ces dernières années, et une performance d’acteur par l’incroyable Sam Rockwell passée trop inaperçue.

6. The social network
Réalisé par David Fincher
Ca commence à devenir une habitude. David Fincher signe un des films les plus importants de l’année à chaque film qu’il réalise, surtout avec ses derniers films. Zodiac en 2007. L’étrange histoire de Benjamin Button en 2009. The Social Network en 2010. Sur le papier, un film sur les jeunes gens ayant créé ce tentacule géant du web qu’est Facebook n’excitait personne. A l’arrivée pourtant, The Social Network est tellement plus que ce qu’on aurait pu soupçonner. Fincher utilise Facebook comme prétexte pour un film traçant sa propre route le long d’une société où le rapprochement virtuel éloigne, où l’argent s’amasse vite sans sens, et où tout va à cent à l’heure.

7. Poetry
Réalisé par Lee Chang Dong
Chaque année, on a beau dire que le cinéma coréen n’est plus cette bulle de talents ayant explosé au début des années 2000, je me retrouve avec un ou deux films locaux parmi mes préférés de l’année. Certains ont pensé que Des hommes et des Dieux aurait fait une plus belle Palme d’Or qu’Oncle Boonmee… Ils ont tort. La plus belle et méritante des palmes cette année revenait à Lee Chang Dong. Le réalisateur des remarquables Oasis et Secret Sunshine continue son chemin de grand cinéaste méconnu, posant un regard tendre et dur à la fois sur des personnages malmenés par la société coréenne.

8. Agora
Réalisé par Alejandro Amenabar
C’est l’un des premiers films que j’ai vu en 2010. Le début d’année cache souvent un film qui restera, même plusieurs mois plus tard, et Agora est sans conteste celui de l’année dernière. J’avais arrêté d’attendre beaucoup du cinéaste espagnol, révélé au milieu des années 90, notamment par Ouvre les yeux, mais qui depuis n’avait cessé de décevoir. En se plongeant dans l’Alexandrie du 4ème siècle, dans les rapports de force entre religions, dans les bousculements de la connaissance, dans la passion et le changement, dans la place de la femme dans la société et les relations maître / esclave, Amenabar a signé un film remarquablement moderne.

9. Green Zone
Réalisé par Paul Greengrass
L’Irak est devenu un terrain de jeu régulier du cinéma américain. L’année dernière déjà, Démineurs s’était fait remarquer. En 2010, Paul Greengrass a lui aussi posé sa caméra au pays de Saddam, mais pour un film nettement plus politique, auquel on a sans conteste reproché d’arriver un peu tard. Certes Green Zone aurait dû être réalisé plus tôt. Mais cela n’enlève en rien ses qualités cinématographiques de pamphlet d’action à charge contre la guerre en Irak. Le film est haletant, révoltant, provoquant, et s’affirme comme le film le plus important qui ait été fait sur la guerre en Irak. Tard, mais si bien.

10. Toy Story 3
Réalisé par Lee Unkrich
Tous les ans c’est pareil. A la fin de l’année, le Pixar annuel fait partie des meilleurs films de l’année. Cela paraît invraisemblable, mais c’est vrai. Ces dernières années, le studio d’animation signe un bijou cinématographique, et après Ratatouille, Wall-E et Là-haut, voilà que Toy Story 3 emporte les cœurs. Il a en tout cas emporté le mien, en s’attachant à être, non seulement une aventure drôle et tendre des fameux jouets, mais aussi et surtout un beau regard sur le temps qui passe, le passage à l’âge adulte, et la nostalgie de l’enfance qu’il faut parfois savoir dépasser. Un des grands moments d’émotion de 2010.

