Chaque année, à la rentrée, c’est le rendez-vous incontournable. Le festival qu’il ne faut pas manquer lorsqu’arrivent les premiers jours de septembre. Pendant que les stars défilent à Venise (oui, non, ce n’est pas de la Mostra que je parlais…), à Paris, on s’engouffre dans Les Halles pour s’installer au Forum des Images où L’Étrange Festival prend ses quartiers pendant près de dix jours. L’année dernière, j’avais arrêté mon choix sur trois films : le western australien The proposition, l’aventure féodale japonaise Goemon, et l’évasion lunaire Moon. Ces deux derniers sont par la suite sortis directement en DVD, et en ce qui concerne Moon, c’est une honte indicible tant le premier film de Duncan Jones est un bijou de science-fiction comme on en voit peu.
Enfin, laissons l’édition 2009 dernière pour se concentrer sur l’édition 2010. Que je ne trouve pas 2 ou 3 films me faisant me pourlécher les babines à l’avance, cela n’arrive jamais avec L’Étrange Festival. Cette année ne fait pas exception, et mon programme se décline déjà en six films. Un japonais, un coréen, un chinois, un serbe, un suisse, et un britannique. L’éclectisme géographique est total !
J’ai donc ouvert mon Étrange Festival samedi soir à 22h, entourés de geeks fans de cinéma fantastique japonais, avec Mutant Girls Squad. Ambiance étrange (ça tombe bien) pour cette projection, présentée par un type qui semblait être de la rédaction de Mad Movies et était tout enthousiaste à l’idée de voir le film avec nous (eh oui car il ne l’avait pas vu !), espérant qu’on serait plus, qualitativement parlant, du côté du génial Machine Girl plutôt que du pourri Samourai Princess (ce sont ses mots, moi je ne les ai pas vus ces films, le genre n’est pas ma spécialité).
Ce que je regrette, c’est que ce gars de Mad Movies ne soit pas revenu à la fin de la projection pour nous révéler si finalement Mutant Girls Squad était à ranger du côté des ratés du genre ou des perles. Pour le profane que je suis, le film s’est apparenté à un bon gros nanar. Une série Z cheap faisant passer un film de Uwe Boll pour une superproduction à 100 millions de dollars (je parle du budget bien sûr, pas de la qualité du film). Le film suit le destin d’une lycéenne nipponne qui découvre du jour au lendemain qu’elle n’est en fait qu’à moitié humaine. Son père est en effet un HILKO, une race présente sur Terre bien avant les hommes, dotée de pouvoirs (et d’attributs) hors du commun. Elle est alors recrutée par d’autres HILKO pour défendre leur cause contre ces humains qui cherchent à les anéantir.
Et c’est parti pour 1h30 d’effets spéciaux ridicules, de dialogues bidons, de mise en scène grossière, et d’intrigue écrite à l’arrache. Bien sûr, l’ensemble est tellement hallucinant de pauvreté qu’il s’en dégage un charme certain par moments, un charme qu’étaient à l’évidence venus chercher les spectateurs connaisseurs présents dans la salle 500 du Forum des images, qui n’ont pas arrêter d’applaudir le film 1h30 durant. Sont-ce les têtes qui explosent, les bras katanas, les fesses agrémentées d’une tronçonneuse (si si) qui les ont rendus ainsi hystériques ? Sûrement, et ce n’est pas méchant (même si parfois un peu long, notamment lorsque notre héroïne dézingue des humains pendant 10 minutes avec monotonie).
Cela m’a rappelé qu’à l’édition 2005 de l’Étrange Festival, j’avais vu le sympathique Cutie Honey d’Hideaki Anno, moins cheap et autrement plus réussi. Quel que soit mon avis, la salle a chaudement applaudi Mutant Girls Squad. Tant mieux pour eux, mais pour moi, l’entame du Festival 2010 a donc été laborieuse quoiqu’originale. Demain, rendez-vous avec un polar coréen…
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