mercredi 25 février 2009

Meilleures Perf' : Dennis Quaid

Quand on aime le cinéma, on aime faire des listes. Les meilleurs films, les salles préférées, les projets les plus excitants, les personnages les plus atypiques... Et également les meilleures performances de certains acteurs. Vous risquez de voir régulièrement sur ce blog ce genre de listes, et pour inaugurer ce genre de « meilleures performances d’un acteur », autant commencer par un acteur dont on ne parle pas assez à sa juste valeur, Dennis Quaid.

Incarnation parfaite du cinéma américain des années 80, Quaid semblait destiné au firmament Hollywoodien, à la A-list tant convoitée. Une belle gueule, un sourire emblématique à la Jack Nicholson, un couple de rêve formé avec Meg Ryan. Et puis tout s’est écroulé, drogue, divorce, traversée du désert, jusqu’à une renaissance dans les années 2000 grâce notamment à Steven Soderbergh qui l’a dirigé dans Traffic et produit dans Loin du Paradis. Pourtant, en dressant ce Top 10 des meilleures interprétations de Quaid, la répartition d’une décennie à l’autre est équilibrée. Finalement, malgré les coups durs, Quaid est resté constant dans la qualité de son travail…
Je précise bien que cette liste distingue la performance d’acteur, et non forcément la qualité du film (même si parfois cela va bien sûr de paire).

1. Far From Heaven (2002)
Père de famille luttant contre ses désirs inavouables dans la prude Amérique puritaine des années 50, Dennis Quaid navigue en plein contre-emploi sous les yeux de Todd Haynes. Son désespoir déchirant lui a valu une pluie de récompenses méritées (sauf un Oscar, même pas nommé !). Là où on l'attendait le moins, le comédien déploie la meilleure interprétation de sa carrière.


2. En Bonne Compagnie (2004)

S’il se trouve souvent à jouer des rôles plus jeunes que son âge, Quaid a trouvé en Dan Foreman, publicitaire quinquagénaire jonglant entre sa vie de famille et ses soucis de boulot, un personnage en adéquation avec sa personne. Ce qui lui alla comme un gant, y insufflant un mélange de force et de fragilité rappelant les personnages masculins des comédies américaines des années 40.


3. Wyatt Earp (1994)

Si la star du western décrié est bien Kevin Costner, c’est Dennis Quaid qui vole toute l’attention dès qu’il apparaît à l’écran sous les traits de Doc Holliday. Délesté d’une vingtaine de kilos pour adopter le physique tuberculeux du légendaire cow-boy, Quaid, méconnaissable, croque un personnage macho et bourru dont l’humour et le sens de l’amitié forcent la sympathie.


4. L’étoffe des héros (1983)

Le premier grand rôle. Non pas en terme d’importance à l’écran, ni de succès au box-office, mais d’impact international. Quaid campe Gordon Cooper, l’un des pionniers de la conquête de l’espace, un pilote chien fou, séducteur, déconneur, vouant une admiration secrète pour Chuck Yeager, le briseur du mur du son n’ayant pas répondu aux sirènes de la gloire (interprété par Sam Shepard).


5. Savior (1998)
L’un des films les plus méconnus de Quaid, tourné dans sa période « traversée du désert » et produit par Oliver Stone. Le comédien texan y incarne un mercenaire en pleine guerre de Yougoslavie, un homme éteint et brisé, pris entre deux feux pour sauver un bébé. Le film ne commence vraiment qu’après une vingtaine de minutes, mais Quaid y délivre une performance tout en retenue, presque muette.

6. American Dreamz (2006)

On connaissait la capacité de Quaid à distiller de la bonne humeur dans un film, mais avec la complicité de Paul Weitz, qui l’avait déjà dirigé dans En Bonne Compagnie, l’acteur s’essaie carrément à la pure comédie. Il pastiche ici avec un talent comique irrésistible George W. Bush, président gaffeur et inculte prompt à la plus imbécile des remarques avec un sourire enfantin.

7. Flesh and Bone (1993)

Western moderne, Flesh and Bone est une perle malheureusement peu connue, un drame familial Texan, sec, avec un nombre minimum de personnages. Quaid est Arlis Sweeney, un homme errant de ville en ville avec le douloureux souvenir d’un massacre commis par son père (James Caan) dans son adolescence. Comme dans Savior, le mutisme sied parfaitement au comédien.

8. Great Balls of Fire ! (1989)

Dennis Quaid a comme tant d’autres, avant et après lui, tâté du biopic. A la fin des années 80, le texan s’est glissé dans la peau de Jerry Lee Lewis, l’homme qui jouait du piano debout et dynamitait la prude Amérique avec ses rocks endiablés et son mariage avec sa cousine mineure. Quaid ne fait pas dans la dentelle et se donne corps et âme pour rendre le Killer crédible. Et ça marche.