11. American Trip
Réalisé par Nicholas Stoller
L’humour n’est pas un art à prendre à la légère. En fin d’année, quand l’heure de décider quels films ont été les meilleurs a sonné, on oublie trop souvent les comédies. Mais il en est toujours une, deux ou plus qui méritent autant la mise en lumière que le plus sérieux des drames. Et en 2010, aucun film ne s’est révélé plus drôle que Get him to the greek. J’ai dit drôle ? Excusez-moi, je voulais dire si hilarant que j’ai cru que mon rire allait faire s’écrouler la salle dans laquelle je l’ai vu. Le spin-off de Sans Sarah rien ne va est un road movie pouvant provoquer étouffements et incontinence chez les personnes les plus fragiles, j’en suis persuadé. Si cela ne vous fait pas peur…

12. Le guerrier silencieux
Réalisé par Nicholas Winding Refn
Après l’excellente trilogie Pusher, l’embardée Bronson de Nicholas Winding Refn m’avait profondément gonflé. Mais cela n’aurait pour rien au monde diminué mon envie de voir ce qu’on annonçait comme le film de viking ultime. Le guerrier silencieux n’est pourtant pas un film de viking. C’est le trip le plus inattendu que le cinéma m’ait offert en 2010. Une aventure planante et mystique sur les traces d’un cinéma contemplatif et naturaliste. Un cinéma que l’on rejette ou que l’on embrasse. Je l’embrasse pleinement, sans l’ombre d’une hésitation.

13. Waking sleeping beauty
Réalisé par Don Hahn
Il y a eu un nombre incroyable de documentaires fantastiques en 2010, dans lesquels la politique, le social et l’histoire ont trouvé une place prépondérante. Pourtant le documentaire qui m’a le plus touché était bien moins puissant sur le papier. Ce n’était que l’histoire des studios d’animation Disney entre 1984 et 1994. En plus d’une aventure humaine passionnante et d’un regard fascinant sur les dessous d’Hollywood, le film m’a replongé en enfance, dans mes souvenirs de garçon découvrant le cinéma. Le cinéma est affaire de subjectivité, et un film comme Walking Sleeping Beauty est là pour me le rappeler totalement.

14. Amore
Réalisé par Luca Guadagnino
Au même titre que Les amours imaginaires et A single man, Amore a été là cette année pour me prouver à quel point l’esthétique au cinéma peut grandir un film. La saga familiale est presque un genre en soi, et on pourrait même dire que c’est à bien des égards une spécialité italienne. Amore prend pourtant le genre à contrepied, délaisse les sentiments exacerbés, les personnages hauts en couleur et la vie débordante pour s’installer hors de la zone de confort. Son film est aussi beau qu’il est froid, tout en retenue, et pourtant écrasant. C’est une épopée statique à la mise en scène renversante.

15. The Ghost Writer
Réalisé par Roman Polanski
Roman Polanski est de ces cinéastes erratiques dont il est difficile de deviner à l’avance si son film sera bon ou mauvais, tant il nous a par le passé offert des deux ingrédients. The Ghost Writer ne me semblait pas franchement excitant, peut-être à cause de son sujet, peut-être à cause de son casting frileux avec deux stars pas toujours passionnantes, Brosnan et McGregor. Pourtant Polanski et son Ghost writer son venus balayer mes doutes. Dans des palettes grises et inquiétantes, Polanski a signé le thriller politique le plus passionnant de l’année, et offert à Brosnan et McGregor l’occasion de prouver quels acteurs talentueux ils sont.

16. Air Doll
Réalisé par Kore-Eda Hirokazu
Comme Breathless, j’ai découvert Air Doll voilà plus d’un an et demi. Mais contrairement au coréen, je ne l’ai pas vu une seconde fois. Si cela avait été le cas, il y a de fortes chances que cette poétique balade nippone aurait trouvé une place plus élevée dans ce Top annuel. Mais sa présence n’est en rien anecdotique. Le cinéaste japonais qui m’avait déjà charmé à plusieurs reprises par le passé signe à mes yeux son plus beau film, une déambulation fantaisiste, poétique et amère. Une étonnante réflexion sur la vie et la mort incarnée avec une naïveté teintée de sensualité par la trop rare actrice coréenne Bae Doo Na.

