jeudi 3 juin 2010

Shah Rukh Khan revient en France, attention aux émeutes !

Ah qu’il me semble lointain le jour où j’avais vu Shah Rukh Khan pour la dernière fois sur grand écran. Laissez-moi compter… une… deux… trois… quatre ? Quatre années que la star du cinéma indien ne s’était plus affiché dans les salles françaises. Quatre années pendant lesquelles seule une poignée de divertissements venus de Bollywood ont atteint nos contrées franchouillardes quelque peu allergiques au charme suranné des flamboyants mélos indiens.

La dernière fois, au printemps 2006 donc, c’était Veer Zaara. Pour une fois, j’avais réussi à convaincre pas mal de connaissances qu’il était temps pour eux de venir à la rencontre de ce cinéma si rafraichissant et unique, moi qui était tombé dedans avec Lagaan en 2002. A ma grande surprise (ou pas ?), tous ceux que j’avais envoyés voir Veer Zaara en étaient ressortis conquis par la grandeur et l’émotion du film, et sous le charme de ses interprètes, au premier rang desquels Shah Rukh Khan, la star numéro un du cinéma indien. Un acteur qui selon les standards occidentaux n’est pas franchement beau mec mais qu’il suffit de voir jouer et danser pour déceler en lui une présence qui explique comment il a pu être propulsé au sommet de la gloire bollywoodienne. A l'époque il était même venu faire la promo à Paris avec Preity Zinta et Rani Mukherjee (même que je les avais vus !).

Et le voici donc de retour, le Shah Rukh. Qui plus est dans un film qui porte son nom, My name is Khan. Ca y est, enfin ! Le distributeur a en plus eu la bonne idée de sortir le long-métrage (un petit 2h40, pas si long que ça selon la norme indienne) en cette période creuse de fin mai. Étant donné que le film ne sera de toute façon pas un carton au box-office, le plus important était surtout de l’exposer au mieux dans les salles françaises, et le peu de films sortant ces temps-ci offre une belle disponibilité des écrans. Résultat, si le film n’est projeté en première semaine que dans 16 salles en France, il est visible dans sept salles parisiennes, de l’UGC Ciné Cité Les Halles à l’Arlequin en passant par Le Grand Rex ou le Publicis (là où je l’ai vu). C’est la première fois qu’un film avec Shah Rukh Khan s’expose sur autant d’écrans parisiens, avec des chiffres au box-office tout à fait encourageants.

Toutefois, précisons que My name is Khan est un Bollywood sans vraiment en être tout à fait un. Produit par un studio Hollywoodien, le film n’est pas musical, et quoi que l’on en dise, sans chorégraphies ni chansons, un Bollywood n’est pas vraiment Bollywood. Shah Rukh Khan interprète Ravzin Khan, un homme atteint du Syndrome d’Asperger, une forme d’autisme. Après sa jeunesse dans son Inde natale, Khan part pour San Francisco, où il rejoint son frère qui y a réussi et s’est bâti une nouvelle vie. Aux États-Unis, Khan va trouver l’amour, tenter de le conquérir malgré sa différence, et surtout être confronté, lui le musulman, aux tensions raciales consécutives aux évènements du 11 septembre 2001.

My name is Khan ne fait pas vraiment dans la dentelle, mais cela on peut le dire de tout film de Bollywood. Toutefois s’il manque de subtilité, on ne peut pas lui reprocher de ne pas oser aborder de front des thèmes de société, du racisme aux clivages religieux. Il y a une certaine candeur dans cette façon de traiter avec force et maladresse des sujets sensibles, une candeur qui peut paraître trop appuyée mais qui a le mérite d’oser et de ne pas se donner de limites. On peut également regretter que les comédiens américains ne soient pas tous très bons acteurs (est-ce pour ne pas faire de l’ombre aux stars indiennes ?), mais qu’importe.

Le voyage proposé par My name is Khan est l’essentiel. Le périple de cet homme par-delà les obstacles est parfois (souvent ?) too much, mais c’est une épopée humaine dense et jamais ennuyeuse, portée par le charisme de Shah Rukh Khan et le charme de Kajol (le couple star de La famille indienne). Bien sûr, les danses et les chants manquent. Le film paraît orphelin de cette musicalité, de cette rythmique, de ces couleurs flamboyantes qui font tout le sel de ces productions.

Messieurs les distributeurs, offrez-nous un vrai grand spectacle musical bollywoodien dans les cinémas français ! Que l’on cesse de jalouser nos voisins anglais qui eux y ont droit régulièrement…

9 commentaires:

I.D. a dit…

Bollywood, ennui profond. Non ! Que les distributeurs prennent des risques en nous offrant des films tamouls (par exemple) lesquels s'adonnent aux polars, à l'action, etc... avec une touche profondément personnel, "autre". Bon y a aussi des chants et des danses dans certains de ces films là.
Moi, ce côté folklo' ça me gave. Devdas et Cie, très peu pour moi. Attention ! Je ne fustige pas le cinéma indien, je parle surtout et avant tout de Bollywood.

