De tous les films présents à Cannes cette année, Mother était sans conteste le plus haut placé sur ma liste des films incontournables. La raison ? Son réalisateur Bong Joon-Ho, le meilleur cinéaste asiatique en exercice (point de vue personnel bien sûr), dont la carrière suit un tracé semblable à une montée en puissance, de la sympathique et iconoclaste comédie sociale Barking dogs never bite au film de monstre allégorique et humaniste The Host. Jeudi 28 mai, direction donc le Reflet Médicis pour découvrir le nouveau Bong, présenté à Un Certain Regard sur la Croisette la semaine précédente.
Dès le pitch, il est clair que le réalisateur comptait abandonner l’ampleur d’une production telle que The Host (dont le statut de blockbuster ne l’empêche pas d’être l’un des films les plus importants de ces dernières années) pour retourner à la portée plus « intimiste » d’un drame comme Memories of Murder, son sombre polar qui le révéla en 2004 en France.
La protagoniste de Mother est une femme presque en âge d’être qualifiée de « vieille », veillant sur son grand fils un peu (beaucoup) dadais. Lorsque ce dernier se trouve accusé de meurtre et que la police s’accommode très bien de considérer le jeune homme simplet comme coupable, sa mère va remuer ciel et terre dans cette ville provinciale pour disculper son fils, et mettre la main sur le véritable auteur du crime.
Après deux bonnes heures de projection, deux heures d’un polar tendance drame social, sombre et amer, force est de constater qu’à mes yeux Mother est un bon film. Un très bon film. Mais « seulement » un très bon film. La quête désespérée de cette mère poursuivant sans relâche son enquête étale une fois de plus les capacités de mise en scène de Bong, et l’extrême acuité de son écriture.
Mais après la montée en puissance de l’œuvre du réalisateur, Mother semble tout de même être un (tout petit) pas en arrière. Moins dense que Memories of Murder (qui avait également l’énorme avantage de se conclure par une des plus belles fins cinématographiques qui soit), moins ambitieux que le presque parfait The Host, Mother ne remue pas autant que ses prédécesseurs. D’autant que le cinéma coréen nous a offert il y a peu une véritable pépite au rayon polar, The Chaser.
Pourtant le seul véritable défaut que je peux pointer à l’encontre de Mother, c’est que le film n’est pas un bijou, un film majeur s’imprimant à jamais sur la rétine comme ont pu l’être Memories of Murder, The Host, et le sketch du cinéaste dans Tokyo !, un pur moment de magie cinématographique suspendu hors de toute convention. Quelle horrible chose que de dire que finalement, le défaut d’un cinéaste est qu’il ait réalisé de trop grands films par le passé pour que l’on puisse se satisfaire de ne voir qu’un très bon film de sa part.
C’est le trait des grands, de montrer sa faillibilité dans une excellence que l’on serait tenté de qualifier d’ « ordinaire ». Et nul doute que Bong Joon-Ho ne se contentera pas d’une excellence manquant de vibrant très longtemps…
Dès le pitch, il est clair que le réalisateur comptait abandonner l’ampleur d’une production telle que The Host (dont le statut de blockbuster ne l’empêche pas d’être l’un des films les plus importants de ces dernières années) pour retourner à la portée plus « intimiste » d’un drame comme Memories of Murder, son sombre polar qui le révéla en 2004 en France.
La protagoniste de Mother est une femme presque en âge d’être qualifiée de « vieille », veillant sur son grand fils un peu (beaucoup) dadais. Lorsque ce dernier se trouve accusé de meurtre et que la police s’accommode très bien de considérer le jeune homme simplet comme coupable, sa mère va remuer ciel et terre dans cette ville provinciale pour disculper son fils, et mettre la main sur le véritable auteur du crime.
Après deux bonnes heures de projection, deux heures d’un polar tendance drame social, sombre et amer, force est de constater qu’à mes yeux Mother est un bon film. Un très bon film. Mais « seulement » un très bon film. La quête désespérée de cette mère poursuivant sans relâche son enquête étale une fois de plus les capacités de mise en scène de Bong, et l’extrême acuité de son écriture.
Mais après la montée en puissance de l’œuvre du réalisateur, Mother semble tout de même être un (tout petit) pas en arrière. Moins dense que Memories of Murder (qui avait également l’énorme avantage de se conclure par une des plus belles fins cinématographiques qui soit), moins ambitieux que le presque parfait The Host, Mother ne remue pas autant que ses prédécesseurs. D’autant que le cinéma coréen nous a offert il y a peu une véritable pépite au rayon polar, The Chaser.
Pourtant le seul véritable défaut que je peux pointer à l’encontre de Mother, c’est que le film n’est pas un bijou, un film majeur s’imprimant à jamais sur la rétine comme ont pu l’être Memories of Murder, The Host, et le sketch du cinéaste dans Tokyo !, un pur moment de magie cinématographique suspendu hors de toute convention. Quelle horrible chose que de dire que finalement, le défaut d’un cinéaste est qu’il ait réalisé de trop grands films par le passé pour que l’on puisse se satisfaire de ne voir qu’un très bon film de sa part.
C’est le trait des grands, de montrer sa faillibilité dans une excellence que l’on serait tenté de qualifier d’ « ordinaire ». Et nul doute que Bong Joon-Ho ne se contentera pas d’une excellence manquant de vibrant très longtemps…
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