17. Another Year
Réalisé par Mike Leigh
Si j’ai vu certains des films de ce classement il y a bien plus d’un an, je n’ai vu le Mike Leigh qu’il y a quelques jours. Je ne suis pas un inconditionnel du cinéaste anglais. Si j’ai aimé par le passé certains de ses films (Secrets et mensonges et Be Happy entre autres), j’en ai aussi détesté (Vera Drake…). Pourtant son dernier film a su me toucher, par une mise en scène délicate et élégante, par un scénario patient, et surtout par des personnages magnifiquement peints et portés par leurs interprètes. Notamment par Lesley Manville et sa Mary, le plus beau personnage féminin de l’année avec la grand-mère de Poetry.

18. Fantastic Mr Fox
Réalisé par Wes Anderson
Depuis La famille Tenenbaum, je ne pense pas me tromper en affirmant que chaque film de Wes Anderson s’est trouvé parmi mes 20 préférés de l’année au cours de laquelle il est sorti. Et le cinéaste américain a beau se convertir à l’animation avec ce Fantastic Mr Fox, son cinéma n’a pas fini de m’emballer. Son obsession pour la famille et la mort, ses personnages loufoques et attachants, ses dialogues jouissifs, tout ce qui fait le sel de Wes Anderson est bien là.

19. L’épine dans le cœur
Réalisé par Michel Gondry
L’année dernière, deux films français se trouvaient hauts placés dans mes préférés de l’année. J’ai cru un moment que cette année, aucun ne figurerait dans mon Top. L’arnacoeur et Des hommes et des Dieux, mes fictions françaises favorites, étaient quasi sûres de le manquer. Mais au printemps dernier, j’avais vu Michel Gondry partir sur les traces de sa famille, au fond de la province française, pour signer un film sur sa tante adorée, un projet qui allait lui échapper et se transformer en un déchirant portrait des relations entre la tante et le cousin, ou la difficulté de l’amour qu’une mère doit à son fils et vice-versa. Gondry est vraiment capable de tout, même d’un documentaire familial incroyablement délicat et touchant.

20. Buried
Réalisé par Rodrigo Cortez
J’ai pas mal hésité sur le film auquel offrir cette vingtième place. La course à la vérité de Mother ? L’énergie euphorisante de Kick Ass ? Le beau retour de Kitano avec Achille et la Tortue ? La fraîcheur réjouissante de Tamara Drewe ? Le romantisme désenchanté de Dans ses yeux ? La brutalité fascinante de Dog Pound ? C’est finalement au suspense claustrophobe de Buried que je l’offre. Un film audacieux qui parvient à maintenir en haleine pendant 1h35 en enfermant un homme dans un cercueil avec un téléphone et un briquet. Sans jamais sortir la caméra du cercueil. Un tour de force fascinant et excitant.

vendredi 7 janvier 2011

Et les plus mauvais films de 2010 sont...

Parce que les films que l’on n’aime pas nous définissent autant que ceux que l’on aime, un « Top Flops » est aussi incontournable que la traditionnelle liste des films préférés de l’année. Alors avant de vous dévoiler d’ici peu la liste des films les plus importants de 2010 à mes yeux, je ne peux résister à vous dévoiler quels sont ceux qui, en toute subjectivité, resteront comme les plus purs navets de l’année passée. Il y en a pour tous les genres et tous les goûts, suivez le guide.

1. Nine
Quand j’ai commencé à dresser la liste des plus mauvais films que j’avais vus en 2010, j’ai constaté que cette année avait été une grande année pour les navets. Pourtant j’ai expressément évité une bonne partie de toutes les suites hollywoodiennes inutiles. Mais le constat est frappant : j’avais rarement vu autant de mauvais films qu’en 2010. Ils se sont enchaînés au fil des mois sans temps mort. Mais de tous, je crois bien que le pire était tout de même Nine, la comédie musicale évènement de Rob Marshall. Il faut dire que ce dernier aligne régulièrement les daubes sur son CV : Chicago, Mémoires d’une geisha. Non, vraiment, le doute était permis. Pour tout vous dire, si Daniel Day-Lewis n’avait pas tenu le rôle central du film, je ne serais probablement pas allé voir Nine. L’odeur était désagréable des kilomètres à la ronde. Et le film n’a fait que confirmer cela. Day-Lewis et son talent monstre n’ont rien pu faire, l’acteur britannique n’a pu que se débattre comme un beau Diable au milieu d’une catastrophe. Il a essayé de porter le film malgré tout, un film malade, antipathique, n’ayant rien à dire, rien à montrer, rien d’excitant, rien de réussi. Les personnages féminins sont vides, les numéros musicaux sont creux. Et dire qu’en 2011, Rob Marshall va nous livrer un 4ème Pirates des Caraïbes, reprenant les rennes de la franchise ... Ouf, j’ai arrêté la série des pirates au deuxième film, c’est certain, je ne verrai pas le prochain film de Rob Marshall. Cette seule pensée me fait un bien fou.

