Après quelques semaines pendant lesquelles je me suis rendu avec parcimonie dans les salles obscures, ce week-end a marqué mes retrouvailles avec le cinéma, au rythme régulier qui est le mien.
L’exploration cinéphile a commencé le samedi après-midi (à l’UGC Ciné Cité Les Halles pour changer…) de fort belle manière avec Welcome de Philippe Lioret. Ce dernier, s’il n’est pas encore un grand nom du cinéma hexagonal, commence à esquisser les traits d’une carrière des plus intéressantes. Ses deux précédents films avaient même connu de beaux succès au box-office, L’équipier et surtout Je vais bien, ne t’en fais pas, dont l’émotion avait conquis près d’un million de spectateurs et avait valu un César chacun à Kad Mérad et Mélanie Laurent.
Welcome est bien parti, non seulement pour séduire le public français, mais également pour valoir un véritable respect à la fois professionnel, critique et plus généralement sociétal à Lioret. Il s’agit d’un film fin et puissant ayant déjà fait couler beaucoup d’encre en raison de sa prise de position à l’encontre d’une loi condamnant les français aidant les personnes en situation irrégulière. Au-delà de son sujet fort, Welcome est un beau morceau de cinéma, portrait de deux hommes dont la rencontre et l’amitié improbable emporte les cœurs (prouvant au passage une nouvelle fois à quel point Vincent Lindon est un excellent comédien). Un des plus beaux films français de ces derniers mois.
Enchaîner avec un second film juste derrière n’est pas chose aisée, encore moins lorsqu’il s’agit de voir un film comme La vague, drame allemand ayant connu un énorme succès au box-office d’outre-Rhin l’année dernière, et traitant d’un sujet délicat. Le film se penche sur un professeur qui, dans le cadre d’une semaine thématique dans un lycée, pousse ses élèves à expérimenter de façon vivante ce qu’est une autocratie. La classe va très vite se prendre au jeu de cette simulation de dictature. Bien trop.
Un sujet fort, choc, et facilement casse-gueule qui rappelle un autre succès allemand d’il y a quelques années, L’expérience. La Vague, sans surprise, se révèle un film au potentiel sociologique élevé mais à la mise en œuvre quelque peu… délicate. Le problème est qu’avec un tel sujet, on sent le dérapage inévitable, et qu’ici il est si flagrant, si incontournable, si prévisible, qu’il est difficile de se sentir bousculé intellectuellement et moralement par un film qui se contente de réaliser ce qu’on attend de lui. Attention, il le fait bien, mettant en avant de belles qualités, mais pour un résultat au final qui ne marquera pas les mémoires.
Ma journée de samedi s’est achevée au Forum des Images, marquant mes retrouvailles avec ce lieu cinéphile des Halles où était programmé, dans le cadre d’une « Nuit Fantastique », un inédit coréen récemment primé à Fantasporto et présenté à Gérardmer, Hansel & Gretel. Une relecture moderne (et plus coréenne bien sûr) du classique conte pour enfant.
Dans cette transposition, un jeune homme a un accident de voiture au beau milieu d’une forêt. Il est secouru par une jeune adolescente qui l’amène chez elle dans sa maison au fond des bois, où l’accueillent son frère, sa sœur, et leurs parents. Une famille idéale dans une demeure semblant sortie d’un conte. Mais peu à peu, ce parfait tableau va s’effriter, et l’invité se transformer en captif.
Plastiquement fascinant, baigné de couleurs irréelles, Hansel et Gretel, bien que classique dans le fond, offre un spectacle fantastique entremêlant le chaleureux et le glaçant avec aisance. Il est malheureusement peu probable que le film sorte un jour en salles en France. Pour la petite histoire, le Forum des Images, s’il a été magnifiquement rénové par ailleurs, offre une grande salle presque conservée à l’identique, si ce n’est un renouvellement des fauteuils.
Le lendemain dimanche fut une journée inattendue en matière de films. D’abord parce que je me suis résigné à aller voir La journée du 15 août, comédie italienne qui ne me tentait guère mais qui était la seule solution pour voir un premier long-métrage avant d’aller voir celui que je voulais vraiment voir, la série B Les Passagers.
La première surprise a été que contre toute attente, la comédie italienne m’a séduite. N’en attendant rien de particulier, je me suis trouvé à rire et à me prendre d’affection pour cette petite bande de mamies laissées sur les bras d’un quinqua romain un peu dépassé par les évènements. Le film est court, à peine 1h15, les personnages sont croqués de manière à nous faire jubiler devant les tribulations en huis clos de ces vieilles dames (en particulier la mère du protagoniste, bourgeoise jusqu’au bout des ongles). Une excellente surprise.
La surprise (moins bonne) du jour - mais en fut-ce vraiment une ? - résida dans la médiocrité des Passagers de Rodrigo Garcia. Une série B aux accents surnaturels sur les rescapés d’un crash aérien et la psy qui les suit. Mes espoirs ne volaient pas haut, mais certainement pas aussi bas qu’un scénario creux et qu’une mise en scène mollassonne. Le dernier tiers du film a beau insuffler un semblant d’intrigue fantastique, un semblant de vie et de remuant, le décrochage s’était déjà fait.
