Cette semaine j’ai lu dans « Les Inrocks » le long entretien avec le cinéaste Christophe Honoré, à l’occasion de la sortie de son nouveau long-métrage, Non ma fille, tu n’iras pas danser. Malgré mes difficultés avec un certain cinéma d’auteur français, Honoré reste à l’écart de ces metteurs en scène dont le seul nom me crispe d’avance et me fait aller à reculons vers leurs films. Pourtant dans cet entretien accordé à l’hebdo culturel, Honoré avait le malheur de citer Desplechin et Assayas comme les deux cinéastes qu’il admire le plus dans le paysage cinématographique actuel. Deux parfaits exemples de cinéastes français que je redoute hautement.
Qu’importe l’entretien et la référence, seul le film compte. Lorsque je me suis rendu aux Halles pour le voir samedi après-midi, j’ai craint un instant que le film me serait gâché par mon voisin de gauche, que j’ai tout de suite reconnu lorsqu’il s’est assis à côté de moi comme étant un cinémaniaque particulièrement bruyant lors des projections, celui-ci par son rire strident s’enclenchant plus systématiquement que celui du commun des spectateurs (et pourtant croyez-moi, je n’ai pas le rire discret en salle). Heureusement, mon voisin a décidé au dernier moment que le 5ème rang à mon côté ne lui convenait pas et a préféré descendre deux rangs plus bas (même si Non ma fille… n’est pas franchement une comédie, les pointes d’humour du film ont permis à son rire démoniaque de se déployer).
Revenons au film. Christophe Honoré est un cinéaste prolifique, ayant réalisé quatre films en quatre ans. Comme dit plus haut, malgré sa claire « appartenance » à une mouvance d’un cinéma d’auteur français moderne dans la lignée d’Assayas et Desplechin, son cinéma me parle plus que celui de ces deux références, surtout grâce à Dans Paris et Les Chansons d’amour, ses meilleurs films.
Les 45 premières minutes de Non ma fille, tu n’iras pas danser sont excellentes. Une étude familiale plus proche des rires que des larmes, équilibrée, bien écrite, qui laisse augurer d’un film à la Desplechin (effectivement) mais sans l’austérité, sans l’agacement, sans l’ennui.
C’est alors que surgit l’inattendu. L’impossible. La déception. Christophe Honoré tue le film délibérément, même si ce meurtre est un ressenti bien sûr tout à fait personnel (tout de même partagé par mon pote Michaël présent avec moi à la projection). Le cinéaste insère au milieu de son film une légende bretonne racontée par un personnage, interrompant ainsi le récit pendant un petit quart d’heure. Cet interlude casse totalement le rythme du récit. Au-delà du fait qu’en lui-même, il ennuie sec, l’interlude légendaire brise le film en deux de façon totalement inutile, mettant bien en peine de rattraper le cours narratif du film.
Je me suis trouvé totalement détaché du long-métrage, incapable de raccrocher les wagons, incapable de retrouver jusqu’à la fin du film ce qui avait fait le sel de la première partie, à l’exception de quelques dialogues bien sentis. Pire, cette coupure ne me semblait plus mettre en évidence que la parfaite incapacité à trouver le moindre personnage attachant. Tous autant qu’ils sont, les personnages me sont soudain apparus d’une antipathie cinglante, rapprochant tout à coup sous un jour bien sombre à mes yeux le film d’Honoré à ceux de Desplechin. Dès lors, ma seule hâte était de voir le film se terminer.
Ce n’est pas la première fois que je trouve dans un film de Christophe Honoré un quart d’heure déplacé, inutile, menaçant de tuer son film. Dans Paris comptait en son sein ce même énorme défaut, mais dans ce film, le quart d’heure inapproprié se trouvait en prologue, laissant augurer du pire, avant de finalement laisser place avec brio au trio Duris/Marchand/Garrel. Le problème de Non ma fille…, c’est que le quart d’heure tueur se trouve en plein milieu du film.