Je ne devais pas aller voir Valentine’s Day. Je ne voulais pas aller voir Valentine’s Day. Mais parfois, les convictions sont bousculées et les circonstances mettent un film sur votre chemin, indépendamment de votre volonté profonde. C’est ce qui m’est arrivé avec Valentine’s day, et pour le coup, je ne peux pas dire que j’ai été surpris. Je m’attendais à une daube, et c’est exactement ce que j’ai eu. Un navet souriant et aimable, un spécimen de ces films tous gentils, mignons, naïfs, moralisateurs. Niais. Pathétique. Je pourrais aligner les adjectifs sur quelques dizaines de lignes. Comme s’il suffisait d’une brochette de stars et de quelques saynètes sans intérêt pour être un film choral populaire. Et dire que le succès a donné des idées aux producteurs, qui vont nous sortir un film sur le même principe pour le Nouvel An… Pfff… Affligeant.

Droit de passage est un film qui se démarque des autres longs-métrages présents dans ce « Flop 10 ». Celui-ci doit principalement sa présence dans ce billet à un montage horrible ayant à l’évidence totalement détourné le scénario originel. Il doit falloir gratter avec insistance pour trouver sous les décombres l’ébauche de ce qu’aurait dû être le film. Car les défauts cachent l’ensemble. Les personnages apparaissent et disparaissent, les intrigues sont écourtées. Non, vraiment, Droit de passage ne ressemble à rien. Enfin si, il ressemble à un film sacrifié, charcuté, dénaturé, qui a peut-être été bon un jour, dans la tête d’un scénariste, sur le papier d’un producteur… Mais tout cela a été balayé par le pouvoir du n’importe quoi.

Je ne me souviens plus vraiment ce que j’attendais du nouveau film de Pascal Thomas. Je ‘y étais pas allé pour Julien Doré, que je connaissais finalement assez peu. Je n’y étais pas allé pour l’histoire, dont je ne savais pour ainsi dire absolument rien. La simple curiosité semble donc m’avoir poussé. Et parfois la curiosité fait très, très mal. Ooooh myyyyy Goooood dirait Janice. En voilà un autre devant lequel je m’impatientais et attendais anxieusement que les lumières se rallument dans la salle. La seule chose qui trouve grâce à mes yeux dans ce marasme cinématographique qu’est Ensemble nous allons vivre une très très grande histoire d’amour, c’est la présence toujours impeccable de Guillaume Gallienne, qui malheureusement ne pèse pas bien lourd dans un coin de cette entreprise. Surtout lorsque le fameux Julien Doré est incapable de faire l’acteur. Une horreur.

5. Djinns
J’étais sincèrement surpris et déçu que Djinns sorte dans l’anonymat de l’été à l’Orient Express et son fameux sous-sol des Halles. Je pensais sincèrement que son distributeur faisait là une erreur due à la crainte que le public français accepte mal un film de genre français audacieux. Mais j’étais parti sur une fausse route, je l’ai amèrement constaté en allant voir Djinns. Eh non, le distributeur ne s’est pas planté. Cette discrète sortie estivale se justifiait pleinement par la piètre qualité du film. Quand je dis « piètre », je suis gentil, car de qualité, il n’est quasiment pas question ici. Bon allez je veux bien lui accorder une certain style visuel. Mais c’est bien maigre, à côté de l’amas de néant, sans intrigue, sans enjeu, sans personnage qu’est Djinns à côté de cette petite satisfaction visuelle. Rien. Rien de rien.

