vendredi 31 août 2012

Adieu Margaret, lettre ouverte à 20th Century Fox


Il y a des billets que je préférerais ne pas avoir à écrire. Des billets qui dans un monde cinéphile idéal n’auraient pas lieu d’être. Des billets dont chaque mot reflète une part de chagrin, de colère, d’incompréhension que je voudrais ne pas ressentir. Mais parce que la branche française du studio 20th Century Fox existe, ces billets doivent exister, parce que non content de pourrir la vie de nombreux cinéphiles, je ne voudrais pas que le distributeur s’en tire sans qu’un maximum de personnes leur crache le fond de leur pensée quant à leur politique de distribution.

Depuis de trop nombreuses années maintenant, Fox France a une ligne bien précise en ce qui concerne la comédie américaine : neuf fois sur dix, ces messieurs et dames estiment que sortir le film dans une poignée de salles en France en VF uniquement est ce qu’il y a de mieux à faire, histoire que le film soit sorti en salles et vendu plus facilement à la télé, et tant pis si des spectateurs avaient l’espoir de voir le film, qui plus est en VO, après tout on n’est pas là pour faire plaisir au spectateur, on vend pas du rêve on fait du pognon nous. Pardon de me mettre dans vos bottes, mais j’essaie de comprendre ce qui vous passe par la tête, et le dégoût m’assaille.

Bien sûr, même si cela fait mal de voir ces comédies américaines alléchantes sortir uniquement au Publicis en VF, les « Machine à à démonter le temps », les « Gentlemen Broncos » et tant d’autres encore, malheureusement on a fini par s’y habituer. Nous, vous savez, les spectateurs sans morale aucune qui osons exprimer le désir de voir les films que VOUS distribuez, mais qui préférons les voir en VO parce que c’est ainsi que se voient avec le plus grand plaisir les films en général, et les comédies plus que tout autre genre cinématographique. C’est bon, on a fini par intégrer, une comédie américaine distribuée par la Fox, c’est la mort cinéphile assurée, un jet à la poubelle en sortie technique, et tant pis pour nos gueules.

Cette semaine pourtant, vous, hommes et femmes travaillant à la 20th Century Fox, vous êtes démenés pour me mettre - moi et je le sais un nombre incalculable d’amateurs du 7ème Art (oups j’ai dit un gros mot) – dans une colère monstre. Comme si finalement, nos réclamations régulières et désespérées de vous voir sortir les comédies en VO vous amusaient particulièrement. Je vous imagine si bien dans vos bureaux, balayer d’un geste de la main les mots durs que vous ne pouvez manquer de lire ici ou là, « C’est pas ces connards de spectateurs qui vont nous dicter comment on doit distribuer nos films, on les sort en VF et puis point barre, ils font chier ceux-là ».

Cette semaine, allez, vous aviez même l’occasion de vous racheter en partie de votre politique de distribution des comédies américaines, avec Margaret de Kenneth Lonergan. Ce film, j’en avais rapidement parlé il y a presque un an, lors de la sortie américaine, pour souligner les difficultés qu’il avait rencontré pour enfin trouver le chemin des salles obscures, des années après avoir été tourné. Le film était sorti en salles aux États-Unis dans une combinaison de salles assez ridicule, dans une version qui n’était pas la director’s cut du réalisateur. La date de sortie française était déjà fixée à l’époque si je me souviens bien, et n’a jamais varié d’un iota, ce mercredi 29 août 2012. Pendant ces longs mois, le film a été encensé aux États-Unis, et la version de trois heures destinée au DVD s’est vite vue accusée d’être un grand film.

Finalement, la longue période entre la sortie américaine et la sortie française aurait même pu être bénéfique. Allez, avec un peu d’audace, vous auriez peut-être pu sortir en salles la director’s cut, pour confirmer que la France était bien le pays de la cinéphilie, et qu’ici c’était la voix des cinéastes que l’on écoutait, et non celle des financiers. C’est déjà arrivé par le passé, alors pourquoi pas pour Margaret. Depuis combien de temps aviez-vous condamné le film ? Car il ne fait aujourd’hui aucun doute que vous ne vous êtes jamais posé la question de sortir la director’s cut en salles, puisqu’il vient de s’avérer que depuis tout ce temps, vous n’aviez même pas l’intention de sortir le film en VO.

