Où commence l’intérêt que l’on porte à un film pour ce qu’il offre cinématographiquement, et non plus pour l’Histoire qu’il raconte et qu’il transmet ? C’est une question à laquelle il est souvent difficile de répondre face à une œuvre historique qui retrace des évènements et des personnages forts. Comme c’est le cas avec L’armée du crime de Robert Guédiguian.
Le nouveau film du cinéaste marseillais s’attache au groupe armé de Manouchian, poète résistant d’origine arménienne sous l’occupation allemande, qui fût chargé par sa hiérarchie de mener une armée de combattants fomentant des attaques stratégiques contre l’occupant, principalement à Paris. Un personnage charismatique ayant entraîné dans son sillage des jeunes de toutes origines prêts à lutter jusqu’à la mort.
Un tel récit promet d’être hautement cinématographique, pourtant le film s’engage de façon bancale. Une belle séquence en voiture ouvre L’Armée du crime, où les résistants sont conduits vers leur mort, admirant ces parisiens et parisiennes flânant dans la rue avec la vie devant eux, lorsqu’eux savent que dans quelques heures, le néant les attend. Cette scène très forte laisse ensuite place à une entame de film qui se cherche clairement, à travers des dialogues maladroits et un jeu de comédiens guindé.
Pourtant Guédiguian ne craque pas, l’écriture se fait plus souple, les acteurs trouvent leurs aises, et le film trouve son souffle. Habitué au cinéma d’auteur de moindre envergure, Guédiguian peut parfois sembler peu à l’aise avec une production d’une telle ampleur. Mais le cinéaste trouve le cœur du film dans l’histoire qu’il veut transmettre, celle de l’idéal et de la lutte contre l’oppression et le pouvoir, un thème qu’il développe régulièrement dans sa filmographie.
Si l’histoire de Manouchian et ses hommes est celle de la résistance, c’est aussi celle d’un ennemi qui a pour visage la France elle-même, la France de la collaboration, de la police pétainiste, écœurante. Les allemands ne seraient presque « que » des méchants de second plan comparés à ceux, plus sournois et zélés, qui collaborent avec l’ennemi.
Face à la classe de Simon Abkarian, Robinson Stévenin (pourtant souvent agaçant devant la caméra d'autres cinéastes) tire son épingle du jeu dans la peau du personnage le plus fort, juif, résistant, frère, fils, amant, homme de cran et d’émotion que le comédien s’approprie magnifiquement. Les autres jeunes se montrent pâles à ses côtés.
Où commence l’intérêt porté au film et non plus au simple sujet ? Lorsque l’œuvre fait se poser cette question, elle vaut déjà d’être vue.
Le nouveau film du cinéaste marseillais s’attache au groupe armé de Manouchian, poète résistant d’origine arménienne sous l’occupation allemande, qui fût chargé par sa hiérarchie de mener une armée de combattants fomentant des attaques stratégiques contre l’occupant, principalement à Paris. Un personnage charismatique ayant entraîné dans son sillage des jeunes de toutes origines prêts à lutter jusqu’à la mort.
Un tel récit promet d’être hautement cinématographique, pourtant le film s’engage de façon bancale. Une belle séquence en voiture ouvre L’Armée du crime, où les résistants sont conduits vers leur mort, admirant ces parisiens et parisiennes flânant dans la rue avec la vie devant eux, lorsqu’eux savent que dans quelques heures, le néant les attend. Cette scène très forte laisse ensuite place à une entame de film qui se cherche clairement, à travers des dialogues maladroits et un jeu de comédiens guindé.
Pourtant Guédiguian ne craque pas, l’écriture se fait plus souple, les acteurs trouvent leurs aises, et le film trouve son souffle. Habitué au cinéma d’auteur de moindre envergure, Guédiguian peut parfois sembler peu à l’aise avec une production d’une telle ampleur. Mais le cinéaste trouve le cœur du film dans l’histoire qu’il veut transmettre, celle de l’idéal et de la lutte contre l’oppression et le pouvoir, un thème qu’il développe régulièrement dans sa filmographie.
Si l’histoire de Manouchian et ses hommes est celle de la résistance, c’est aussi celle d’un ennemi qui a pour visage la France elle-même, la France de la collaboration, de la police pétainiste, écœurante. Les allemands ne seraient presque « que » des méchants de second plan comparés à ceux, plus sournois et zélés, qui collaborent avec l’ennemi.
Face à la classe de Simon Abkarian, Robinson Stévenin (pourtant souvent agaçant devant la caméra d'autres cinéastes) tire son épingle du jeu dans la peau du personnage le plus fort, juif, résistant, frère, fils, amant, homme de cran et d’émotion que le comédien s’approprie magnifiquement. Les autres jeunes se montrent pâles à ses côtés.
Où commence l’intérêt porté au film et non plus au simple sujet ? Lorsque l’œuvre fait se poser cette question, elle vaut déjà d’être vue.
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