6. Salt
Il y a des films que je ne m’attends pas du tout à détester. Non qu’ils semblent être destinés à la grandeur, mais ils semblent si standards, et les acteurs qui les peuplent sont si appréciables, que je ne me méfie pas. Salt était réalisé par un honnête cinéaste, à défaut d’être vraiment talentueux (Phillip Noyce). Il offrait une intrigue attendue d’agent double. Il comptait à son générique des comédiens que j’apprécie comme Liev Schreiber et Chiwetel Ejiofor. Je pensais vraiment voir un film d’action agréable pour un vendredi soir entre amis. Pourtant c’est une daube puante qui m’a pris à la gorge, un film affligeant qui se roulait dans la fange des clichés et du grand n’importe quoi hollywoodien. Oui, Salt, c’est bien tout ce que le cinéma hollywoodien ne devrait plus faire. Mais apparemment, ils en font toujours des comme ça. Et comme apparemment je suis l’un des rares à penser cela du film, ça ne devrait gêner que moi.

Bertrand Blier et moi, c’est tout une histoire. Le problème, c’est qu’il s’agit presque exclusivement d’une histoire d’ennui, de déception, d’agacement, de dégoût. Non, ce n’est vraiment pas une histoire d’amour. Je suis décidément allergique au cinéma de Bertrand Blier. Il m’horripile, il m’endort, il me désole. Et j’ai amèrement constaté cette année qu’il en était une fois de plus ainsi avec son nouvel opus, Le bruit des glaçons. Mais comment se fait-il que je me retrouve toujours embarqué à aller voir ses films ? C’est un mystère, mais je crois que cette fois c’est bon, j’en ai assez mangé du Blier. Je n’en peux plus (bon, s’il arrive à décrocher Gong Li pour son prochain film, je veux bien reconsidérer cette idée, mais autrement, c’est non !). Dommage, j’adore son père.

La souffrance à l’état pur. Quand je répétais autour de moi que oui, je voulais voir le nouveau film de Gaspar Noé, la plupart me prenait pour un fou. Ceux-là n’avaient peut-être pas été aussi renversés que je l’avais été par Irréversible. Ou bien s’étaient-ils laissés persuadés par le bouche-à-oreille plutôt décourageant né dès le festival de Cannes un an plus tôt. J’ai fait la sourde oreille et foncé tête baissé dans l’errance tokyoïte de Noé. Et je l’ai amèrement regretté. Regretté est peut-être un terme mal choisi, tant je sais que je m’en serais voulu de l’avoir raté… mais toujours est-il que passé les fantastiques vingt premières minutes, Enter the Void n’a été pour moi qu’une longue souffrance dont la fin semblait inatteignable. Comme j’ai envié ceux qui peuvent quitter une salle avant la fin du film sans que cela les gêne. J’en suis incapable, et cette fois-là, j’aurais voulu. Oh oui j’aurais voulu.

Au rayon « film porté par le buzz et le public amateur de séries B », en voilà un qui n’a pas su me compter parmi ses admirateurs. Ne croyez pas que je fais mon snob, j’étais parmi les premiers à me réjouir d’un film réalisé par Stallone, après son réussi John Rambo, qui réunirait une ribambelle de gloires passées et présentes du cinéma d’action, du géant suédois Dolph Lundgren au nerveux Jason Statham en passant par Jet Li et Mickey Rourke. Je regrettais même que Stallone n’ait pas su convaincre Van Damme, Seagal et Norris d’être de la fête tant cela promettait. Perdu. En lieu et place d’un hommage aux films d’action années 80 qui aurait eu du recul et aurait offert un second degré jouissif, Stallone se tire une balle dans le pied en jouant le premier degré à fond, faisant rapidement basculer le film au rayon des nanars ni drôles ni assumés.

