J’ai encore les yeux dans les étoiles. Non, pas dans les étoiles. En pleine mer, dans un cargo miteux. Et dans les dunes du Sahara après un crash d’avion. Et à bord d’un galion à combattre des pirates. Non non non, encore mieux, au Maroc, à bord d’un side-car, à courser un faucon dans les rues étroites d’une cité ensoleillée. Mon esprit bourdonne de ces aventures en cascade. Mon pouls se repose à peine de ces péripéties internationales. Celles de Tintin, Milou et du Capitaine Haddock dans Les Aventures de Tintin : le Secret de la Licorne.
La salle était pleine, un peu méfiante de voir Hollywood s’emparer du héros de notre enfance et de lui faire subir le traitement de la motion capture désincarnée, mais en même temps excitée, se disant que peut-être, Steven Spielberg et Peter Jackson allaient nous embarquer pour un voyage palpitant dans l’univers d’Hergé. La crainte a commencé à s’éteindre dès le générique de début, petit bijou malin rappelant celui d’Attrape-moi si tu peux du même Spielberg. Dix minutes plus tard, je n’avais déjà plus la tête à craindre quoi que ce soit. Tintin m’avait déjà happé, pour ne me relâcher qu’1h45 plus tard. 1h45 parfois totalement folles, tant la qualité visuelle du film, incandescente, joue magnifiquement avec une mise en scène fluide et étonnante de Spielberg, où technique et narration se conjuguent à merveille, où l’action la plus déchaînée répond à l’humour le plus féroce.
J’ai jubilé, oh oui j’ai jubilé devant les aventures de Tintin, sa rencontre avec Haddock, leur amitié naissante sur fond de cette course effrénée pour percer le secret de la Licorne. Certes le scénario prend quelques libertés avec l’œuvre d’Hergé, principalement pour resserrer l’action et trouver un langage cinématographique propre à un personnage très BD dont les capacités à devenir un héros de cinéma n’étaient pas évidentes, mais il n’y a jamais trahison, et l’on se sent bercé dans l’univers avec lequel on a grandi. C’est ce qu’il fallait faire, savoir s’approprier les personnages pour mieux les propulser sur grand écran. Et ainsi nous propulser avec eux.
Tintin par Spielberg, c’est un plaisir de cinéma pur et intense, fougueux, plein de gouaille (Haddock est parfait). Qu’il fait bon déjà rêver à de futures aventures…
15 commentaires:
Si c'est si bien ... je vais me précipiter pour aller le visionner !
Perso, j'hésitais pas mal, vu que le motion capture et moi, on n'est pas très copains. Cela dit, j'en entends de plus en plus de bien, et puis, zut, quoi ! Spielberg !
Du coup, je vais y aller. Quand ? Je ne sais pas. Le week-end prochain, peut-être. Ou encore le suivant.
Oui c'est vrai, l'adaptation est réussie! Il va falloir que j'écrive un article là-dessus :)
Content que tu partages mon enthousiasme Ted !
Les autres, oui il faut aller le voir !!!
Salut David,
Es-tu allé le voir en VO ou VF ? La VF me tente un peu plus. Les noms modifiés risquent de me gonfler. Et la prononciation de tintin en anglais...
Salut Nyal,
VO pour moi !
Ce n'est pas un dessins animé comme les Simpsons où je voulais des voix connus et où il n'y a pas de performances d'acteurs. Là ce sont des acteurs, des performances, et de toute façon en VF on ne retrouverait pas les voix du dessin animé de notre enfance. Je ne m'interdis pas de retourner le voir en VF plus tard, mais la VO a son importance pour un film en motion capture. Seuls quelques noms de persos et les répliques d'Haddock vont faire ciller certains, mais l'essentiel est ailleurs.
Je viens de voir Tintin en VF (Ce ne sont pas les voix du DA malheureusement mais elles sont correctes) et je suis vraiment déçu. On ne peut pas appeler ce film "Tintin et le secret de la Licorne". Je ne suis pas un spécialiste de Tintin mais M. Spielberg a mélangé les albums (Du crabe au pince d'or, de la Castafiore, l'histoire du passé de rackham le rouge qui n'existe pas,...) Je comprends que M. Spielberg veuille vendre son film aux Etats-unis (Des explosions en pagaille, des blagounettes,...) mais il a complètement transformé l'oeuvre originale. Et je passe sur le Capitaine qui rote dans le réservoir de l'avion (Depuis quand il y'a des grossièreté de ce type dans Tintin ?)