9. The Big Easy (1987)

L’un des meilleurs films noirs des années 80, The Big Easy est aussi l’un des plus sensuels. Dennis Quaid, toujours prompt à étaler son sourire enjôleur, y déploie surtout un charisme en parfaite harmonie avec l’atmosphère poisseuse et attirante de La Nouvelle Orléans. L’acteur joue de son charme naturel pour faire apprécier son Remy McSwain, flic corrompu et débonnaire.


10. Mort à l’Arrivée (1988)

Remake d’un film noir hollywoodien des années 50, Mort à l’arrivée repose tout entier sur les épaules de Dennis Quaid, qui est presque de tous les plans. Il rend haletante cette course contre le temps où il campe un professeur de littérature empoisonné, condamné à mourir dans les 24 heures et employant celles-ci à découvrir qui l’a tué, et pourquoi.


J’attends avec impatience sa performance dans
Smart People

Un premier film dans lequel Quaid interprète un professeur d’université veuf et renfrogné et dont l’arrivée du demi-frère, un loser beauf sur les bords, va dynamiter l’existence. Le film est malheureusement sans cesse repoussé depuis plusieurs mois. Toujours pas de date de sortie en France.

lundi 23 février 2009

La grandeur annoncée de Benjamin Button

Les grands films se sont faits rares ces derniers mois. D’excellents films, des films remarquables, fantastiques, oui, on les trouve régulièrement au cinéma. Des films qui marquent les esprits et auxquels on pense encore à la fin de l’année, on en dénombre plusieurs chaque année.


Mais un grand film, c’est autre chose. C’est un film que l’on ressent au plus profond de soi, qui nous transporte, nous fait explorer les recoins de nos désirs, nos doutes, nos rêves. C’est un moment d’ébahissement permanent, total. La sensation de vivre une expérience cinématographique comme on en vit rarement. Qui atteint une parfaite adéquation entre notre ressenti personnel, émotionnel, et l’admiration d’une œuvre pleine d’un point de vue technique.


Two Lovers de James Gray avait effleuré cette réussite l’an passé. The Chaser également. Mais il faut que je remonte à 2006, et au trio Le Nouveau Monde / The Host / Mémoires de nos Pères, pour retrouver entièrement le souvenir d’avoir ressenti cette plénitude cinématographique.


Cet instant suspendu, je l’ai à nouveau vécu ce week-end, dans la belle salle 1 de l'UGC Ciné Cité Les Halles, pendant les 2h40 qu’a duré la projection de L’étrange histoire de Benjamin Button, la fresque si intimiste de David Fincher. Bien sûr, après m’être épanché sur la rareté d’une telle sensation, inutile de préciser, que tout, techniquement, dans Benjamin Button, mérite le respect et l’admiration. De la mise en scène fluide et ambitieuse de Fincher à la photographie époustouflante de Claudio Miranda. Des maquillages et effets visuels si fins à l’interprétation retenue et étonnante des comédiens, Brad Pitt le premier. L’acteur trouve dans la transformation physique si inhabituelle de son personnage un terrain de jeu qu’il maîtrise magnifiquement, personnage en décalé par rapport au monde, parfois presque fantomatique.


Au-delà de la technique et du rôle de chacun, c’est bien la réflexion et l’observation de David Fincher et son scénariste Eric Roth qui poussent à l’admiration totale. La force avec laquelle, partis d’une courte histoire de F. Scott Fitzgerald, ils tissent une fresque ayant pour thème central le vieillissement et le rapport à la mort. Cet homme qui naît bébé avec les traits d’un vieillard, et rajeunit tout au long de sa vie jusqu'au berceau final, devient le sujet rêvé pour se pencher sur le rapport de l’être humain au temps qui passe, et à quel point celui-ci nous affecte chacun différemment.


Plus qu’un siècle, plus qu’une succession d’époques, David Fincher nous fait traverser une vie. Une vie dont la difformité nous ramène à la linéarité de la nôtre. On en ressort à fleur de peau, bouleversé par un personnage hors du commun, bouleversé par un destin remarquable, bouleversé par l’instant que dure la vie.


Allez profiter d’une telle œuvre si ce n’est déjà fait. Elle est d’une grandeur rare.

samedi 21 février 2009

11 films pour déjà rêver de 2009

La logique aurait voulu que je jette un œil sur les films les plus alléchants de 2009 plus tôt, mais la logique est parfois ennuyeuse. Chaque année je salive à l’avance à l’évocation de certains films qui émailleront les douze mois à venir, mais l’année étant déjà quelque peu entamée, oublions le premier trimestre : il y a déjà amplement de quoi rêver avec les trois restant. La preuve par onze.