Lorsque j’ai dressé la liste les films que je considère comme les plus nuls et insupportables de 2010, neuf films se dégageaient nettement. Quand j’ai voulu en choisir un de plus pour que cela puisse faire un Top 10 des plus mauvais, plutôt que de casser inutilement une ineptie beauf comme Camping 2, j’ai voulu réunir ces trois succès du box-office, dont deux sont mêmes les films ayant réalisé le plus d’entrées en France en 2010. Constater le succès incommensurable de ces trois films a été pénible, tant cinématographiquement ils ont été trois amères déceptions. Burton a confirmé avec son effarante relecture d’Alice qu’il n’est plus du tout un cinéaste intéressant (qu’elles sont loin les années 90 !). Canet, après l’haletant Ne le dis à personne, nous a planté un pavé larmoyant et agaçant sur le crâne. Quant à Harry Potter, c’est à se demander pourquoi le dernier livre a été coupé en deux films tant cette première partie ne se signalait que par son immense vacuité scénaristique.

Allez-y, balancez vous aussi… je suis sûr que vous en avez vu quelques unes, des daubes cinématographiques…

mardi 4 janvier 2011

2010 au cinéma, c'était ça...

Comme chaque année depuis que j’ai lancé cet impossible blog ciné (retrouvez les éditions 2009 et 2008), voici, quelques jours après l’adieu à 2010, quelques pensées sur ce que m’a appris ou confirmé l’année cinématographique qui vient de s’écouler…

- Le genre documentaire a accouché de films majeurs cette année (Anvil, the story of Anvil, L’épine dans le cœur…)

- Les films d’auteurs récompensés en festivals peuvent être mauvais. Désolé Lebanon, c’est la vérité.

- Les films qui trainent depuis des années sur des étagères peuvent être bons (I love you Phillip Morris, L’Élite de Brooklyn). Ou pas (Repo Men).

- Mel Gibson a failli nous faire croire à un retour devant la caméra cette année… Ca n’a pas duré .

- Jeff Bridges est un grand acteur qui aurait dû recevoir un Oscar depuis des années… sauf qu’en 2010, c’est Colin Firth qui aurait dû l’avoir. Pas grave, il paraît qu’il va l’avoir en 2011…

- Martin Scorsese s’enfonce un peu plus à chaque film dans la catégorie « Bons réalisateurs », et ça fait de la peine.

- Daniel Day-Lewis ne peut pas sauver une daube à lui tout seul, même entouré de stars sexy dans Nine.

- Roman Polanski est un grand cinéaste. Wouah. Ca faisait longtemps que je n’avais pas eu envie de le dire.

- Takeshi Kitano est un bon cinéaste. Wouah. Ca faisait longtemps que je n’avais pas eu envie de le dire.

- Bertrand Blier est un mauvais cinéaste. Wouah. Ca faisait longtemps que je ne l’avais pas dit. Euuh non en fait, je l’avais déjà dit à son dernier film…

- Le cinéma bulgare, c’est beau.

- La comédie romantique française fine, drôle et jouissive existe, c’est officiel. Merci L’arnacoeur.

- Les acteurs considérés comme ringards peuvent être de putains de bons acteurs si on leur laisse une chance. Christophe Lambert (White Material), Wesley Snipes (L’élite de Brooklyn), merci de le prouver. Et ils peuvent aussi être fun, n'est-ce pas Dolph et Steven ?

- George Clooney, on l’oublie trop, est un acteur qui compte. In the Air + Fantastic Mr Fox + The American la même année ?! Du calme George, faut en laisser un peu pour les autres !

- Tim Burton, c’est plus ce que c’était. Depuis longtemps. Et Johnny Depp qui danse comme un couillon à la fin d’Alice au Pays des Merveilles n’y change rien, Tim. Au contraire.

- Reproduire à New York le concept de Paris Je t’aime n’était pas, mais alors pas du tout une bonne idée.

- Le documentaire a été un genre majeur en 2010 (Bébés, Waking sleeping Beauty…). Ah, je l’ai déjà dit ?

- Mammuth ne tient peut-être pas la route sur la durée d’un long-métrage, mais le film décroche une place dans le Top 3 des séquences les plus insolites et hilarantes de l’année. Ceux qui l’ont vu savent de laquelle je parle. Bah oui quoi, la branlette des cousins !

- Le cinéma de Brillante Mendoza, c’est de la bombe sur pellicule. J’en veux encore, et encore !