Sinon techniquement c'est assez réussi. Mais l'histoire...
Ohlà Nyal, ne me dis pas que ton reproche principal au film de Spielberg, c'est qu'il ne soit pas une adaptation vignette par vignette du "Secret de la Licorne" quand même !! Ce n'était pas un secret qu'il allait réarranger la chronologie en apportant des pointes d'autres albums pour faire du Secret de la Licorne une oeuvre cohérente et cinématographique, ce qu'il réussit parfaitement à mon sens.
Effectivement, son film n'est pas une adaptation parfaitement fidèle de la BD en question, mais ce travail d'adaptation était à mon sens nécessaire pour que le film ne soit pas juste une tentative d'être un film fidèle, mais surtout une oeuvre cinématographique entière.
Le Capitaine Haddock qui rote ?? Une grossièreté ? Allons allons, souviens-toi de la BD d'Hergé Nyal, où Haddock est un marin bourru, alcoolique et qu'un rot ne saurait aucunement déshonorer. ;)
Il est évident que je n'attendais pas une adaptation vignette par vignette.
M. Spielberg peut ajouter des choses au niveau de l'histoire. Mais il n'ajoute rien, il change tout. Même les méchants!!! (Allan qui devient un sous fifre sans âme) La force d'une bonne adaptation c'est d'ajouter des scènes manquantes pouvant être cohérentes.
Sinon pour Haddock, on peut être bourru sans être grossier.
Haddock est parfait à mes yeux tel qu'il est. Bourru, si si, grossier un peu, comme il 'est chez Hergé, il se montre parfois grossier, mais plein d'âme et de force de caractère. Je l'adore le Haddock du film.
Quant au débat de "qu'est-ce qu'une bonne adaptation ?", à mes yeux cela peut différer d'une adaptation à l'autre, et souvent il ne s'agit pas seulement de couper ou d'ajouter, mais bien de s'approprier et remanier. Une bonne adaptation doit prendre des libertés tout en gardant l'esprit, et je trouve que Spielberg le fait magnifiquement avec Tintin ;)
oui c'est vrai que c'est un chouette film... qui m'a rappelé les indiana jones de ma jeunesse ! (je ne lisais pas trop tintin pour ma part...)
C'est le souffle exaltant de l'aventure pure Phil, oui !
David, peux-tu m'expliquer à quel moment "le combat de grue" est dans l'esprit Tintin ? Comme Phil Siné l'a dit, M. Spielberg a refait un Indiana Jones. Et je n'ai pas parlé du scores de John Williams. Je suis un fan absolu de M. Williams mais sur ce film il a fait le minimum syndical. (Juste des ré-arrangements de ces thèmes)
Je ne dois pas être le seul à penser ça tout de même.
C'est précisément là où nos sensations divergent sur Tintin Nyal. Tu me parles d'un scénario qui n'épouse pas parfaitement le scénario de la BD, et là tu me parles d'une séquence d'action qui n'est pas dans l'esprit de Tintin... C'est exactement ce dont je parle, savoir s'éloigner du langage écrit de la BD pour trouver un langage cinématographique, insufler plus d'action et d'aventure, pour faire de Tintin un grand film d'aventures justement. Oui, Spielberg décuple l'intensité habituelle de l'action chez Hergé. Mais ce qui est important c'est que dans cette transfiguration cinématographique, Spielberg ne l'use pas pour trahir l'esprit de Tintin. On n'a tout simplement pas la même lecture des sensations procurées par le film Nyal. A l'évidence on a tous les deux grandi en lisant religieusement les BD d'Hergé, mais notre rapport à ce que l'on peut en faire cinématographiqement n'est pas le même ;)
effectivement, très bonne adaptation qui a le mérite de prendre aussi ses distances avec le matériel de base tout en restant fidèle à l'univers d'Hergé.
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