Ponyo sur la falaise

Sortie France : 8 avril

Hayao Miyazaki est un enchanteur, un véritable faiseur de rêves sur grand écran. Le maître de l’animation japonaise, 68 ans, semble tout à fait incapable de décevoir et aligne les chefs-d’œuvres. A mes yeux Le Château Ambulant a marqué son apothéose de conteur, et il me semble guère possible que Ponyo, la rencontre entre un garçon haut comme trois pommes et une princesse poisson rêvant de devenir humaine, le vaille. Mais… bon… je pensais la même chose après Le Voyage de Chihiro ! Je m’attends donc à tomber sous le charme.


Star Trek

Sortie France : 6 mai

Quoi ? Star Trek ?? Un des films les plus alléchants de l’année ??? J’ai moi-même du mal à le croire. J’ai beau tenter de me raisonner, mais non, rien à faire, la prise en main de la vieillotte saga kitsch par JJ Abrams me fait trépigner d’impatience. L’homme à qui l’on doit la série la plus passionnante et ébouriffante qui soit (Lost évidemment !) rend tout de suite l’origine de Spock, l’Enterprise et tout l’univers Star Trek (ennuyeux à souhait jusqu’ici), irrésistible. Le langage Klingon va-t-il donc sortir de sa ringardise ? Winona Ryder aura-telle les mêmes oreilles pointues que Spock ?


Inglorious Basterds

Sortie France : 19 août

Un jour, on se retournera peut-être sur les années 90/2000 en se disant : « Mais c’était quoi tout ce cirque cinéphilico-geek autour de Quentin Tarantino ?? ». En attendant, ce jour n’est toujours pas venu, et QT reste un des mecs les plus barrés à qui des producteurs osent confier une telle liberté artistique. Voilà des années que le réalisateur de Pulp Fiction rêve de réaliser SON film sur la Seconde Guerre Mondiale, et le rêve se concrétise enfin. Et franchement, Tarantino balançant des soldats juifs derrière les lignes ennemies pour scalper des nazis, qui, mais QUI, n’est pas curieux de voir ça ??


Funny People

Sortie France : 16 septembre

Judd Apatow derrière la caméra, Seth Rogen, Adam Sandler, Leslie Mann, Jonah Hill, Jason Schwartzman et Eric Bana devant. Voilà, tout est dit. Comment une telle combinaison de talents pourrait résulter autrement qu’en une comédie fine, intelligente et absolument désopilante ? D’autant que le film prend place dans le milieu de la comédie scénique. A noter que Bana, s’il est surprenant de le trouver ici, a commencé en Australie dans la comédie. Entre ce faux contre-emploi et son rôle de grand méchant dans Star Trek, 2009 va nous révéler l’acteur de Munich sous un autre jour.


Taking Woodstock

Sortie France : 30 septembre

Un pied en chine, un autre aux Etats-Unis, Ang Lee mène depuis près de deux décennies une carrière remarquable. Il a réalisé le plus grand succès au box-office américain pour un film en langue étrangère (Tigre et Dragon), un des films indépendants américains les plus réussis des années 90 (The Ice Storm), un western homosexuel ayant prouvé la valeur à l’écran d’Heath Ledger (Brokeback Mountain), et un film d’espionnage chinois d’une sensualité renversante (Lust, Caution). Le voilà qui s’attaque à l’Amérique de 1969 et au mythe Woodstock avec devant la caméra Emile Hirsch et Liev Schreiber. Tout simplement alléchant.


Shutter Island

Sortie France : 14 octobre

Le nom de Martin Scorsese justifie à lui seul de considérer un film comme l’un des plus attendus de l’année. Ce qui rend Shutter Island vraiment indispensable, c’est que le réalisateur de Casino s’attelle ici à un roman de Dennis Lehane, probablement l’un des meilleurs auteurs américains actuels (on lui doit notamment Mystic River et Gone Baby Gone, déjà portés à l’écran). L’intrigue nous plonge dans le Boston des années 50, dans un hôpital psychiatrique d’où une meurtrière s’est échappée et après laquelle courent deux flics. Ceux-ci sont interprétés par Leonardo DiCaprio et Mark Ruffalo.


Micmacs à tire-larigot

Sortie France : 28 octobre

Jean-Pierre Jeunet a une pelletée de détracteurs estimant que le réalisateur du Fabuleux destin d’Amélie Poulain est honteusement surestimé. Je n’en fais pas partie. Cinq ans après son Long dimanche de fiançailles, Jeunet revient pour une comédie qui s’annonce totalement folle dans le milieu des fabricants d’armes, peuplée de personnages frappadingues. Dany Boon, en passe de devenir (si ce n’est déjà fait) l’acteur le plus bankable du cinéma français, est en haut de l’affiche, entouré comme toujours chez Jeunet de gueules inénarrables. A coup sûr le film français le plus attendu de l’année.