Malgré les qualités que je trouve au début du film, j’en suis sorti avec la frustration et l’agacement de sa seconde moitié, me laissant avec un indéniable goût de désillusion dans les papilles cinéphiles. Il m’en faudra bien plus pour adopter la Technikart attitude (le mensuel tire systématiquement à boulets rouges sur le cinéaste), mais au prochain rendez-vous cinématographique avec Honoré, je serai bien plus méfiant. S’il garde le rythme, ça ne devrait pas être bien long…
Qu’importe l’entretien et la référence, seul le film compte. Lorsque je me suis rendu aux Halles pour le voir samedi après-midi, j’ai craint un instant que le film me serait gâché par mon voisin de gauche, que j’ai tout de suite reconnu lorsqu’il s’est assis à côté de moi comme étant un cinémaniaque particulièrement bruyant lors des projections, celui-ci par son rire strident s’enclenchant plus systématiquement que celui du commun des spectateurs (et pourtant croyez-moi, je n’ai pas le rire discret en salle). Heureusement, mon voisin a décidé au dernier moment que le 5ème rang à mon côté ne lui convenait pas et a préféré descendre deux rangs plus bas (même si Non ma fille… n’est pas franchement une comédie, les pointes d’humour du film ont permis à son rire démoniaque de se déployer).
Revenons au film. Christophe Honoré est un cinéaste prolifique, ayant réalisé quatre films en quatre ans. Comme dit plus haut, malgré sa claire « appartenance » à une mouvance d’un cinéma d’auteur français moderne dans la lignée d’Assayas et Desplechin, son cinéma me parle plus que celui de ces deux références, surtout grâce à Dans Paris et Les Chansons d’amour, ses meilleurs films.
Les 45 premières minutes de Non ma fille, tu n’iras pas danser sont excellentes. Une étude familiale plus proche des rires que des larmes, équilibrée, bien écrite, qui laisse augurer d’un film à la Desplechin (effectivement) mais sans l’austérité, sans l’agacement, sans l’ennui.
C’est alors que surgit l’inattendu. L’impossible. La déception. Christophe Honoré tue le film délibérément, même si ce meurtre est un ressenti bien sûr tout à fait personnel (tout de même partagé par mon pote Michaël présent avec moi à la projection). Le cinéaste insère au milieu de son film une légende bretonne racontée par un personnage, interrompant ainsi le récit pendant un petit quart d’heure. Cet interlude casse totalement le rythme du récit. Au-delà du fait qu’en lui-même, il ennuie sec, l’interlude légendaire brise le film en deux de façon totalement inutile, mettant bien en peine de rattraper le cours narratif du film.
Je me suis trouvé totalement détaché du long-métrage, incapable de raccrocher les wagons, incapable de retrouver jusqu’à la fin du film ce qui avait fait le sel de la première partie, à l’exception de quelques dialogues bien sentis. Pire, cette coupure ne me semblait plus mettre en évidence que la parfaite incapacité à trouver le moindre personnage attachant. Tous autant qu’ils sont, les personnages me sont soudain apparus d’une antipathie cinglante, rapprochant tout à coup sous un jour bien sombre à mes yeux le film d’Honoré à ceux de Desplechin. Dès lors, ma seule hâte était de voir le film se terminer.
Ce n’est pas la première fois que je trouve dans un film de Christophe Honoré un quart d’heure déplacé, inutile, menaçant de tuer son film. Dans Paris comptait en son sein ce même énorme défaut, mais dans ce film, le quart d’heure inapproprié se trouvait en prologue, laissant augurer du pire, avant de finalement laisser place avec brio au trio Duris/Marchand/Garrel. Le problème de Non ma fille…, c’est que le quart d’heure tueur se trouve en plein milieu du film.
Malgré les qualités que je trouve au début du film, j’en suis sorti avec la frustration et l’agacement de sa seconde moitié, me laissant avec un indéniable goût de désillusion dans les papilles cinéphiles. Il m’en faudra bien plus pour adopter la Technikart attitude (le mensuel tire systématiquement à boulets rouges sur le cinéaste), mais au prochain rendez-vous cinématographique avec Honoré, je serai bien plus méfiant. S’il garde le rythme, ça ne devrait pas être bien long…
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