2009 est à peine commencé que j’ai déjà trouvé un coup de cœur cinématographique, bien caché dans une des très rares salles de France à le diffuser. Encore une fois c’est le Publicis, sur ce trottoir ombragé des Champs-Élysées, qui fait confiance à un film ignoré par les autres salles (excepté ce fidèle Orient Express…).
20th Century Boys, puisque c’est de ce film qu’il s’agit, est, inutile de le cacher, un film à public restreint, du moins en France. C’est un film pour « fanboys ». Un bon gros film pour geeks (de la gente féminine aussi bien sûr) qui laissera perplexe ou ennuyé ceux qui ne se sentent pas vraiment concernés par cette appellation.
Autant le dire immédiatement également, 20th Century Boys n’est pas franchement une révolution cinématographique non plus. C’est parfois un peu n’importe quoi, soit au niveau du scénario, soit au niveau de la mise en scène, bref c’est parfois très foutraque. Mais il y a des films pour lesquels il ne faut pas s’arrêter à cet aspect des choses, comme celui-ci.
20th Century Boys, c’est juste un vrai, gros plaisir coupable pour qui a grandi en rêvant d’aventures et en étant persuadé qu’un jour, ça serait à son tour d’être ce héros qu’il ou elle lisait ou voyait dans les BD, les films et les dessins animés. C’est l’histoire d’une bande de mecs (et d’une fille), qui ont grandi à la fin des années 60 en s’inventant un destin hors du commun, héros d’un futur dans lequel la Terre serait en danger et eux seraient les seuls à pouvoir la sauver.
30 ans après ces rêves d’enfance, ils découvrent que les scénarios de fin du monde qu’ils s’inventaient ont lieu, et qu’ils vont véritablement devoir sauver le monde.
C’est l’adaptation live d’un célèbre manga japonais. Adapter avec des acteurs des mangas n’est jamais chose aisée, tant le débordement d’idées visuelles couché sur papier ne prend pas forcément l’effet voulu une fois posé sur pellicule.
20th Century Boys s’en tire pourtant admirablement bien. C’est une épopée pleine de promesses à l’atmosphère fascinante. Il y règne un mélange d’inquiétante science-fiction (le méchant a droit à un look et un thème musical assez flippant) et de banal réalisme amusant (les héros appelés à sauver le monde sont devenus épiciers, papetiers, employés de bureau… en devenant adultes).
La cacophonie scénaristique et visuelle du film (on a toujours l’impression que l’ensemble est à deux doigts de tomber dans un ridicule kitsch, mais cela n’arrive jamais) lui offrent un charme étonnant. On nous parle de prophétie, de héros, de fin du monde ; on nous balade entre 1969, la fin du siècle et 2015. L’histoire part dans plein de sens, ouvre des pistes, lance des mystères sans tous clairement les éclaircir.
On navigue dans une espèce de flou pendant plus de deux heures. Et au final ? On en redemande encore, avec la suite, tournée dans la foulée, qui sort dans les jours qui viennent au Japon (restez jusqu’au bout du générique pour voir la bande-annonce). Vivement que ça arrive au Publicis, qu’au passage j’avais rarement vu si plein que pour ce film, la salle offrant un taux de remplissage frisant les 50%.
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