The Imaginarium of Doctor Parnassus

Sortie France : 11 novembre

L’attend-on avec tant de curiosité car il s’agit de Terry Gilliam et de son imagination débridée, ou bien car il s’agira de la dernière apparition à l’écran de l’australien Heath Ledger, grand comédien en devenir mort bêtement trop jeune ? Probablement un peu des deux. Le décès de Ledger en plein tournage entretient la légende maudite de Gilliam, qui a dû improviser pour boucler son film, et pour ce faire a modifié son scénario et engagé sur le tard Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrell pour palier l’absence de son acteur. Le film aura quoiqu’il arrive une saveur particulièrement amère du fait du destin de son héros.


Avatar

Sortie France : 16 décembre

12 ans. Aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est le laps de temps qui s’est écoulé depuis le dernier long-métrage (de fiction) réalisé par James Cameron, Titanic. Après avoir mis en scène le plus gros succès de l’histoire du cinéma, tout le monde pensait que Cameron profiterait de ce triomphe pour faire ce qu’il voulait. En fait il s’est éloigné des plateaux pendant tout ce temps, travaillant notamment sur cet Avatar, une aventure spatiale avec guerre extraterrestre à la clé qui a été tournée pour être projetée en 3D. J’ai beau ne pas être fan du travail de Cameron, un exil si long et une bataille intergalactique méritent bien une forte curiosité (tout de même, on a beau me dire le contraire, son Aliens est le plus faible de la série…).


Thirst

Sortie France : non déterminée

Pour finir, deux films coréens ne bénéficiant pas encore de date de sortie, mais qui ne manqueront pas de gagner nos écrans, selon toute vraisemblance, cet automne. Le premier, Thirst, est signé Park Chan-Wook, le plus célèbre cinéaste de la « nouvelle vague » coréenne, rendu culte par sa trilogie de la vengeance, et particulièrement Oldboy, Grand Prix à Cannes en 2004 sous la Présidence de Tarantino. Son nouveau film a pour protagoniste un prêtre qui, suite à une expérience scientifique qui tourne mal, devient… vampire. Sous la soutane, le meilleur acteur asiatique, Song Kang-Ho (récemment vu dans Le Bon, la Brute, le Cinglé).


Mother

Sortie France : non déterminée

Le second film coréen, tourné dans la plus grande discrétion l’automne dernier, est à mettre au crédit d’un des tous meilleurs cinéastes à avoir émergé ces dernières années, Bong Joon-Ho. Il a suffit d’un polar désespéré (Memories of Murder), d’un film de monstre désarmant (The Host), et d’un segment de film à sketches d’une poésie bouleversante (dans Tokyo !) pour l’imposer dans le cœur des cinéphiles. Il retourne avec Mother sur le territoire du polar qui l’a fait connaître, avec l’histoire d’une mère ratissant les bas-fonds d’une petite ville pour découvrir le véritable auteur d’un meurtre qui a envoyé son fils en prison. Aura-t-on droit à un deuxième grand film noir coréen, après la maestria The Chaser ? Peut-être le saura-t-on dès le Festival de Cannes, où il ne serait pas étonnant de trouver Mother (ainsi que Thirst ?).

dimanche 15 février 2009

Un week-end au ciné - Chapitre 1

Je manque de temps pour rendre compte pleinement de tous les films que je vois. Plutôt que de me contenter de sélectionner un film au hasard de mes goûts et humeurs, voici une tentative différente : raconter mon week-end (ou ma semaine) ciné régulièrement, ce qui ne m’empêchera pas à chaque fois que l’envie m’en prend de mettre en lumière un film me tenant particulièrement à cœur (ou me gonflant profondément !). Et comme ça vous aurez une idée de ce que je pense de (presque) tous les films que je vois, toujours agrémenté des petites anecdotes de visionnage.


Essayons donc. D’autant que ce week-end de février a été fructueux en films, avec pas moins de six excursions en salles. La première eut lieu vendredi au MK2 Quai de Seine, à la découverte de Doute, le premier film de John Patrick Shanley depuis Joe contre le volcan en 1990. Un bail. Depuis, Shanley s’est fait dramaturge avec la pièce « Doute » contant l’affrontement entre une nonne revêche et un prêtre progressiste dans l’Amérique des années 60.


Shanley attire dans les filets de ses dialogues savoureux Meryl Streep, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams et Viola Davis. Quatre comédiens qui, fait rarissime, se trouvent tous nommés aux prochains Oscars, Streep en tant que Meilleure Actrice et les trois autres en Meilleurs seconds rôles. Et à la vision du film, on se demanderait presque pourquoi, tant le talent des acteurs et les dialogues bien sentis ne servent qu’un scénario et une mise en scène propres et attendus. Rien de révolutionnaire.


