lundi 31 août 2009

Au ciné en Corée !

Voilà, c’est fini. En un clin d’œil, les vacances se sont écoulées, et le retour à la case Paris s’est fait, trop rapidement bien sûr. Ce blog n’a pas pour vocation de vous raconter mes aventures en Corée du Sud, mais ce voyage au bout du monde m’a notamment permis d’explorer les salles obscures de Seoul à deux reprises. Pour voir quoi ? Dans quelles conditions ? Et c’était bien, d’abord ? Réponses…

A l’étranger, la tentation d’aller fouiner du côté des salles de cinéma est grande. J’aime savoir à quoi ressemblent les salles, combien ça coûte, comment se comportent les spectateurs locaux dans la salle, et bien sûr j’aime voir des films qui risquent de ne jamais sortir dans les salles françaises. Lorsque j’étais allé à San Francisco il y a quatre ans, j’avais vu six films au cinéma, en deux semaines de séjour.

Bien sûr, en Corée du Sud, le paramètre linguistique pose problème lorsqu’il s’agit de voir un film. J’ai beau être capable de comprendre des choses par-ci par-là, je suis tout à fait incapable de voir un long-métrage sans sous-titres, à moins de ne pas se soucier de la compréhension du film. Je tends donc tout de suite mon chapeau à celui ou celle qui s’est dit, quelque part dans un bureau de Seoul, « Et si on projetait certains films coréens avec des sous-titres anglais, histoire d’encourager les résidents étrangers à venir voir nos films et pas seulement les blockbusters hollywoodiens ? ».

Depuis quelques mois, certains films coréens sont ainsi sélectionnés pour être diffusés dans certaines salles avec des sous-titres anglais. Le choix semble se faire sur les longs-métrages ayant le plus fort potentiel populaire, comme en témoignent les deux films que j’ai vus à Seoul. Lorsque je suis arrivé en Corée, seul un film à l’affiche était programmé avec des sous-titres anglais, Haeundae, un film (ça tombe bien !) que je souhaitais absolument voir au cours de mon séjour, en amateur de films catastrophes que je suis.

Haeundae, c’est le nom de la plus célèbre plage de Corée du Sud, située à Pusan, la deuxième ville du pays. Le film suit le destin d’une demi-douzaine de personnages vivant dans le quartier, alors qu’un scientifique tente d’alerter les autorités sur les risques d’un tsunami géant dans la région. Evidemment tout le monde prend le scientifique pour un fou, et évidemment il avait raison et un « méga tsunami » déferle sur Pusan.

La mise en place des personnages (et l’arrivée du tsunami tant attendu) a beau être bien longue, Haeundae fonctionne parfaitement comme une parodie de films catastrophe, forçant les traits, accentuant à la fois l’humour et le drame jusqu’à l’extrême. Il n’est plus à prouver que les cinéastes coréens sont capables de s’attaquer à n’importe quel genre malgré des budgets souvent très réduits, et Yoon Je-Kyoon le montre certes maladroitement, mais avec une grande efficacité avec Haeundae. Le film ne joue pas dans la catégorie de The Host, qui était à la fois un gros budget, un film grand public, et un pur film d’auteur, mais Haeundae n’a à rougir d’aucune comparaison avec les blockbusters américains, loin de là (et avec un budget dix fois moindre). La scène du pont suspendu scotche au siège tout en faisant proprement rire.

Haeundae est déjà l’un des plus grands succès de l’histoire du box-office coréen, avec plus de 10 millions d’entrées au compteur (quand on sait qu’il y a moins d’habitants en Corée qu’en France, le chiffre est tout à fait remarquable), le 5ème film coréen à dépasser ce chiffre évocateur, après Silmido, Frères de Sang, Le Roi et le Clown, et le champion toute catégorie avec plus de 13 millions d’entrées, The Host. Il y a 8 jours, Haeundae était encore 2ème au box-office et attirait 500.000 spectateurs au cours de son 5ème week-end à l’affiche. Aura-t-il les jambes pour aller titiller le record de The Host ?

Rendez-vous demain pour la suite du Ciné en Corée
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