David Tredler a dit…

Moi Bollywood m'enchante, cher I.D. ^_^ (quand c'est bien fait, bien sûr)
Pourquoi choisir l'un plutôt que l'autre ? Moi je veux le cinéma tamoul ET le cinéma indien, Bollywood et non Bollywood !! ;-)

Diana a dit…

Ton article m'a donné envie de sauter le pas (oui ça sera mon premier concernant le cinéma indien). Et crois le ou non j'ai réussi à convaincre un certain I.D.

David Tredler a dit…

J'ai hâte de lire ce que tu en auras pensé Diana^^

I.D. a dit…

En attendant que Diana se décide à donner son avis. Je donne le mien !

Bon. Finalement c'est pas trop mal ce My name is Khan. J'étais parti avec de gros a priori. Mais ça va. On se laisse emporter par le métrage qui se veut sans temps mort. On ne voit pas le temps passer et dieu que j'avais peur de sa durée ! Et puis je trouve aussi que l'interprétation de Shah Rukh Khan donne à voir. C'est pas génial mais je le trouve juste même si c'est difficile à juger en réalité. Un acteur qui joue un type atteint d'asperger, difficile de dire si c'est bien joué ou non sachant que je ne connais pas ce syndrome.
Il y a donc de bon moment entre larme et joie. Malheureusement, le film se veut aussi poussif, très. Et c'est donc parfois... lourd. C'est vraiment la grosse chose que je pourrais lui reprocher avec aussi le fait de vouloir faire trop "états-uniens". Mais on sent au travers d'un plan, d'une scène qu'on est tout de même dans un film d'une autre nationalité et ici en l'occurence indienne. J'en reviens à ce que j'ai déjà dit plus haut le trop plein de sentimentalisme, cette envie d'absolument faire passer un message sur la tolérance est trop grossière. A ce sujet, je préférais les quelques films de Yasmin Ahmad qui était plus retenue dans cette façon de dépeindre la communauté musulmanne.

A l'occasion, si l'on se recroise, demande à Diana une imitation de Mister Khan. ;) Ca ne se voit pas là mais je me marre et je ne peux m'empêcher de penser que c'est abusé. Mais marrant !

David Tredler a dit…

Aaaaah, enfin ! Vous l'avez vu !!
Ca me fait plaisir ce que tu écris là, I.D. Comme je l'ai déjà écrit, le film ne fait effectivement pas dans la subtilité, mais au final, cela importe peu. Ce qui compte, et ce qui impressionne toujours avec Bollywood, c'est cette capacité à tisser un film si long, si dense, si cliché, et si sentimental, sans qu'au final on s'ennuie une minute, tout en nous entraînant à fond dans le récit. C'est fort.

I.D. a dit…

Par contre le public UGC Bercy qui cause alors que le film a commencé moyen. Et y avait pas que deux pélerins qui jacassaient. Salle 30 de mémoire. Grande. Bien installé ou c'est moi qui ne sait plus ce que c'est d'être bien installé ou non.

Yep ! C'est vrai que pour le coup parvenir à tenir son spectateur aussi longtemps sans le lâcher, c'est vraiment fort. Le genre de prouesse qui me fascine. Mais tu vois, une fois qu'il y a de la musique ou de la danse ou musique et danse, alors là, faut pas donner cher de ma peau. Finalement le cinéma de Bollywood c'est comme ça que je le préfère. Et l'un des Takashi Miike que je déteste le plus c'est Happiness of the Katakuris. Forcément, ça chante. D'ailleurs l'original, celui de Kim Jee-woon n'est pas si top que ça. C'est fou parce que l'idée de départ est tout de même génial et y a pas un film qui parvient à en faire quelque chose d'énorme. Enfin, je me perds. Je ne pense pas l'avoir dit mais Shah Rukh Khan remonte dans mon estime. ;)

David Tredler a dit…

Le public de Bercy est plus "familial"que des salles comme Les Halles ou Bibliothèque où le public est plus cinéphile. C'est pour ça que je préfère aller au Halles (en plus du fait que c'est juste à côté de chez moi héhéhé), donc ça m'étonne que vous soyez tombés sur des spectateurs causant... Mais le confort est indéniable à Bercy, c'est vrai.

J'espère que tu essaieras quand même un Bollywood chantant et dansant, quand il en sortira un en salles ;-)
En tout cas, j'aime la conclusion de ton commentaire : "Shah Rukh Khan remonte dans mon estime". Quand je vais dire ça à Elodie ce soir, ça va la faire marrer ;-)

saadi nour a dit…

nour saadi moi j y sui aller c etai tros bien shah rukh khan.

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