Au moins y a-t-il le plaisir du jeu, ce qu’on peut difficilement accorder aux Seigneurs de la Guerre, vus le lendemain à l’UGC Ciné Cité Les Halles. Le film chinois, « le plus gros succès de tous les temps en Asie » selon la campagne de promo, s’avère une indéniable déception pour qui (comme moi) s’attendait à une épopée flamboyante. Peter Chan, déjà responsable du raté Perhaps Love, tricote comme il peut cette succession de scènes guerrières sans attrait, manquant de lier les intrigues géopolitiques à l’action. Quand on sait que le film a bénéficié de pas moins de huit (!!!) scénaristes, on ne s’étonne pas du méli-mélo trop formaté qui se dégage de l’ensemble, malgré un dernier acte plus intéressant pace que plus nuancé et osé.


Du coup je n’en veux pas le moins du monde au mec un peu allumé se trouvant au deuxième rang qui a passé le film à s’exclamer et se marrer devant le spectacle. Il n’avait pas tout à fait tort.


Cette déception m’a également aidé à apprécier Ce que pensent les hommes dans la foulée, la comédie romantique de Ken Kwapis alignant un casting féminin monstre (Jennifer Aniston, Jennifer Connelly, Scarlett Johansson, Drew Barrymore). Cette observation légère des relations homme/femme passe étonnamment bien compte tenu de sa durée (2h10) et n’en déplaise à certains, offre le beau rôle au mal-aimé Ben Affleck qui a fait applaudir toutes les spectatrices d’une salle 1 bondée des Halles, dans un grand geste romantique visiblement très apprécié.


Samedi soir, si je m’attendais à ce que la Saint-Valentin occupe de nombreux cinéphiles, il n’en fût rien. Dernière chance de voir Rescue Dawn lors de la rétrospective Werner Herzog à Beaubourg, la vaste salle 1 du Centre Pompidou se trouvait pleine à craquer pour découvrir cet inédit du cinéaste allemand qui traite sous forme de fiction une histoire qu’il a déjà racontée il y a 10 ans dans un documentaire : l’histoire de Dieter Dengler, pilote de l’armée de l’air américaine abattu au-dessus du Vietnam en 1965 et fait prisonnier dans la jungle par les Vietcong. Sans conteste le meilleur film vu ce week-end, Rescue Dawn est à la fois film de guerre, film de prison et survival. Herzog conte cette terrible tranche de vie avec un mélange d’âpreté et de poésie qui est souvent sa marque, à la façon d’un Terrence Malick européen (un bon cran en dessous tout de même niveau féerie visuelle).


Porté par un Christian Bale toujours aussi solide et bluffant, le film d’Herzog confirme surtout, pour ce qui est de l’interprétation, ce que je soupçonnais et qui vient de m’être donné de constater : Steve Zahn a un grand potentiel dramatique sous sa moue comique.


Dimanche, mon excursion cinéphile se déplace sur les Champs-Élysées. D’abord à l’Élysée Lincoln, petit cinéma Art et Essai à la programmation toujours aussi goûteuse, et qui est cette semaine l’une des rares salles à passer La petite fille de la terre noire, drame sud-coréen ayant remporté le Grand Prix au dernier Festival du Film Asiatique de Deauville. L’héroïne en est une petite fille de 8 ou 9 ans s’occupant de son grand frère ayant l’esprit d’un enfant de 3 ans, et de son père, travailleur des mines au chômage et malade, en pleine dérive.


Sobre, attachant, La petite fille de la terre noire rappelle le cinéma de Lee Chang-Dong (Oasis, Secret Sunshine), maître du cinéma mélodramatique coréen moderne, le lyrisme en moins. Avec une comédienne haute comme trois pommes admirable. A la sortie du film, je tombe sur un de ces cinémaniaques que je croise régulièrement dans l’un ou l’autre des cinémas de Paris. Aujourd’hui, c’est celui que j’appelle « l’homme aux sacs plastiques », habillé toute l’année comme si on était en été, à savoir en ce mois de février en T-shirt et espadrilles aux pieds, portant toujours avec lui un sac en plastique plein de je-ne-sais-quoi.


Mais je n’ai pas le temps de m’attarder pour voir s’il a lâché la Cinémathèque où je le vois habituellement pour la séance suivante du film coréen, car les héros de Push m’attendent dix minutes plus tard au Publicis, en haut des Champs. Tout l’intérêt de cette histoire de « on est des gens pas ordinaires avec des super pouvoirs et on vit parmi vous sans que vous le sachiez mais on est pourchassé par le gouvernement américain qui veut faire de nous des machines de guerre alors on se planque à Hong Kong » (on reprend son souffle), réside dans le cadre, Hong-Kong. La ville bouillonnante de Chine offre une atmosphère intéressante au film, assez divertissant mais pas le moins du monde transcendantal.


