lundi 10 octobre 2011

Drive, quelques lignes suffisent aussi...

Un bolide fonçant à travers la nuit de Los Angeles. A son volant, un homme, gants aux mains, cure-dents en bouche, scorpion brodé sur le dos. Les lumières de la ville se déploient à mesure que la nuit s’installe. Les notes d’un morceau rappelant les années 80 se font entendre. Le pouls de Drive bat fort dès les premiers instants. En fait c’est mon pouls qui bat en rythme avec celui du film, tantôt haletant, tantôt lancinant.

Un pouls ébouriffant, une poussée d’adrénaline tout en luxe, calme et volupté sanglante. L’odyssée d’un super-héros du quotidien sombre et violent, chevalier moderne taillé dans le sang-froid et le mystère, rencontre improbable entre la plus extrême noirceur et la plus pure candeur.

Drive c’est un tempo, une caméra qui glisse sur la ville, une musique qui retentit toujours à l’instant qu’il faut, dans la tonalité la plus inattendue et enivrante. C’est une économie d’effets dans l’action, une économie de dialogues et d’hystérie. Malgré la violence qui se déchaîne, un calme règne. Drive c’est un personnage, surhomme réel, fort et romantique, increvable mais fatigué, dessiné par ses contours, des touches abstraites. C’est Ryan Gosling, minéral et magnétique.

Drive mérite que l’on noircisse des pages d’éloges à son propos. Mais parfois, les louanges les plus simples et courtes rendent tout autant hommage à la grandeur. Il y avait deux films américains à Cannes cette année en compétition. The Tree of Life et Drive. Probablement les deux films américains les plus importants de l’année.

20 commentaires:

Martin K a dit…

Joli hommage. J'aime beaucoup ton idée de ne pas trop en dire. Surtout que tu en dis suffisamment.

Pour ma part, j'ai beaucoup hésité entre "Drive" et "We need to talk about Kevin" ce week-end. Pas le temps de voir les deux. J'ai choisi le premier en me disant que sa thématique difficile et sa sortie anticipée le rendrait plus vulnérable à une sortie rapide des écrans. Je ne regrette pas mon choix. Mais j'ai maintenant envie de voir Drive. Ce sera donc peut-être bien ma prochaine séance.

Wait and see. Surtout see :)

Bonne semaine, David.

Nyal a dit…

J'ai adoré Drive et sa musique "moroderesque". Un super film. J'ai adoré les gens qui pensaient voir un fast n furious. Ils ont été surpris par la contemplation et la dureté de certaines scènes.

David Tredler a dit…

@Martin : Ce sont deux films à voir, alors du moment que tu peux caser les deux... ;)

@Nyal : qu'est-ce que tu entends par "morodoresque" ?
C'est sûr que nombre de spectateurs sont venus voir un film d'action et ont trouvé autre chose. Certains en seront déçus, d'autres vont découvrir de nouveaux horizons cinématographiques =)

Nyal a dit…

C'est une musique assez proche de Giorgio Moroder (sa moustache me bouleverse toujours sur les vieilles photos. :)
Sinon j'espère que ça leur ouvrira d'autres horizons que "fast'n furious".

David Tredler a dit…

C'est vrai qu'il a une belle 'stache ^_^
Drive va changer la vision du cinéma des inconditionnels des Fast & Furious c'est sûr !

I.D. a dit…

En te lisant j'ai eu le frisson qui me parcourait durant le film. Une chair de poule du à son intensité, son ambiance, ses éclats de violence secs, son aspect éthéré et j'en passe. Un film prenant de bout en bout servi par de superbe interprétations. Une claque. Si j'étais réalisateur, je voudrais enfanter des Drive...

PS : moi aussi, j'ai envie de le revoir ! ;)

David Tredler a dit…

On partage le même sentiment ébloui ID ;)

Flow a dit…

Yes, une bonne idée que ce bref hommage qui donne envie!
J'ai adoré de bout en bout ce film.