Ce sort si cruel, pour les cinéastes et pour les spectateurs, que vous vous plaisez habituellement à réserver à la comédie, vous l’avez cette semaine infligé à un film d’auteur qui, se murmure-t-il depuis des mois, est une œuvre majeure du cinéma américain contemporain. Martin Scorsese lui-même avait mis la main à la pâte pour aider le film à sortir. Tous ces mois, nous avons attendu, impatients, avec cette date en ligne de mire. Tous ces mois, naïvement, nous ne nous sommes pas doutés du sort que vous réserviez à cet évènement cinéphile.

Le couperet est tombé en début de semaine. Le film ne sortirait qu’au Publicis, en VF. A vos yeux, rien d’important là-dedans. Rien d’essentiel dans ce film. Un film américain de plus dont il faut se débarrasser discrètement. J’imagine que vous n’avez pas pris la peine de prévenir Kenneth Lonergan (vous avez peut-être entendu parler de lui, c’est le monsieur qui a réalisé le film) du sort de son film dans la capitale mondiale de la cinéphilie. Le cinéaste a déjà tellement souffert pour mener à bien la sortie de son film, vous avez probablement préféré lui épargner ce coup de poignard de plus, dans un grand geste de pitié, ou de lâcheté.

Alors voilà, me voici aujourd’hui, ici, sur mon insignifiant petit blog d’insignifiant petit spectateur amoureux de cinéma, excédé, agacé, dégoûté. Et triste, infiniment triste, qu’une petite poignée de personnes dans leur bureau de la Fox ait choisi de condamner un cinéaste, une œuvre, et toute une population de spectateurs qui espéraient pouvoir voir un film qui peut-être marquera son époque. Mais je dis ça en l’air, puisque grâce à vous, je ne l’ai pas vu, et je ne le verrai pas au cinéma. Je ne vous remercie pas.

mercredi 29 août 2012

La panne sèche pour De Palma


Quand j’ai voulu commencer à écrire ce billet, j’étais dans le métro. Si je me déplace rarement sans un cahier et un stylo, ce n’est pas pour écrire pendant la projection des films que je vois au cinéma (quelle horreur, le jour où l’envie me prendra de le faire, j’arrêterai d’écrire ma passion du cinéma...).  Non, si j’ai souvent un cahier et un stylo à portée de main, c’est pour les mettre à contribution dans les transports en commun, lorsque je sors d’un film et que je n’ai pas la tête à me plonger dans la foulée dans mon bouquin, tout ému, embrumé, agacé ou transporté que je suis encore par le film que je viens de découvrir. Alors je sors mon cahier et je couche l’émotion, ou la brume, ou l’agacement ou le transport. Je couche le ressenti ou les péripéties.

Quand j’ai voulu commencer à écrire ce billet, je sortais de Pulsions de Brian de Palma, récemment ressorti en copies neuves au Grand Action dans le Quartier Latin. Une projection qui m’a permis de renouer avec la salle Langlois du Grand Action, où je ne m’étais pas rendu depuis presque deux ans. La salle de la rue des Écoles est associée dans mes souvenirs à des moments de cinéma incroyables, les plus récents étant « Les moissons du ciel » et « Il était une fois dans l’Ouest » chacun en copies neuves. Elle restera aussi à jamais celle où j’ai découvert un jour de 2003 « Rio Bravo » de Howard Hawks. Le western en huis clos de 1959, pour la première fois devant mes yeux sur ce bel écran panoramique, père de nombreux films de genre dans les décennies qui ont suivi. Un de mes plus beaux moments de spectateur, la stature de John Wayne, le regard de Dean Martin, le sourire édenté de Walter Brennan… Les années qui ont suivi m’ont finalement presque plus souvent conduit dans l’autre salle du Grand Action, moins impressionnante et immersive (mais finalement plus confortable, et ça compte ça, non ?)

Quand j’ai voulu commencer à écrire ce billet, c’était pour parler du film découvert ce jour-là au Grand Action. Pulsions de Brian de Palma. Pour parler d’Angie Dickinson (tiens, en parlant de « Rio Bravo »…) en épouse adultère, de Michael Caine en psy concerné, de Nancy Allen (qu’est-elle donc devenue ?) en call-girl traquée. Pour parler de l’intensité narrative et de la patte de De Palma. De ces duos de personnages toujours filmés à la perpendiculaire l’un de l’autre et du grand-guignol jamais tapi bien loin, mais dans lequel le film parvient à ne pas verser. Et puis au moment de commencer ce billet, au sortir du film, dans les tunnels du métro, le cahier sur les genoux, mon stylo a rendu l’âme. Impossible de lui en tirer ne serait-ce qu’un mot, la panne sèche. Les jours ont passé les films se sont enchaînés, les vacances se sont insinuées, et ces mots que je voulais coucher se sont enfuis.