Voilà pour ce qui est de mon week-end ciné. Ce n’est pas encore cette semaine que j’ai eu le temps de voir L’étrange histoire de Benjamin Button. La semaine prochaine peut-être ?

jeudi 12 février 2009

Pourquoi Mickey Rourke doit gagner l’Oscar du Meilleur Acteur


Le 22 février prochain aura lieu la 81ème cérémonie des Oscars à Hollywood. L’une des catégories reine de cette soirée sera sans conteste celle récompensant le Meilleur Acteur de l’année. Cinq comédiens vont « s’affronter » : Richard Jenkins, nommé pour The Visitor, Frank Langella, pour Frost/Nixon, Sean Penn pour Harvey Milk, Brad Pitt pour L’Étrange Histoire de Benjamin Button, et Mickey Rourke pour The Wrestler.


S’ils sont cinq nommés, nul n’est dupe : la course ne se joue qu’entre deux de ces comédiens, qui se sont partagés tous les prix et récompenses décernés depuis le début la saison (excepté pour le Prix du National Board of Review qui l’a attribué à Clint Eastwood pour Gran Torino). Sean Penn et Mickey Rourke. Le rebelle gauchiste et le ringard mal aimé. Deux enfants de la méthode, héritiers de Pacino et De Niro.


Si je n’ai pas encore vu la performance de Penn dans Harvey Milk, cela ne m’empêche pas de proclamer que Mickey Rourke doit remporter l’Oscar du Meilleur Acteur. La preuve par cinq :


  • Parce que son interprétation de catcheur vieillissant, délaissé et à la rue de The Wrestler donne le frisson. L’œil brut et naturaliste de la caméra de Darren Aronofsky en fait un héros social moderne, naviguant entre passion et désespoir dans une époque qu’il a du mal à apprivoiser. Rourke est déchirant.


  • Parce que Mickey n’avait jamais auparavant été nommé aux Oscars. Cette injustice a beau être réparée, ce n’est pas suffisant. Jenkins gagne lui à être simplement nommé, et Penn, aussi grand acteur soit-il, jouit déjà de sa 5ème nomination, et d’une victoire en 2004 pour Mystic River de Clint Eastwood. A noter que Sean Penn avait dirigé Rourke dans The Pledge en 2001.


  • Parce que récompenser Mickey Rourke, c’est récompenser The Wrestler, un beau film d’auteur qui aurait mérité plus que 2 nominations, une pour Rourke et une pour Marisa Tomei en Meilleure Actrice dans un seconde rôle. Heureusement que le jury de Venise ne s’y était pas trompé et lui avait attribué l’Ours d’Or en septembre dernier !


  • Parce que récompenser Mickey Rourke, c’est saluer Michael Cimino, celui qui avait le mieux, jusqu’ici, taillé dans le diamant brut qu’est Rourke, dans L’Année du Dragon, et qui aujourd’hui manque au cinéma, se cachant loin des plateaux depuis trop longtemps.


  • Parce que Mickey a beau avoir été ringardisé par Double Team et la suite de 9 semaines et demi, il a beau avoir été massacré physiquement par la boxe et la chirurgie, il continue à dégager un charisme monstre teinté d’humilité, même lorsqu’il vient se montrer à nous lors d’une avant-première aux Halles, caché sous la capuche de son pull et derrière ses lunettes noires.

lundi 9 février 2009

Le Grand Chef et Tajja : la BD coréenne sur grand écran

L’adaptation au cinéma de bandes dessinées n’est pas l’apanage des cinémas français, américains ou japonais. La Corée du Sud a elle aussi une riche offre dans ce genre connu sous l’appellation « manhwa » (oui je sais ça ressemble à « manga », mais bon du coup c’est facile à retenir pour les néophytes !), et 2009 marque justement son centenaire.


A l’occasion de cet anniversaire, le Centre Culturel Coréen de Paris a organisé la semaine dernière une exposition sur le sujet, justement agrémenté de la projection de trois films adaptés de célèbres manhwas. Si je n’ai malheureusement pu assisté à la projection du tout récent Hello, Schoolgirl (Soonjeong Manhwa), je me suis rattrapé en allant voir les deux autres.


Le premier, Le Grand Chef, est présent mais sans cesse repoussé sur le calendrier des sorties françaises. Aux dernières nouvelles, le film de Jeon Yoon-Soo devrait finalement sortir en avril prochain. Le film a pour héros Sung-Chan, un ancien apprenti du plus prestigieux cuisinier du pays, qui, 5 ans après failli empoisonné accidentellement les jurés d’une compétition, voit poindre une opportunité de réaliser son rêve avorté via une nouvelle compétition.


Il est impossible de ne pas penser au Festin Chinois de Tsui Hark devant Le Grand Chef. Ce petit frère coréen du chef-d’œuvre de Hong Kong suit vaguement la même structure dans son récit, avec la mise à l’écart, le retour, la romance, les sidekicks à ressort comiques, l’éternel rival… Et au cœur du scénario, ce défilé gastronomique à vous mettre l’eau à la bouche en un instant.