Anne Hathaway, Patrick Wilson, David Morse, Andre Braugher, mais que font ces bons acteurs dans un film si vide ? Et d’abord, qu’en a pensé le barbu du premier rang, cinémaniaque hantant souvent les salles obscures et déjà vu la veille au soir au premier rang de la projection d’Hansel et Gretel ? Mystères…
L’exploration cinéphile a commencé le samedi après-midi (à l’UGC Ciné Cité Les Halles pour changer…) de fort belle manière avec Welcome de Philippe Lioret. Ce dernier, s’il n’est pas encore un grand nom du cinéma hexagonal, commence à esquisser les traits d’une carrière des plus intéressantes. Ses deux précédents films avaient même connu de beaux succès au box-office, L’équipier et surtout Je vais bien, ne t’en fais pas, dont l’émotion avait conquis près d’un million de spectateurs et avait valu un César chacun à Kad Mérad et Mélanie Laurent.
Welcome est bien parti, non seulement pour séduire le public français, mais également pour valoir un véritable respect à la fois professionnel, critique et plus généralement sociétal à Lioret. Il s’agit d’un film fin et puissant ayant déjà fait couler beaucoup d’encre en raison de sa prise de position à l’encontre d’une loi condamnant les français aidant les personnes en situation irrégulière. Au-delà de son sujet fort, Welcome est un beau morceau de cinéma, portrait de deux hommes dont la rencontre et l’amitié improbable emporte les cœurs (prouvant au passage une nouvelle fois à quel point Vincent Lindon est un excellent comédien). Un des plus beaux films français de ces derniers mois.
Enchaîner avec un second film juste derrière n’est pas chose aisée, encore moins lorsqu’il s’agit de voir un film comme La vague, drame allemand ayant connu un énorme succès au box-office d’outre-Rhin l’année dernière, et traitant d’un sujet délicat. Le film se penche sur un professeur qui, dans le cadre d’une semaine thématique dans un lycée, pousse ses élèves à expérimenter de façon vivante ce qu’est une autocratie. La classe va très vite se prendre au jeu de cette simulation de dictature. Bien trop.
Un sujet fort, choc, et facilement casse-gueule qui rappelle un autre succès allemand d’il y a quelques années, L’expérience. La Vague, sans surprise, se révèle un film au potentiel sociologique élevé mais à la mise en œuvre quelque peu… délicate. Le problème est qu’avec un tel sujet, on sent le dérapage inévitable, et qu’ici il est si flagrant, si incontournable, si prévisible, qu’il est difficile de se sentir bousculé intellectuellement et moralement par un film qui se contente de réaliser ce qu’on attend de lui. Attention, il le fait bien, mettant en avant de belles qualités, mais pour un résultat au final qui ne marquera pas les mémoires.
Ma journée de samedi s’est achevée au Forum des Images, marquant mes retrouvailles avec ce lieu cinéphile des Halles où était programmé, dans le cadre d’une « Nuit Fantastique », un inédit coréen récemment primé à Fantasporto et présenté à Gérardmer, Hansel & Gretel. Une relecture moderne (et plus coréenne bien sûr) du classique conte pour enfant.
Dans cette transposition, un jeune homme a un accident de voiture au beau milieu d’une forêt. Il est secouru par une jeune adolescente qui l’amène chez elle dans sa maison au fond des bois, où l’accueillent son frère, sa sœur, et leurs parents. Une famille idéale dans une demeure semblant sortie d’un conte. Mais peu à peu, ce parfait tableau va s’effriter, et l’invité se transformer en captif.
Plastiquement fascinant, baigné de couleurs irréelles, Hansel et Gretel, bien que classique dans le fond, offre un spectacle fantastique entremêlant le chaleureux et le glaçant avec aisance. Il est malheureusement peu probable que le film sorte un jour en salles en France. Pour la petite histoire, le Forum des Images, s’il a été magnifiquement rénové par ailleurs, offre une grande salle presque conservée à l’identique, si ce n’est un renouvellement des fauteuils.
Le lendemain dimanche fut une journée inattendue en matière de films. D’abord parce que je me suis résigné à aller voir La journée du 15 août, comédie italienne qui ne me tentait guère mais qui était la seule solution pour voir un premier long-métrage avant d’aller voir celui que je voulais vraiment voir, la série B Les Passagers.
La première surprise a été que contre toute attente, la comédie italienne m’a séduite. N’en attendant rien de particulier, je me suis trouvé à rire et à me prendre d’affection pour cette petite bande de mamies laissées sur les bras d’un quinqua romain un peu dépassé par les évènements. Le film est court, à peine 1h15, les personnages sont croqués de manière à nous faire jubiler devant les tribulations en huis clos de ces vieilles dames (en particulier la mère du protagoniste, bourgeoise jusqu’au bout des ongles). Une excellente surprise.
La surprise (moins bonne) du jour - mais en fut-ce vraiment une ? - résida dans la médiocrité des Passagers de Rodrigo Garcia. Une série B aux accents surnaturels sur les rescapés d’un crash aérien et la psy qui les suit. Mes espoirs ne volaient pas haut, mais certainement pas aussi bas qu’un scénario creux et qu’une mise en scène mollassonne. Le dernier tiers du film a beau insuffler un semblant d’intrigue fantastique, un semblant de vie et de remuant, le décrochage s’était déjà fait.
Anne Hathaway, Patrick Wilson, David Morse, Andre Braugher, mais que font ces bons acteurs dans un film si vide ? Et d’abord, qu’en a pensé le barbu du premier rang, cinémaniaque hantant souvent les salles obscures et déjà vu la veille au soir au premier rang de la projection d’Hansel et Gretel ? Mystères…
2 commentaires:
Hansel & Gretel sort en DVD le 2 avril, sous la bannière Wild Side Vidéo !
Tu me l'apprends ! C'est toujours mieux que rien !
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