Quand j’ai voulu commencer à écrire ce billet, je ne savais pas ce que j’allais écrire. Mais je ne pensais vraiment pas qu’il ressemblerait à cela.

lundi 27 août 2012

"Expendables 2" : des applaudissements pour Chuck Norris !


Quoi qu’il arrive ce samedi-là, je savais que la journée avait de belles chances de se clore dans la jubilation. A peine rentré de vacances, la course au rattrapage des films avait commencé, et même si la raison aurait voulu que je laisse de côté pour le moment « Expendables 2 : unité spéciale », de par sa sortie toute récente et son succès annoncé, l’envie était, après une privation de ciné de près de trois semaines, plus forte que la raison. Alors je me suis gardé le film pour le samedi soir, entre amis, dans une salle appelée à être pleine à craquer, histoire d’être sûr de finir la journée en beauté, malgré les déceptions potentielles de l’après-midi, qui elles se confirmèrent bien. « Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare » et son voyage pré-apocalyptique pépère et pétri de bons sentiments. « Magic Mike » et les déhanchés épilés et musculeux de Channing Tatum et ses potes devant la caméra de Steven Soderbergh investiguant le superficiel sans grande conviction (mais oui, d’accord, Matthew McConaughey est drôle).

Non, décidément, la journée appartiendrait bien à Expendables 2… pourtant ce n’était pas gagné d’avance. Le souvenir du premier Expendables, en 2010, était là pour me le rappeler. Le souvenir d’un film affreusement raté pour lequel Stallone, qui était alors derrière la caméra, n’avait pas compris ce qu’il fallait faire d’un film d’action réunissant des ex-gloires du cinéma d’action des années 80 et 90, du moins ce que les spectateurs en attendaient. Il manquait l’essentiel, le recul. Son film oubliait de lorgner avec amusement sur le passé, et se contentait de faire un film comme à la grande époque. L’annonce d’une suite a bien sûr fait naître la méfiance. Avec le succès du premier au box-office, si Stallone ne prenait pas la peine d’écouter les doléances de son public, le résultat risquait d’être égal, donc inutile.

Mais malgré la méfiance, allez comprendre, l’excitation était là. Bien sûr, l’annonce qu’Arnold Schwarzenegger et Bruce Willis se verraient accorder plus de temps à l’écran a joué en la faveur du film, mais il ne fait aucun doute que c’est l’ajout au casting de Chuck Norris et Jean-Claude Van Damme qui a fait grandir la curiosité, et le buzz avec. Malgré la déception du premier, l’envie de voir cette suite a finalement été immédiate, et c’est donc dans une salle pleine que je l’ai rapidement découvert. Et il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour se rendre compte que Sylvester Stallone et Simon West (qui a pris les commandes de la réalisation, Sly restant producteur et co-scénariste) ont su corriger en grande partie le tir avec Expendables 2. Cette fois Stallone a compris ce qu’on attendait de lui, et de son film.

Alors bien sûr, dans les grandes lignes, le scénario du film ne casse pas plus la baraque que le premier. Les « expendables » se voient chargés de mettre la main sur le contenu d’un coffre hautement précieux, ils se font truander par un méchant belge bien appelé Vilain qui en profite pour tuer l’un des leurs. Alors les mecs l’ont bien en travers de la gorge et décident de se venger. « Track him, find him, kill him ». Ce n’est pas avec ça que Stallone aura l’Oscar du meilleur scénario, c’est certain, d’autant qu’un défaut majeur du premier film n’a pas su être écarté, l’excès de sentimentalisme. Certes, il y en a moins que dans le premier, mais il en reste trop, avec une autre histoire d’amour platonique entre Stallone et une fille bourrée de cojones qui pourrait être sa fille, et le personnage absolument ridicule du Kid, nouveau de la bande qui nous raconte son passé de soldat en Afghanistan avec le charisme d’une huître qu’affiche magnifiquement Liam Hemsworth (oui, celui de « Hunger Games »).