Le film se regarde avec beaucoup de plaisir, malgré quelques petites tendances à verser dans le lacrymal. L’humour constant fait facilement oublier ce défaut. Mais il manque tout de même au Grand Chef la virtuosité d’un Tsui Hark derrière la caméra pour rendre le film mémorable. Tel quel, c’est une sympathique comédie.


Le troisième film projeté à l’exposition se montra nettement plus intéressant. Intitulé Tajja en coréen (le titre international oscille entre Tazza : the high rollers et The War of Flower), il prend place dans l’univers du jeu. Son protagoniste est Go-ni, un jeune homme qui va découvrir les cartes et l’addiction au jeu qui s’ensuit. Formé à l’art du hwatu (une spécialité coréenne) par un maître en la matière, il va très vite devenir l’un des plus habiles joueur (et tricheur) du pays. Sous la protection de Madame Jeong, à qui il sert d’amant et de gagne-pain, Go-ni va expérimenter l’adrénaline et le danger du jeu.


Seconde réalisation de Choi Dong-Hun, Tajja pourrait facilement être pris sur le papier pour un simple film d’arnaque, une sorte d’Ocean’s Eleven coréen. On en est finalement très loin. Tajja assure le show d’un divertissement intense tout en offrant une densité et une complexité scénaristique étonnante. Naviguant entre plusieurs périodes avec une facilité et une logique déconcertantes, Choi prend le temps de poser ses intrigues, ses personnages, comme si l’efficacité et l’automatisme habituellement attribués au genre ne l’intéressaient pas (le film dure 2h20 !!).


Or non seulement le suspense et la tension sont bien là, mais en plus le ton du film tend

régulièrement, avec talent, vers le dramatique, donnant au film un sacré caractère. Ajoutez à ce savant mélange de l’humour (via le comédien Yoo Hae-Jin, sidekick hilarant) et du charme (Kim Hye-Soo et Lee Soo-Kyeong m’ont laissé bouche bée)… que demander de plus ?

dimanche 8 février 2009

Slumdog Millionaire : chronique d’une réputation surfaite

Depuis septembre et sa présentation au Festival du Film de Toronto, tout le monde dans les cercles du cinéma n’a que ce titre sur les lèvres, Slumdog Millionaire. Le nouveau long-métrage de Danny Boyle serait, comme il se murmure, LE film de l’année. Un buzz qui n’a fait que s’amplifier avec la sortie du film aux Etats-Unis en novembre, suivie des premières et nombreuses récompenses qui sont venues jalonner son parcours.

Le paroxysme de cette fièvre générale devrait culminer aux prochains Oscars, dans deux semaines, où le film a des grandes chances de rafler les statuettes du Meilleur Film et du Meilleur Réalisateur (au moins !). Je me méfie toujours un peu de Danny Boyle, cinéaste touche-à-tout, parfois brillant, souvent bancal qui a pourtant signé son film le plus abouti l’année dernière, l’aventure psycho-spatiale Sunshine.

De toutes parts, je n’ai lu et entendu que du bien de Slumdog Millionaire. Devant un tel enthousiasme collectif, je ne me doutais pas une seconde que la vision du film constituerait la plus grosse déception de ce début d’année 2009.

Voici les raisons pour lesquelles Slumdog Millionaire nemérite pas, à mes yeux, tant de déférence :

- Parce que si je m’intéressais à « Qui veut gagner des millions ? », je regarderais l’émission à la télé. Or ce n’est pas le cas, et la version indienne, présente pendant un bon tiers du métrage de Boyle, n’est pas plus intéressante ou surprenante que la version Foucault.

- Parce que Danny Boyle retrouve le style tape-à-l’œil qu’il avait pourtant joliment délaissé le temps de Sunshine.

- Parce qu’à tellement revenir sur le plateau télé et à se focaliser sur la bluette sentimentale, Boyle oublie trop de s’attarder sur la richesse potentielle du cadre de son film : les bidonvilles de Mumbai, les tensions religieuses, la lutte pour s’extraire de la pauvreté, qui ne sont que vaguement effleurés au long du film

- Parce que la différence d’âge des comédiens Dev Patel et Freida Pinto est tellement évidente qu’on ne croit pas une seconde en leur couple censé avoir le même âge.

- Parce que l’émotion n’est pas au rendez-vous. Tout ce clinquant, tout ce pseudo suspense télévisuel, tout ce défilé d’anecdotes noie les sensations que devrait procurer le film.

- Parce qu’une fresque de Bollywood époustoufle mille fois plus visuellement, enchante mille fois plus émotionnellement, et contre toute attente réfléchit plus socialement que ce Slumdog Millionaire qui sait se montrer sympathique mais ne se montre pas à la hauteur de sa réputation.