I.D. a dit…

Apparemment, des spectateurs n'ont pas été aussi enthousiaste que nous. :)

Décidément, les États-Unis est un drôle de pays :

http://www.lexpress.fr/culture/cinema/drive-une-femme-porte-plainte-contre-une-bande-annonce-trompeuse_1038846.html

David Tredler a dit…

@Flow : Merci !

@ID : Oui j'ai lu des articles dans la presse US sur cette histoire, le distributeur de Drive devrait en retour poursuivre cette femme pour idiotie ^_^

Nyal a dit…

Moi aussi j'ai vu cette article. Si on attaquait en justice à chaque bande-annonce mensongère, on pourrait attaquer 95% des films.

Martin K a dit…

À mon sens, le vrai fléau des bandes annonces, ce sont celles qui racontent tout du film.

I.D. a dit…

Je partage également ton avis Martin K.

David Tredler a dit…

Oui je préfère encore une bande-annonce mensongère à une bande-annonce qui te raconte tout le film en 2 minutes...

julien Pelé a dit…

pour l'avoir vu il y a quelques semaines, en avant-P à Lyon pendant le week-end avant-P de Cannes... j'ai vraiment trouvé ce film super. Mais je n'ai pas réussi à saisir tout de ses émotions, de son esthétique, derrière le personnage à la fois charismatique et violent très bien interprété par Rosling. Le héros, pour moi proche des chevaliers modernes de certains western m'a semblé si loin du réel probablement... Je ne sais pas mais en tout cas, comme toi, ce film très attendu m'a marqué et je ne vais oublier la façon avec laquelle l'action et la violence acheminaient à un portrait et une esthétique si singulière. Un des seuls vrais films d'actions qui m'ai touché ces derniers temps, si loin du drame mais si proche des vrais cauchemars en tout point, l'économie d'échanges et de dialogues nous amènent forcément à regarder de près la mise en scène et le montage des différentes séquences plus ou moins réussies.

ET encore une fois, merci d'avoir le courage de continuer ce blog, le seul que je lis vraiment régulièrement et que j'apprécie d'attendre. Son originalité et son côté réel proche de n'importe quel cinéphile vaut beaucoup mieux que des critiques sérieuses et un pseudo érudisme ou une intellectualisation de la cinéphilie en générale. Le cinéma c'est l'émotion sous toutes ses formes et au plus proche du réel avec dans sa forme moderne une tendance au réalisme qui va nous amener d'ici une dizaine d'années à une harmonie idéale entre fiction et réelle enfin... tant que l'esthétique sera défendue par de jeunes réalisateurs...

David Tredler a dit…

Cher "sans titre", merci pour tes encouragements, ça fait plaisir. L'émotion est la clé de chacun de mes billets ;)

Cécile a dit…

Ton article est vraiment bien. Il me fait culpabiliser de ne l'avoir toujours pas vu !
Honte à moi :(
J'ai vraiment plus que hâte de le voir, j'espère qu'il sera encore à l'affiche la semaine prochaine...

David Tredler a dit…

Je n'ai pas de doute qu'il sera encore à l'affiche la semaine prochaine Cécile, donc il n'y a pas de honte à l'avoir, tu vas réussir à le voir ;)

Kara P a dit…

Un film d'action lent, long, qui prend son temps, qui se débarrasse du superflus (et des méchants), qui traverse en douceur un Los Angeles à l'ambiance 70s/80s. Un film qui laisse sans voix et qui se grave dans la mémoire... la meilleure forme de poésie dans un film d'action à ce jour.
Il est parfait.

@David, ça faisait un petit moment que je n'avais plus commenté tes billets (toujours très soignés), mais je vais y remédier le plus vite possible.
Bonne continuation

David Tredler a dit…

Ravi qu'on s'entende sur Drive Kara !
Et j'ai hâte de lire de nouveaux commentaires de ta part à l'avenir ;)

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