mardi 28 février 2012

La vie d'une autre, celle de ma voisine dans la salle

Dimanche après-midi, je suis allé voir La vie d’une autre de Sylvie Testud. Je sais, les critiques le concernant frôlaient le désastreux, et les chances étaient minces que le film soit à la hauteur de son pitch prometteur : Marie, une jeune femme à l’avenir plein de promesses, rencontre un homme et passe la nuit avec lui un soir de 1996. Quand elle se réveille le lendemain matin, elle est dans un appartement luxueux avec vue sur la Tour Eiffel, est mariée avec l’homme avec lequel elle vient de passer la nuit, ils sont parents d’un jeune Adam et au bord du divorce. Quinze ans viennent de s’écouler, mais Marie n’en a aucun souvenir.

Je suis allé voir La vie d’une autre malgré la réputation peu glorieuse taillée par la presse. Parce que le principe du film me plaisait, parce qu’il s’agit de la première réalisation de Sylvie Testud, et parce qu’après L’ordre et la morale, j’avais envie de revoir Mathieu Kassovitz devant une caméra. Voilà pourquoi je suis allé voir La vie d’une autre, un film parfois enthousiasmant, parfois confondant de maladresse, mais qui vaut mieux que ce que la plupart des critiques en ont dit. Mais il semble que tout le monde ne soit pas allé voir les aventures amnésiques de Juliette Binoche pour les mêmes raisons que moi.

Ma voisine de gauche dans la salle, pour ne citer qu’elle, avait l’air d’avoir des raisons tout à fait personnelles n’ayant rien à voir avec les miennes. J’ai vite réalisé que ce qui intéressait particulièrement cette spectatrice dans le film de Testud, c’était le fait qu’il ait été tourné en partie à la Défense. Dès que le quartier d’affaires de la banlieue parisienne est apparu à l’écran, ma voisine s’est agitée dans son fauteuil, soudain très alerte et commençant à commenter pour l’amie qui l’accompagnait ce qu’elle voyait à l’écran. « Alors là sur la droite si tu continues un peu… ». « Oh tu vois là, la tour EDF ? Eh bah nous on est juste derrière »… et quelques descriptions de plus nous faisant bien comprendre même si l’on s’en contrefoutait (je plaide coupable) que madame travaillait elle aussi à la Défense.

J’ai trouvé cela formidable, absolument passionnant. Une vraie mine d’informations inattendues qui ont presque transformé La vie d’une autre en documentaire sur le microcosme de la Défense, avec voix-off incorporée… (l’ironie est passée ?) Pfff. Certains viennent au cinéma voir un film. La plupart des spectateurs j’imagine, j’espère. D’autres viennent s’amuser de voir le quartier dans lequel ils (elle !) bossent passer sur grand écran, et tiennent absolument à partager cette proximité avec quelqu’un, sans réaliser qu’au cinéma, on n’est pas dans son salon et que les autres spectateurs profitent eux aussi de ces commentaires futiles. S’il vous plait, si c’est votre cas, rendez-vous compte de la situation et ne le faites plus. Les autres s’en balancent, personne n’a envie de savoir pendant le film si vous bossez dans le quartier. Gardez l’info pour la sortie de la projection, vos voisins de salle s’en porteront mieux, et l’information n’aura pas perdu en validité.

14 commentaires:

xManuex a dit…

Je te propose d'écrire un petit manuel à l'intention des malotrus dans les salles obscures. Un cadeau à offrir :)

L'accro au dvd a dit…

J'arrive même à me dégoûter du cinéma quand j'assiste à certaines "grosses" projections.
Le dernier en date, Scherlock Holmes. Attendez la sortie dvd si vous n'arrivez pas à vous contenir de l'ouvrir.
Je signe immédiatement la pétition!

Portmaniaque a dit…

Alala, ces spectateurs qui papotent pendant les films, c'est juste insupportable >.<
Le film était-il bien ou les critiques désastreuses ont-elles raison ?

David Tredler a dit…

@xManuex : Figure-toi que ce genre de manuel est à l'étude de mon côté, du moins un billet fourni sur la question ;)

@L'accro au dvd : ça ne me dégoûte pas du cinéma, mais parfois je m'en passerais bien quand même de ces empaffés...

@Portmaniaque : pas mal le film, pas exceptionnel, mais de jolies choses dedans.

Vance a dit…

Tiens, je n'ai pas eu la note de celui-là !

Aurore a dit…

J'irais bien voir le documentaire sur la défense ac voix off incorporé
Le film en revanche, je m'en br**

David Tredler a dit…

Moi je me passerais bien toujours des voix off en direct dans la salle, au contraire ;)

Martin K a dit…

Nan mais tu te rends compte un peu de ce que tu dis, David ? Comment elle aurait pu montrer son chouette lieu de travail à sa copine, la dame, si elle avait attendu la sortie de la salle ? Une fois sorti, son film à elle aussi, il est terminé !

Quel égoïste tu es, parfois !!!

Phil Siné a dit…

oh une visite guidée pendant une séance de ciné... je n'y aurais jamais pensé ! :)
sinon, le film est "confondant de maladresse" comme tu le dis bien... c'est un peu triste d'ailleurs...
j'y allais en partie pour kasso et on le voit finalement pas tant que ça... m'enfin !

David Tredler a dit…

@Martin : je sais j'exagère ^_^

@Phil : Je te recommande pas les visites guidées pendant projection, c'est pas terrible ;)

Arthur a dit…

J'ai bien aimé moi ce film sans prétention, et surtout je continue de beacoup aimé mathieu Kassovitz acteur !

Pour les relous dans la salle, séance mercredi pour les infidèles, salle 1 des halles blindé, avec un public cosmopolite en conséquence: des gens qui rigolent fort, des gens qui parlent, des gens qui vont faire pipi en plein milieu du film....

David Tredler a dit…

Moi aussi j'aime Kassovitz acteur, Arthur, et L'Ordre et la Morale m'a redonné confiance en Kassovitz réalisateur ;)

Les gens qui rigolent forts ça ne me gêne pas (je suis mal placé pour me plaindre de cela), quant aux gens qui se lèvent pour aller aux toilettes pendant le film, la solution c'est de se caler en plein milieu de rang et on n'est pas gêné ;)
Par contre ceux qui parlent, c'est une plaie sans solution !

pépito a dit…

J'ai été très sensible au sujet de ce film, même s'il est complètement, beaucoup perfectible !

Bon par contre, j'ai renoncé à aller au cinéma aux Halles, car on tombe sur un max de bavards là-bas. Non je m'isole dans d'autres salles moins fréquentées et bientôt je déménage en province (pas à cause du ciné, hein ! mais bon, c'est un avantage certain) :-)

David Tredler a dit…

Déménager en province, loin des cinémas parisiens et leur offre de films si excitante ? Je crois que j'aurais du mal... non en fait j'en suis sûr^^

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