mardi 19 avril 2011

Jérémie Rénier tâte du collant dans Philibert, Catherine Deneuve se fige, et Harrison Ford dans tout ça ?!

Récemment dans la presse, Jérémie Rénier déclarait qu’il avait envie que des réalisateurs lui offrent des rôles de mecs, des vrais, car il était sur une série de rôles pas franchement virils. Aurait-il peur qu’on le cantonne aux rôles efféminés sur les bords ? Il faut dire qu’après le fiston de Potiche, le voici en mode homoparodique des films de capes et d’épées avec Les aventures de Philibert, capitaine puceau. Enfiler les pattes d’eph’ de Cloclo le poussera-t-il encore dans cette direction ?

Quoi qu’il en soit, le problème de Philibert, ce n’est pas l’homoparodie recherchée, mais bien le fait qu’au-delà de la gentille et souriante parodie cinématographique, le réalisateur Sylvain Fusée et ses scénaristes n’ont pas grand-chose de mordant à nous faire déguster. J’attendais beaucoup de Philibert avant de découvrir le premier teaser qui m’a laissé abasourdi par la platitude des images montrées. « Ah… ça va être ça Philibert ? Pas un sourire décoché pendant la minute de bande-annonce, ça ne peut pas être bon signe… ».

Confirmation devant le long-métrage, bide monstrueux au box-office français ces dernières semaines. Lancé dans 300 salles, le film n’a même pas attiré 50.000 spectateurs en première semaine. Lorgnant à l’évidence sur le succès des OSS117 qui caracolaient en tête du box-office à leurs sorties respectives et affichaient 2 millions d’entrées en fin de parcours, Philibert comptait certainement lui aussi être millionnaire alors qu’il n’intègre même pas le Top 10 hebdomadaire et finira sa carrière dans le meilleur des cas aux alentours de 100.000 entrées… un score qui aurait déjà été considéré comme décevant en première semaine, sans doute.

Le fait que le film soit raté n’arrangera rien à sa carrière, mais il n’explique pas ce démarrage catastrophique. A cela, il faudra plutôt reprocher l’incapacité de vendre le film de la part du distributeur qui n’en aura jamais fait un film alléchant. L’absence de réelle qualité cinématographique du film ne fera que le couler plus rapidement. La parodie fait sourire, au mieux, quand on aimerait être hilare. Les personnages sont vides, les dialogues trop plats, et le film manque totalement d’empreinte visuelle. Que Jérémie Rénier se rassure, son Philibert en collant coloré et moulant ne restera pas longtemps dans les mémoires.

Un bide français qui fait plus de peine, c’est Les yeux de sa mère de Thierry Klifa. Le mélo de l’ancien critique de Studio Magazine, non exempt de défauts - à commencer par Catherine Deneuve et son rôle de vedette vieillissante du JT à la Claire Chazal – offrait des personnages touchants et un beau film sur les rapports filiaux. Si la Deneuve et sa fille fictive Géraldine Pailhas n’ont pas hérité des rôles les plus passionnants du film – surtout Deneuve qui semble incapable d’expressivité excepté lorsqu’elle crie sur Nicolas Duvauchelle – Les yeux de sa mère offre de forts personnages auxquels donner vie pour Marina Foïs (décidément une actrice qui prend de l’importance), Nicolas Duvauchelle ou le jeune Jean-Baptiste Lafarge.

Avec un beau petit star power au casting et des critiques plutôt élogieuses, le film avait de quoi attirer un ou deux millions de spectateurs en salles… pourtant il cale sous la barre des 200.000. Sont-ils comme moi un peu agacés par la Deneuve 2011, figée dans le temps et plus vraiment l’actrice qu’elle a été ? Si c’est cela, je ne peux pas leur reprocher d’avoir eu peur du film. Elle le tire vers le bas c’est certain, mais heureusement elle n’est pas seule à bord. Oui bon, je sais, je tape beaucoup sur Deneuve, mais puisque la critique française n’ose pas toucher à Catherine, moi ça ne me gêne pas, et ça me titille même, quand je la vois incapable d’exprimer quoi que ce soit de neuf à l’écran d’un film à l’autre. Harrison Ford, dans le genre ex-gloire plus vraiment dans le coup, aura au moins eu le mérite de jouer le grognon méchant avec conviction dans Morning Glory, même si le film n’est pas grand-chose de plus qu’une bonne sortie entre amis un vendredi soir, et que dans le dernier acte, ça part pas dans le bon sens (morale hollywoodienne, quand tu nous tiens…).

On verra si Deneuve sera plus convaincante en chantant chez Honoré ou en Reine d’Angleterre dans Astérix et Obélix : God save Britannia ! (l’humour lui avait réussi dans Palais Royal de Valérie Lermercier). Quant à Harrison, je sens que jouer de la gâchette face aux aliens dans Cowboys et Envahisseurs, ça va lui redorer le blason. Ah oui Jérémie, désolé je t’avais oublié. Bonne chance avec les pattes d’eph’ de Cloclo, il faut oser.

4 commentaires:

Michael a dit…

Un billet tous les deux jours ! Mais t'es ON FIRE en ce moment ! :)

(Tout le contraire de moi)

David Tredler a dit…

I know^^
C'est le rythme que j'essaie de garder depuis l'été dernier, parfois j'y arrive, d'autres non. En ce moment j'essaie de m'y tenir !

selenie a dit…

Pour "Philibert" je trouve que tout le monde est un peu sévère. La mise en scène calquée sur films des années 30-40 ajoutés à des acteurs qui semblent heureux de faire ce film... Pourquoi pas ?! Les dialogues fadasses et des caricatures trop appuyés (satire ne vaut pas dire obligatoirement caricature à outrance)gâchent le tout. Avec l'humeur adéquate et le bon dégré je dis que ça reste un délire respectable.
Le film de Klifa a un scénario pas dénué d'intérêt mais les liens entre l'écrivain-journaliste-danseuse est peu intéressante comparé à la partie enfant caché.
Ford ne fait plus grand chose de bien mais faut avouer qu'il est pour beaucoup dans notre plaisir à regarder "Morning Glory", certe pas un chef d'oeuvre mais qui offre ce pour quoi on va voir ce genre de comédie.

David Tredler a dit…

On est d'accord sur "Les yeux de sa mère" et "Morning Glory", Selenie, moins sur Philibert ;)

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