jeudi 7 avril 2011

Y a-t-il encore une place dans le cinéma américain pour Meg Ryan ?

C’est la nouvelle la plus improbable et surprenante de la semaine dans le petit monde du cinéma américain : Meg Ryan s’apprête à passer derrière la caméra. Meg Ryan. Une figure féminine incontournable du Hollywood des années 80 et 90 qui n’a pas survécu à ces deux décennies et au fameux cap de la quarantaine connu pour être délicat pour les actrices américaines, surtout lorsque leur carrière se résume essentiellement à la comédie romantique et que leur popularité passe par un joli minois. Meg Ryan est l’exemple malheureusement parfait de ces actrices.

J’ai grandi à cette fameuse époque où Meg Ryan était la petite fiancée de l’Amérique. Elle était un peu l’actrice fétiche du pays, populaire auprès des femmes parce qu’elle était jolie sans être femme fatale, parce qu’elle symbolisait bien ce fantasme de la jeune femme affirmée cherchant l’âme sœur dans la jungle du célibat. Respectée parce qu’elle incarnait la solidité du couple à Hollywood via son mariage avec Dennis Quaid, parce qu’elle faisait des films drôles face à des stars masculines populaires, Billy Crystal, Tom Hanks, Nicolas Cage, Hugh Jackman. Des films romantiques, simples, capables de plaire au plus nombre : Quand Harry rencontre Sally, Nuits blanches à Seattle, Vous avez un mess@ge ou La Cité des Anges en ont fait une star du genre romantique.

Mais voilà des années que Meg Ryan semble être un fantôme. Quel est le dernier film dans lequel vous l’avez aperçue sur grand écran ? Pour ma part c’était In the cut de Jane Campion en 2003, un film noir et sensuel qui marquait un sacré virage dans la carrière de Meg, mais un virage qui n’a pas payé, puisqu’à l’évidence il ne lui a pas ouvert les portes des films « sérieux » que l’on pourrait offrir à une Julianne Moore ou une Nicole Kidman. Pari manqué, qui a suivi la rupture avec le public semblant plus dû aux cancans people de son divorce avec Quaid qu’à sa carrière d’actrice.

Depuis dix ans, sa carrière végète entre les films inutiles (le monde avait-il vraiment besoin d’un remake de The Women de Cukor ?) et les direct-to-video auxquels elle semble abonnée depuis un moment maintenant. Il n’y a qu’à la voir en photo pour comprendre que Ryan n’est plus que l’ombre d’elle-même, et qu’elle a abusé des artifices pour tenter de conserver le joli minois depuis longtemps oublié.
Finalement est-ce si surprenant d’apprendre qu’elle va passer de l’autre côté du miroir ? Son projet se présente comme un descendant des Copains d’abord de Lawrence Kasdan, intitulé Into the beautiful, et dans lequel Meg se contenterait de rester derrière la caméra. Elle vient de passer dix ans à poursuivre sa carrière dans une direction ne menant nulle part. Comme il y a dix ans, il semblerait que l’ancienne chérie du public américain est prête à offrir un nouveau visage à sa filmographie. L’idée est bonne, pourvu que le projet le soit aussi.

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