Si c’est le cadre indien et romanesque qui vous a plu, tournez vous vers un bon film de Bollywood, un Devdas, un Swades, un Veer Zaara, et préparez-vous à un vrai déluge d’émotion, de splendeur et d’amertume.


jeudi 5 février 2009

Coeur d’encre : y a-t-il un projectionniste dans la cabine ?

Aller au cinéma plusieurs fois par semaine revient à accepter cette variable qui vient régulièrement titiller les maniaqueries cinéphiles de tout un chacun (en l’occurrence moi) : les projections ne sont pas exemptes de problèmes techniques. Il y a les problèmes techniques majeurs, comme l’incident déjà évoqué il y a quelques semaines d’une bobine en VF se glissant au milieu d’un film en VO, ou bien l’alarme incendie se déclenchant en plein milieu du film (pour Le sourire de Mona Lisa à l’UGC Ciné Cité Bercy il y a quelques années, heureusement le film était moyen)… Et les problèmes mineurs.


Mardi soir était ma dernière chance de voir Cœur d’encre en VO sur Paris. Vu les résultats au box-office du film de Iain Softley, il semble que je suis l’un des rares à m’être soucié de voir ce film d’aventures flirtant avec l’heroic fantasy. Mais depuis ma tendre enfance où ma sœur et moi regardions en boucle Princess Bride de Rob Reiner, je garde toujours un œil sur les films du genre, promettant péripéties extraordinaires dans des mondes fantastiques.


Surtout que Stardust de Matthew Vaughn a récemment prouvé qu’il était possible de réaliser un passionnant film d’heroic fantasy qui ne soit pas adapté de Tolkien. Cœur d’encre n’est finalement pas du niveau de Stardust, probablement un peu (beaucoup ?) parce que, comme Les Chroniques de Spiderwick l’année dernière, au lieu de nous entraîner dans un monde fantastique, le récit fait entrer des éléments d’un univers fantastique dans notre monde bien réel.


La balade au côté de Brendan Fraser, qui interprète un homme ayant le pouvoir de faire venir à la vie les personnages et décors des livres qu’il lit, s’avère tout de même sympathique, principalement grâce au comédien britannique Paul Bettany, que l’ont n’avait plus vu sur les écrans français depuis sa performance en Silas dans le pathétique Da Vinci Code de Ron Howard (mais je lui pardonne tout depuis son interprétation inspirée du docteur Maturin dans Master & Commander). Il campe ici un lâche mais attachant jongleur bloqué dans un monde qui n’est pas le sien.


Mais je m’éloigne de l’anecdote effleurée plus haut. Le petit problème technique qui m’est arrivé pendant la projection de Cœur d’encre m’était déjà arrivé lors d’autres projections, dans d’autres cinémas que l’UGC Ciné Cité Bercy, où je me trouvais mardi soir.


Lorsqu’un projectionniste cadre mal, le projecteur pointe un peu trop haut ou un peu trop bas sur l’écran, et on se retrouve avec un léger décalage : en l’occurrence, le projecteur pointait trop haut mardi soir, et il y avait donc quelques centimètres au bas de l’écran qui n’appartenait pas à la partie inférieur du plan projeté, mais à la partie supérieure ! Le haut du ciel apparaissait en bas de l’écran !

Au début du film cet écart était à peine visible, d’autant plus que beaucoup de scènes étaient sombres. Mais au fur et à mesure de la projection, l’écart s’est un peu plus creusé, jusqu’à être nettement visible tout le long du bas de l’écran. Une évolution renforcée par plus de séquences où brillait un ciel lumineux qui se trouvait d’autant plus visible au bas de l’écran.


Mon problème c’est que j’ai trop tendance à me focaliser sur ce genre de petits incidents techniques jusqu’à ne plus voir que cela… D’autant que j’étais assis en plein milieu de ma rangée en bas de la salle et que je me voyais mal perturber la rangée entière et remonter pour aller signaler le problème et rater 3 minutes du film, ce qui m’aurait encore plus gêné !


Il y a plus de deux ans déjà, un problème de son très léger pour une oreille peu pointilleuse m’avait déjà gâché ma seconde vision de The Host, dans ce même UGC Ciné Cité Bercy. J’avais quitté la salle pour leur signaler le problème, résultat j’avais perdu 5 minutes du film et ils s’étaient montrés incapables d’arranger cela en cours de route (les employés d’UGC défilaient dans la salle pour tendre l’oreille, mais m’avaient appris en fin de projection qu’il allaient essayer de régler le problème pendant l’interséance).


Au final je n’ai donc pas quitté mon siège pendant Cœur d’encre, me disant qu’à un moment ou un autre le projectionniste, s’il y en avait un, remarquerait le décalage et arrangerait cela. Ce qu’il fit effectivement, 7 ou 8 minutes avant la fin du film ! Il ne faudra pas qu’ils s’étonnent, à Bercy, s’ils me voient moins souvent à l’avenir…

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