- Imogène McCarthery, c’était bien nul quand même, ça fait tâche sur ton CV, Lambert Wilson. Heureusement que t’as eu Des Hommes et des Dieux et La Princesse de Montpensier aussi cette année !

- Franchement un nouveau Freddy, c’était pas obligé les gars. Un nouveau Robin des Bois non plus, remarquez… et un nouvel Iron Man non plus, en fait.

- Prince of Persia, bah c’était bien sympa. Ca, c’est écrit…

- J’ai revu Shah Rukh Khan sur grand écran, et ça fait plaisir, même si ce n’était que dans My Name is Khan.

- Bon bah… comment dire… nan je sais pas moi… enfin, si si j’assume, y a pas de problème… J’ai chialé devant Hatchi. Oui oui, le film avec Richard Gere et son chien.

- Que ce soit dans Un Poison Violent ou la bande-annonce de The Social Network, la reprise par une chorale de Creep de Radiohead donne des frissons.


- Je le dis ou pas que j’ai aussi pleuré devant Toy Story 3 ?

- Phénomènes Paranormaux avec Milla Jovovich, bah j’ai bien marché moi… Voilà ça aussi c’est écrit…

- Karaté Kid, c’est sorti le même jour que The Expendables, mais c’était vachement mieux. La faute à Jackie Chan, et sa vraie perf’ d’acteur.

- Cette année, la Palme d’Or aurait dû être coréenne et non thaïlandaise.

- Le film le plus drôle de l’année était produit par Judd Apatow, ça vous étonne ? Ca s’appelle American Trip pour ceux qui veulent se rattraper.

- Le prix du plaisir coupable de l’année est remporté haut la main par Piranha 3D. Merci Alex Aja, personne ne filme des piranhas attaquant des bimbos en bikinis comme toi.

- Dynamite ! Dynamite !!

- Des Hommes et des Dieux était excellent, mais j’attendais mieux. J’attendais trop.

- Ben Affleck sera un grand réalisateur, probablement. Et si Terrence Malick le veut, il sera aussi un grand acteur. Qui l’eut crû ?

- Le cru 2010 de Woody Allen était tout petit. Mais alors tout petit.

- David Fincher est le cinéaste le plus constant et passionnant du cinéma américain au moment où j’écris ces lignes. Et au moment où vous les lisez, il y a de fortes chances qu’il le soit toujours. Ouais, toujours.

- Guillaume Canet a trompé plus de 5 millions de français, même s’ils ne s’en sont pas tous rendus compte.

- Le documentaire a été un genre majeur en 2010 (Nostalgie de la lumière, Armadillo…). Comment ça je l’ai déjà dit deux fois ?!

- Enfermez Ryan Reynolds dans un cercueil pendant 1h35 avec un téléphone portable et un briquet, et vous avez un des meilleurs suspenses de l’année. Garanti.

- Paul Greengrass et Doug Liman ont tous deux réalisés des films de la trilogie Jason Bourne dans le passé, et cette année, ils ont tous deux signé les films les plus virulents politiquement du cinéma américain (Green Zone et Fair Game). Et tant pis s’ils arrivent tard.

- Machete don’t text. Machete brings evidence. Machete improvise. Machete est une star.

- Faire un film drôle sur le terrorisme, c’est possible. Et pas que drôle. Fin, lucide, intelligent et audacieux, aussi. Bravo We are Four Lions.

- Un film qui s’intitule Returned single-legged man peut ne pas du tout figurer d’unijambiste à l’écran, et ça le rend encore plus cool.

- Je n’avais jamais vu autant de films de Takeshi Kitano en une année sur grand écran : quatre à la rétro à Beaubourg plus deux sortis en salles, ça fait six ! Et ça fait du bien !!

- Les vieux films, c’est comme les nouveaux : au cinéma, c’est encore meilleur. Les moissons du ciel, Il était une fois dans l’Ouest, Le Bal des vampires, Du Silence et des Ombres, Marathon Man, Les Duellistes… La liste pour le prouver a été longue en 2010. Et elle le sera tout autant en 2011, j’en suis sûr.

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