Mais bon, on arrive à pardonner ces égarements au film, parce que tout le reste est énorme. Tout le reste n’est qu’un bonbon sucré de deux heures plein de second degré, d’humour et de clins d’œil à  ces stars du cinéma d’action avec lesquelles certains d’entre nous ont grandi. Cette fois-ci, Stallone et son équipe parviennent inscrire le recul dans l’ADN du film. Schwarzenegger fait retour sur retour, Van Damme envoie les high kicks avec aisance, Dolph Lundgren joue au costaud qui en aurait dans la cervelle, et Chuck Norris fait le vieux loup solitaire qui dézingue à toute berzingue. Ils arrivent tous à tirer un tant soit peu la couverture à eux pour notre plus grand plaisir. Il faut vivre le film dans une salle pleine de 450 personnes dont une majeure partie est venue pour se délecter des héros de son enfance. Il faut les sentir boire chacune des répliques de JCVD, il faut les entendre se gondoler quand Dolph Lundgren fait du gringue à la fille de la bande, il faut ressentir l’osmose de la jubilation lorsque Chuck Norris apparaît à l’écran après avoir explosé à lui seul une vingtaine d’ennemis et un tank en 10 secondes à peine. Voilà, c’était cela qu’il fallait faire. Réunir non pas les gloires d’antan, mais les acteurs les ayant incarnés, vingt ans plus tard, avec leurs bagages, leurs réputations, leurs images.

J’aurais aimé voir plus de Chuck Norris (dont l’entrée en scène a valu des applaudissements nourris de la salle), j’aurais voulu que Van Damme ne soit pas affublé d’une horrible paire de lunettes de soleil les trois-quarts du temps cachant ce regard si expressif, j’aurais voulu que la réplique de Schwarzy « My shoe is bigger than this car » n’ait pas été dévoilée par la bande-annonce pour m’en délecter lorsqu’elle fit son apparition dans le film. Mais pour rien au monde je ne regretterai d’avoir vu « The Expendables 2 : unité spéciale », un samedi à 20h40 la semaine de sa sortie. Pour rien au monde je ne regrette que cette suite existe. Le premier était raté, le second est là pour rester dans nos esprits.

mardi 7 août 2012

De la lecture pour les vacances


Il faut bien l’avouer, de temps en temps, se couper des salles de cinéma parisiennes fait du bien. Pas longtemps, deux ou trois semaines, histoire de s’aérer, de se ressourcer… bon d’accord de rater quelques films aussi. C’est le jeu. Les derniers jours qui ont précédé mon départ en vacances, j’ai enchaîné « The Dark Knight Rises », « Gangs of Wasseypur », « Laurence Anyways », « 5 ans de réflexion » et « Friends with kids », le tout en à peine plus de 48 heures, histoire de partir en vacances en ayant vu les films qui me démangeaient. Il y en a un ou deux pour lesquels je prie qu’ils soient encore à l’affiche fin août lorsque je serai de retour sur Paris, même si les espoirs sont minces.

Bon vous l’aurez peut-être compris, au moment où vous lisez ces lignes, je suis quelque part dans le sud de la France en train de lire « Le Trône de Fer » dans un transat ensoleillé. Mais comme je ne voudrais pas laisser le blog dépérir pendant près de trois semaines, je me suis dit que remettre en avant quelques billets oubliés, jamais lus ou redevenant un peu d’actualité ne serait pas une mauvaise idée. Il y a de fortes chances que vous ne les ayez pas lues de toute façon, non ? Alors afin de vous laisser un peu de lecture pendant mon absence, laissez-moi vous conseiller quelques billets passés qui vous sont peut-être encore inconnus…

Parce que nous avons tous un premier film, celui qui fut le premier à nous entraîner dans une salle obscure, poussés que nous étions à l’époque par nos parents. C’est un souvenir qui peut être brumeux, voire traître. Vous souvenez-vous de la première fois où vous avez mis les pieds dans une salle de cinéma ? Pour ma part, je crois bien que oui...

Puisque l’on parle de première fois, voici un billet que vous n’avez certainement jamais lu : le tout premier ! Bon, d’accord, en réalité le second, puisque le tout premier était un billet introductif bateau. Mais le premier billet racontant une aventure dans un cinéma parisien, c’est celui-ci. Je n’ose même pas le relire, je risquerais de vouloir le mettre à la poubelle…

Cela ne fait plus beaucoup de mystère sur ce blog que j’ai un penchant certain pour les films venant du Pays du Matin Calme. Je disserte régulièrement sur la question, pestant sur le nombre limité de sorties en salles. Mais à une époque, le cinéma coréen, je m’en balançais. Alors, comment est venu le déclic ?

Juste avant de partir en vacances, je suis allé voir « Friends with Kids », où dans un petit rôle, Edward Burns joue aux hommes charismatiques. Finalement, ça lui va pas mal. Et cela m’a rappelé ce billet que j’avais écrit il y a quelque temps sur l’acteur/réalisateur new-yorkais qui était « hot » il y a quinze ans dans le cinéma américain. Et depuis ?

