Rétrospectivement, c’est toujours sympa d’avoir une anecdote marrante à raconter sur une projection qui se déroule étrangement. Sur le coup par contre le sentiment qui domine est plutôt, sinon l’agacement, du moins le mécontentement. Toujours en pleine période de rattrapage des films d’Un Certain Regard du Festival de Cannes, le Reflet Médicis a été samedi soir le théâtre de la découverte de Precious, Grand Prix du dernier Festival du Film de Sundance.
La projection de Precious est donc à ranger du côté de celles émaillées d’un problème technique perturbant la vision du film. Je me souviens être allé au Bienvenue Montparnasse il y a 2 ou 3 ans (pour quel film, je ne sais plus…) et avoir passé les 5 premières minutes du film dans la lumière, car le projectionniste avait oublié de plonger la salle dans le noir. Ce samedi, ce fut un problème du même ordre, puisque Precious a commencé… sans le son.
Tant qu’il s’agit des logos des distributeurs et producteurs, puis du générique de début, le doute est possible, on se dit « Ca doit être un effet de style, ce silence, voulu par le réalisateur ». Mais quand les images apparaissent à l’écran et que les sous-titres de ce qui semble être une voix-off s’inscrivent à l’écran, toujours sans le son, là, ça sent l’oubli dans la cabine de projection.
La salle grogne… commence à crier « Le son !!!! »… « Eh oh, y a pas de son !!!! »… Jusqu’à ce qu’un homme qui entrait dans la salle se voit apostrophé par sa compagne, déjà installée : « Tu veux pas monter leur dire qu’il y a pas de son, ces connards l’ont oublié ! ». Finalement la voix de Precious retentit enfin dans la salle, après 3 bonnes minutes muettes.
Après une entrée en matière un peu catastrophique, il faut se rattacher au film, et les premières minutes du film ont aidé, offrant d’emblée le visage d’un film hybride, mêlant réalisme du cadre, le Harlem de 1987, et délires rêveurs de la jeune héroïne qui donne son titre au film. Si la mise en bouche accroche, sur la durée, Precious séduit mais ne renverse pas. Brossant une période bien définie, le film veut s’affranchir du carcan de la reconstitution 80’s et offrir un ton narratif et visuel original.
Precious, c’est une adolescente afro-américaine de Harlem, en large surpoids, esclave de son horrible mère, enceinte pour la seconde fois de son propre père, et ayant de grandes difficultés à lire. Bref une gamine de 16 ans partant avec un sérieux handicap dans cette impitoyable jungle qu’est la vie. Le film est assurément intéressant, et l’indéniable ambition du réalisateur lui permet de tenter de belles choses, notamment de faire de son drame une sorte de conte urbain faussement féérique qui a de la gueule.
Mais cette ambition a aussi un prix, celui de concocter une œuvre un peu foutraque, parfois trop appuyé dans ses effets de style (les ralentis devraient être interdits au cinéma !), et oubliant à l’évidence que même les plus grands drames doivent réserver de beaux moments de légèreté, voire d’humour, des traits dont le film est trop dépourvu.
Un bon petit film indépendant américain, courageux mais peu mémorable, où l’on s’amusera à reconnaître les apparitions de Mariah Carey et Lenny Kravitz, respectivement en assistante sociale et en infirmier. Lee Daniels, producteur devenu cinéaste, avait par le passé produit deux drames indépendants autrement plus marquants, A l’ombre de la haine et The Woodsman.
La projection de Precious est donc à ranger du côté de celles émaillées d’un problème technique perturbant la vision du film. Je me souviens être allé au Bienvenue Montparnasse il y a 2 ou 3 ans (pour quel film, je ne sais plus…) et avoir passé les 5 premières minutes du film dans la lumière, car le projectionniste avait oublié de plonger la salle dans le noir. Ce samedi, ce fut un problème du même ordre, puisque Precious a commencé… sans le son.
Tant qu’il s’agit des logos des distributeurs et producteurs, puis du générique de début, le doute est possible, on se dit « Ca doit être un effet de style, ce silence, voulu par le réalisateur ». Mais quand les images apparaissent à l’écran et que les sous-titres de ce qui semble être une voix-off s’inscrivent à l’écran, toujours sans le son, là, ça sent l’oubli dans la cabine de projection.
La salle grogne… commence à crier « Le son !!!! »… « Eh oh, y a pas de son !!!! »… Jusqu’à ce qu’un homme qui entrait dans la salle se voit apostrophé par sa compagne, déjà installée : « Tu veux pas monter leur dire qu’il y a pas de son, ces connards l’ont oublié ! ». Finalement la voix de Precious retentit enfin dans la salle, après 3 bonnes minutes muettes.
Après une entrée en matière un peu catastrophique, il faut se rattacher au film, et les premières minutes du film ont aidé, offrant d’emblée le visage d’un film hybride, mêlant réalisme du cadre, le Harlem de 1987, et délires rêveurs de la jeune héroïne qui donne son titre au film. Si la mise en bouche accroche, sur la durée, Precious séduit mais ne renverse pas. Brossant une période bien définie, le film veut s’affranchir du carcan de la reconstitution 80’s et offrir un ton narratif et visuel original.
Precious, c’est une adolescente afro-américaine de Harlem, en large surpoids, esclave de son horrible mère, enceinte pour la seconde fois de son propre père, et ayant de grandes difficultés à lire. Bref une gamine de 16 ans partant avec un sérieux handicap dans cette impitoyable jungle qu’est la vie. Le film est assurément intéressant, et l’indéniable ambition du réalisateur lui permet de tenter de belles choses, notamment de faire de son drame une sorte de conte urbain faussement féérique qui a de la gueule.
Mais cette ambition a aussi un prix, celui de concocter une œuvre un peu foutraque, parfois trop appuyé dans ses effets de style (les ralentis devraient être interdits au cinéma !), et oubliant à l’évidence que même les plus grands drames doivent réserver de beaux moments de légèreté, voire d’humour, des traits dont le film est trop dépourvu.
Un bon petit film indépendant américain, courageux mais peu mémorable, où l’on s’amusera à reconnaître les apparitions de Mariah Carey et Lenny Kravitz, respectivement en assistante sociale et en infirmier. Lee Daniels, producteur devenu cinéaste, avait par le passé produit deux drames indépendants autrement plus marquants, A l’ombre de la haine et The Woodsman.
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