Il y a des billets impersonnels (bon, pas tant que cela, d’accord), et il y a des billets très personnels. L’impossible blog ciné ne cherche pas à être un blog de critiques, ou de news ciné, mais un blog qui raconte le spectateur et le cinéphile que je suis à travers ses aventures en salles. Et au détour d’un billet, les souvenirs peuvent affleurer…

Parce que j’adore raconter ces séances qui ne se déroulent pas comme je l’espérais (c’est-à-dire sans incident). Ces spectateurs bruyants, ces problèmes techniques… et puis parfois, les perturbations sont surréalistes. Parfois, le surnaturel s’invite et cela vire à la cocasserie. Comme ici.

Peut-être ai-je écrit ce billet trop tôt. Aujourd’hui, j’aurais tellement d’autres choses à raconter, d’autres personnages à présenter et d’autres anecdotes à raconter. Les cinémaniaques, je les redoute, je les respecte et je les aime. Vous ne savez pas ce qu’est un cinémaniaque ? Il faut absolument que vous lisiez ce billet…

Et bien sûr, n’oubliez pas de lire la série « Pourquoi j’aime le cinéma »… Bonnes lectures.

dimanche 5 août 2012

Ne me dites pas que tout le monde a déjà vu "The Dark Knight Rises" ?!


Que reste-t-il à dire ? Est-il besoin de l’écrire ? Moins de deux semaines après la sortie en salles de « The Dark Knight Rises », troisième (et paraît-il dernier) Batman réalisé par Christopher Nolan, écrire quelques lignes à son propos semble déjà superflu. Tout semble avoir été dit. Tout le monde semble s’être exprimé. Certains se sont tant exprimés qu’ils en ont même trop dit, balançant à coups de tweets blasés, distraits, égoïstes ou juste sans jugeote, quelques spoilers ayant (à juste titre) fait grincer des dents. Il était dit que « The Dark Knight Rises » serait le film le plus attendu de l’année, le plus discuté et bien sûr le plus débattu. L’actualité sous forme de folie meurtrière s’est chargée d’amplifier le phénomène et d’y ajouter questionnement, doute, agacement. Le rapprochement de la tuerie d’Aurora avec le film de Christopher Nolan, les interrogations qui ont pu en découler ont parfois été rapidement lapidées par la vindicte des réseaux sociaux. Parfois à raison, tant il y a déjà à ressentir et à dire sur l’œuvre seule de Nolan qu’une seule vision ne saurait être suffisante à en digérer toute la densité. Parfois trop hâtivement, car à l’heure où les cinéastes sont parvenus mieux que jamais à inscrire les films de super-héros dans notre époque, à les faire évoluer dans une société qui est le miroir de la nôtre et à commenter les maux qui nous touchent avec une réelle sagacité, c’est fermer les yeux et se boucher les oreilles que de s’offusquer de voir la presse s’interroger sur les corrélations entre l’influence de la société sur les Batman de Nolan et l’inverse. Même si les mots auraient peut-être été autres si les canards en questions avaient proposé d’autres couvertures…

Le sujet a été amplement débattu  et je ne suis pas sûr qu’un billet de plus sur la question changera les cœurs. Ni une critique de plus consacrée à « The Dark Knight Rises ». Débats et critiques sont déjà partout. Émerveillés ou déçus. Je ne pensais d’ailleurs pas consacrer un billet, aussi bref soit-il, au film de Christopher Nolan, avant de le découvrir (tardivement, donc), pas même pour huer les petits malins qui se foutent que l’on puisse être déranger par les spoilers intempestifs. Alors non, je n’épiloguerai pas longuement sur « The Dark Knight Rises ». D’autant que j’ai passé une bonne partie de la projection à me dire « Ça ne vaut tout de même pas The Dark Knight », surtout lorsque le film frôle le discours réac. J’ai senti l’ombre écrasante de l’absence du Joker d’Heath Ledger, un personnage et un acteur sans qui la saga de Nolan perd forcément un peu de saveur. Et pourtant, malgré cette absence, contre toute attente, le dernier acte (et un peu plus) m’a absorbé. « C’est quand même pas mal » m’a traversé l’esprit. Et l’envie de le revoir en salle m’a envahi à peine le générique de fin commencé. Comme pour « The Dark Knight » à l’époque. Ce sera pour dans quelques semaines, et alors seulement je crois que je saurai dire à quel point j’ai vraiment aimé « The Dark Knight Rises ».
over-blog.com